Moussar de rabbenou yerouham





רבינו ירוחם
יום הדין: le jour du jugement
le Talmud rapporte un enseignement: est-ce que le monde est jugé uniquement le jour de Rosh Hachana (ראש השנה) ou bien tous les jours ou même à tout instant? Il y a lieu à priori de s'interroger. Quelle est l'intérêt de savoir quand est le jugement puisqu'en fin de compte, l'homme est jugé sur ses actes? Que ce soit un seul jugement ou 365 jugements ou un jugement de chaque instant?
Nous apprenons de cette discussion un grand principe au sujet du jour du jugement car ce n'est pas aussi caricaturale comme idée: un temps ou les juges sont assis pour juger et condamner un homme comme dans un tribunal. Car en vérité, si cela était ainsi, il n'y aurait aucune conséquence quand l'homme doit-il être juger car en fin de compte, il sera jugé!
Le secret enfoui dans le jugement divin est que ce jour même, le jugement domine, c'est-à-dire que le jour entraîne le jugement comme une sorte de mouvement astral car nous savons que le signe astrologique de ce mois est la balance de la même manière que le mois de éloul est le mois du rapprochement et que le mois de Nissan est le mois du bélier, de l'agneau pascal. L'homme devant passer dans cette tempête de "force 10" qui dérègle tous les appareils de navigation et de cela, l'homme doit avoir peur: il faut qu'il se prépare à être confronté à ce genre de tempête spirituelle en traversant le cap horn. S'entraîner et s'entraîner. Connaître son bateau dans tous ses recoins, resserrer les boulons, vérifier les voiles etc....
De plus lorsque son bateau traversera cette tempête que déclenche ce jour redoutable, chaque geste qu'il effectuera, aura une importance accrue car chaque erreur rendra son bateau de plus en plus vulnérable.
Nous pouvons comprendre maintenant parfaitement la conséquence de savoir quand ce jour fatidique arrivera car le jour où il est jugé, la tempête se lève sur son esprit et donc il doit être d'une vigilance accrue à ce moment précis.
Nous pouvons aussi comprendre cet enseignement de nos maîtres: " l'homme n'est jugé que selon les actes de ce moment" et Rashi rajoute: "même si plus tard, il va retomber dans la faute" car le verset dit "car Dieu entend la voix de l'enfant (yishmaël) qui est là-bas".
Le Rabbénou h'annanel au nom du Yérouchalmi rapporte un verset de Job qui dit:" si tu es pur et droit alors maintenant il dirigera sa lumière sur toi" et le commente ainsi:"il n'est pas écrit "si tu étais pur et droit alors maintenant il dirigera sa lumière sur toi" mais "si tu es pur et droit..." maintenant". C'est-à-dire que l'homme n'est pas jugé "sur ce qu'il fera" mais non plus aussi "sur ce qu'il a fait".
Alors sur quoi est-il jugé? comment peut-on comprendre le jugement du moment sans tenir compte de nos actes passés et futurs? (Outre le fait que l'homme qui est dans la faute ne peut être considéré comme pur et droit). Il est vrai que cette réflexion n'a lieu d'être que si l'on conçoit le jour du jugement comme une convocation devant un tribunal où nos actes passés et futurs doivent être pris en compte car sur quoi d'autre peut-on être jugé?
Mais en fait puisque le principe du jugement est est un "phénomène astral" qui s'abat sur l'esprit de la personnetout le travail de l'homme est de se préparer à cette tempête qui va s'abattre sur lui. Vivre le moment présent tel qu'il doit être vécu sans s'appuyer sur ses actes passés ou futurs. Garder le contact avec le moment présent car c'est par cela que se génère la proximité divine. N'avoir de support que le moment présent qui va générer en lui cette confiance en D-ieu, créateur spécifique du moment présent. Car le passé n'est qu'un amoncellement de moments présents que mon esprit cherche à s'approprier et qui par ce fait-même disparaît car la réalité du moment présent n'est pas de perdurer mais de s'interrompre, effet de la brisure que la création a engendré. Dans le monde futur après la réparation final, chaque moment retrouvera son éternité. Pour cela, ce qui est jugé est cet état spirituel qu'il va généré à ce moment précis.
Plus encore, il est enseigné dans le Yérouchalmi que D-ieu juge Israël le jour dans un moment où il est occupé à faire les Mitsvot alors que les peuples du monde, il les juge la nuit dans un moment où ils ne sont pas occupés à faire des Mitsvot.
Nous comprenons que seul le moment présent est important où plutôt primordial, le futur et le passé ne sont pas pris en compte mais uniquement le moment présent. Seule la situation du moment présent est pris en compte, pour cela Israël est jugé le jour, où son esprit a la possibilité d'être en éveil alors que les nations sont jugés la nuit, où l'esprit a la possibilité d'être en veille. Car si les actions passées et futures étaient prises en compte, peut importe le moment où l'homme est jugé.
nos actions passées et futures vont "simplement" influer sur notre état spirituel du moment).
Nous comprenons aussi l'avis qui dit que nous sommes jugé à chaque instant. Chaque moment étant une réalité indépendante du moment d'avant et d'après. Créant par cela un état d'éveil permanent.
Conséquence de ce regard nouveau sur Rosh Hachana: faire attention à chaque moment qui se matérialise ce jour redoutable. Être en permanence au contact de D-ieu, vivre le moment présent comme une tempête que l'on traverse, être attentif à ne pas fauter ce qui engendrerait des conséquences irréparables sur notre situation spirituelle. Et pour cela, s'entraîner depuis maintenant à être attentif à la moindre saute-d'humeur, au moindre désir impur qu'engendrerait notre situation du moment, ce désir de vouloir toujours s'approprier les lumières divines qui se matérialisent par notre perception générée par nos sens.
רבינו ירוחם
ראש השנההתחדשות הבריאה
le principe du début de l'année est le renouvellement de la création.
Chaque jour de fête a une signification particulière, est un principe particulier au sein du peuple d'Israël. שבת est en souvenir de la création, c'est le principe même de la créationפסח est le principe de la libération, libérer l'esprit du corpsשבועות est le principe de la capacité à recevoir la Torah afin qu'elle transforme le corps et l'espritLe principe de ראש השנה est le renouvellement de la création car ce jour, le monde a été créé ( ou plus exactement l'homme qui est un microcosme, qui contient toutes les forces et les énergies de la création a été créé) comme nous le disons:" c'est le jour du commencement de toutes tes oeuvres" et il est évident qu'au moment de la création, cette même création était dans la plus extrême des nouveautés sans aucun relent de "déjà vu", de "pré-existence" et donc chaque ראש השנה est un renouvellement complet sans lien avec le monde passé. Mais l'homme par ses mauvaises actions a perverti cette création et l'a abîmé. Car l'homme en vérité a un travail dans ce monde et pour ce monde car il est le principe même de la création. Il a la faculté d'arriver aux plus profonds secrets de la création et il est évident combien sa perversion peut abîmer ce monde. Le Ramhal affirme que par ses actions, l'homme s'abîme et abîme le monde. Car la création est construite, imbriquée et unifiée d'une unité parfaite sans aspérité aucun.L'homme pouvant par un seul acte, une seule pensée "détruire" "désimbriquer" désunir la créationSi l'homme par sa pensée, ressent qu'il est une pierre spécifique de l'édifice, la pierre angulaire alors un ego va apparaître, son ego et ses actions ne seront plus dans le principe de la création mais dans un principe nourricier pervers tourné sur lui-même, en "circuit fermé", son ego nourrissant son ego, ses actions nourrissant cet ego qui expulse l'homme de son monde. Il n'y a pas plus grande bêtise, plus grande hérésie. Car l'homme n'a pas de place spécifique dans la création qui le ferait ressentir une sensation d'appartenance et de singularité. Il est l'universL'acte de l'homme doit être ressenti comme un acte englobant,influençant tout l'univers et non comme une action particulière spécifique et anodine n'influençant que son petit monde.
Puisque l'homme a la faculté par le moyen de sa pensée de développer une conscience accrue du divin, et par cela s'élever et élever la création en renforçant l'unité divine dans ce monde ou bien au contraire en se rabaissant et donc en rabaissant ce monde, en brisant cette unité divine, repoussant la présence divine de ce monde par cet ego qu'il va développer en créant une dualité dans ce monde, car le bien et le mal, le bon et le mauvais, l'excellence et la médiocrité ne sont que des perceptions égocentriques de la réalité, par cela, nous comprenons le principe qui nous a été donné à ראש השנה, ce principe de purification de notre monde psychique afin de recréer notre perception du mondele ramener au niveau du premier homme avant la faute. En fait, ראש השנה est le renouvellement de ma perception de ce monde sans aucun rapport avec cette perception de dualité que je développais auparavant. Une nouvelle création s'offre devant moi sans aucun lien avec la précédente. Je suis la création dans sa globalité et dans sa particularité, un avec elleLe principe de la תשובה étant le renouvellement de notre perception. Et par cela, devenir une nouvelle création. C'est le principe extraordinaire qui nous est insufflé ce jour sacré qu'est ראש השנהDevenir un ustensile capable d'être le chariot céleste et par cela, révéler la royauté divine dans le monde.

Pour imager cet enseignement, le Talmud donne une parabole: " un homme dans un bateau prenant un pic pour faire un trou sous sa place. Ses compagnons de voyage voyant cela, lui demandèrent ce qu'il faisait? Il leur répondit que cela ne les regardait pas car il ne faisait un trou que sous sa place".
Quelle est la profondeur de cet enseignement? Comment cet homme ne peut-il pas avoir conscience qu'il est dans un bateau avec tout un groupe? Le simple enseignement est de nous enseigner que nous sommes tous solidaires et que tout acte mauvais est une dégradation directe pour toute la création.
Mais derrière tout cela, il y a une vérité extraordinaire que le Rav veut nous dévoiler: le fait de ressentir que j'ai une place particulière dans ce monde fait que je ne vois plus ce monde comme cet homme qui ressent que la place qu'il occupe dans le bateau est Sa place, a pour conséquence qu'il ne ressente plus ce bateau. Seule est réelle pour lui la place qu'il occupe dans ce monde. Vouloir acquérir, vouloir posséder ce monde fait disparaître le monde à nos yeux.
De même au niveau du microcosme, notre corps étant le bateau, le fait de vouloir se l'approprier, de vouloir s'approprier les sensations qu'il développe, ( en fait ce sont ces pulsions elles-mêmes qui créées cette sensation d'existence illusoire, le mauvais penchant) fait que la réalité de ce corps disparaît à nos yeux.Ressentir que ce corps n'est qu'une machine qui fonctionne uniquement par la volonté divine, ressentir notre système respiratoire comme une pompe électrique qui fonctionne par cette énergie divine ne peut se percevoir qu'en éliminant cette sensation de propriété, cette volonté de prendre et de se sentir existant. Comme le mot "יהודי" "juif" si l'on rabaisse le "י" qui représente la déclinaison de la première personne et donc l'"ego", le mot fait apparaître le nom divin "י-ה-ו-ה" le "י" devenant la barre inférieure qui va transformer le "ד" en "ה".
רבינו ירוחם
יסוד התשובה להעצר מסערת הים זועף
le fondement du retour est d'arrêter les houles de cette mer agitée
La personne qui faute, par l'intermédiaire de la faute, s'éloigne de D-ieu, de la source du bien réel (de ce bien qui n'est pas le contraire du mal mais qui est la source de toute chose, la lumière cachée, אור הגנוז) comme il est dit:" et D-ieu chassa l'homme" (du jardin d'Eden) et dans cet acte, est basé le fondement de la perte de l'homme car la perte n'est pas une notion de manque mais d'éloignement comme il est dit dans le verset du תהילים:" car voici ceux qui s'éloignent de toi périront". Car la notion de perte et de manque ne sont des notions que dans ce monde de dualité mais dans la réalité de l'unité, la perte est liée à une notion d'éloignement de la source de l'unité. Comment arriver à réparer cette réalité, à revenir de cet état d'éloignement que la faute insinue en l'homme? La תשובה, le retour justement à l'unité et par ceci, la faute sera corrigée. Ainsi, nous pouvons comprendre pourquoi ni la sagesse ni la prophétie ni la Torah ne peuvent comprendre que la faute puisse être réparée par la תשובה car seul D-ieu peut percevoir cela du fait que dans l'unité, cela n'est qu'une question d'éloignement et non de manque. Donc dans l'unité, le rapprochement est la réparation de la faute alors que dans le monde de la dualité où se matérialisent la sagesse la prophétie et la Torah, la faute génère un manque qu'il est impossible à combler.
D-ieu nous dévoile en même temps la grandeur de notre âme car même après tous ces éloignements conséquences des fautes, voici qu'il n'est pas complètement chassé car s'il était complètement chassé, il aurait été certain qu'il n'y aurait aucun espoir de retour. Mais le fondement de la chose est que même après que l'homme faute, que même après la multitude de fautes et d'actes de rébellion, les portes de la תשובה ne lui sont pas fermées car même après la faute, il n'est pas complètement chassé et est toujours rattaché par un lien solide et à chaque moment et à chaque endroit, il peut décider et retourner à son endroit, sa situation originelle comme il est dit:" si tu es repoussé aux extrémités des cieux" (c'est-à-dire cette sensation d'extrême éloignement) malgré cela, il n'est pas repoussé complètement et ces liens sont toujours très fermes pour cela, il est dit:" de là-bas, D-ieu te rassemblera et de là-bas, il te prendra" lorsque tu reviendras vers lui et c'est le fondement de "l'élévation de l'homme" car de chasser l'homme complètement, cela est impossible même après une multitude de fautes et pourquoi? Car cette notion de תשובה, est une notion qui dépasse l'entendement, les lois physiques de la nature.
Le Gaon de Vilna explique que le fondement du mécréant est dans l'impossibilité à se dominer, à faire apparaître un calme intérieur en lui comme il est dit:" et les mécréants sont comme une mer agitée qui ne peut s'apaiser et dont les eaux bouillonnent de limon et de fange". Leur esprit n'arrive plus à trouver le calme, il est comme une mer houleuse, agitée par un vent qui se lève alimenté par l'énergie développée par leurs envies que l'âme animale produit. Ce manque d'attention va créer en l'homme, un agitation mentale où ses pulsions organiques vont dominer en diffusant en lui en permanence une quantité incalculable d'émissions électriques se matérialisant en pensées empêchant son âme cognitive, son intellect de prendre possession de son esprit. Car en fait ce monde de la dualité est une mer agitée, démontée même et cela est le fondement du mécréant, par le fait d'être dans l'impossibilité de contenir, d'endiguer cette tempête faite de vices et de désirs que souffle le vent de ce monde matériel nous faisant courir et poursuivre des chimères que nous ne rattraperons jamais vu qu'elles disparaissent aussi vite qu'elles apparaissent, créant ainsi dans son esprit une agitation perpétuelle qui empêche le calme et la paix intérieure de se diffuser en lui qui permettrait à son intellect de s'épancher dans son esprit et de diriger les pulsions de son âme nutritive dans tout son corps. Et c'est la difficulté pour que la תשובה puissent se révéler. Se dominer, arrêter ce flux incessant de pensées qui se diffuse en nous, retrouver le calme, la sérénité. Ceci passe par une prise de conscience de sa situation du moment, de son état psychique du moment. Comment? Par une analyse mentale de sa situation qualifiée pas nos sages "חשבון הנפש", qui va permettre à la personne de prendre du recul sur son état nerveux, par une prise de conscience de son état, mettre une présence, une conscience issue de son intellect. En analysant ses réactions, ses pensées, il va créer en lui une présence, une conscience qui petit à petit va prendre le contrôle de son esprit et par cela de son corps tout entier. Et par cela, une paix intérieure va apparaître qui va réveiller sa conscience qui est le véritable maître de son esprit et ainsi développer la puissance de son esprit car le monde de la pensée est un monde au-delà de la nature, c'est un monde supra-naturel, irrationnel qui peut renverser l'homme dans tous ses fondamentaux et qui voudrait se réfugier dans ses plus profondes convictions telles que les lois naturelles régissant ce monde. La תשובה n'est que le dévoilement de cette paix intérieure où toutes les lois de la nature sont absentes, où tout n'est qu'unité et volonté divine. J'arrête de vivre selon ces principes mentaux que diffuse mon âme animale pour révéler la présence divine par ce dévoilement de cette conscience sereine qui se diffuse dans mon esprit.
Voici que la différence entre les générations précédentes et présentes sont de cet ordre. Avoir la force intérieure d'arrêter et d'endiguer ce flux de messages électro-chimiques développé par notre système sensoriel. Car notre monde moderne est un monde où la communication est omniprésente, un monde peuplé d'informations en tout genre, où les messages envahissent notre cerveau, où le stress est continuel qui empêche la sérénité de se diffuser et par cela, nous fait nous éloigner de plus en plus de notre réalité nous empêchant réellement de faire תשובה.
רבינו ירוחם
אין בין גהינום לגן עדן אלא כחוט השערה
" La séparation entre le purgatoire et le jardin divin n'est que de l'ordre d'un fil de cheveu"
Le roi David dit:" le chemin que je prend est semé d'embûches". Comment le chemin clair et limpide que le roi David s'est construit, peut-il être semé d'embûches? Ce chemin qui est " je réside dans la maison de D-ieu tous les jours de ma vie" qui l'amène à se "délecter de la présence divine", comment peut-il y avoir enfoui des obstacles? Est-ce que dans un niveau de réalité aussi élevé tel que la perception de la présence divine, il y a la possibilité de tomber? Et pourtant, ainsi il est écrit dans le verset:" regarde car c'est parce que vous avez amené le dégoût devant D-ieu qui est en votre sein" Rashi explique ce verset ainsi:" si je n'avais pas implanté en vous ma présence, vos cœur ne se seraient pas élevés pour introduire ces idées". Nous voyons de cet enseignement que ce n'est pas seulement d'un niveau d'élévation suprême tel que l'esprit divin que l'homme peut tomber mais que cette situation extrême d'élévation elle-même est source d'obstacle et d'obscurité et dans ce chemin le plus clair qu'il soit, là-bas se cachent les obstacles qui vont faire chuter l'homme jusqu'à dégoûter la présence divine qui est en lui. Comme nous voyons ces êtres d'exception qui se sont approchés de la proximité divine au moment de la révélation du Sinaï et ont "mangé et bu" au même moment. Encore plus inexplicable, les anges eux-mêmes au moment de la destruction de la ville de Sédom, ont fauté en faisant séparation entre D-ieu et son ordre en s'exprimant ainsi: "NOUS allons détruire cet endroit". Et pour cette faute, ils ont été chassés de leurs limites et sont restés sur terre 138 ans.
Le fondement de ceci étant "la séparation entre le purgatoire et le jardin divin n'est que de l'ordre d'un fil de cheveu". Ces deux mondes ne sont que de l'ordre de la perception, ils sont construits l'un à côté de l'autre, l'un avec l'autre, l'un dans l'autre et de l'endroit le plus haut dujardin divin, il y a aussi des points de jonction avec le purgatoire jusqu'à ce que même une intelligence séparée telle que l'intelligence angélique n'en ai aucune conscience, car étant cachés aux yeux de tous. Le seul fait de se détacher un tant soi peu du chemin adéquat, de cette proximité divine, fait ouvrir ces vasistas de communication, points de jonction qui font traverser l'homme d'un état de conscience extrême de la réalité à un état de somnolence illusoire car sans une attention continue et soutenue sans une proximité extrême avec le divin, l'homme s'engouffre dans les affres illusoires du purgatoire qui se diffusent dans sa perception de la matière car en fait le jardin divin et le purgatoire ne sont que les conséquences de la faute du premier homme qui a entraîné une perception dualiste de la réalité, le bien et le mal, le blanc et le noir le bon et le mauvais. Le bien n'existant que s'il y a le mal, le blanc ne se distinguant que dans l'obscurité et le bon n'apparaissant que lorsque le mauvais est présent. Le désir n'apparaissant que dans la dualité, dans l'opposition, c'est-à-dire dans le choix et ce choix ne peut se matérialiser que dans l'illusion de la dualité car dans l'unité aucun choix n'est possible, seule la volonté divine est présente et en fait le bien et le mal le bon et le mauvais ne sont que volonté divine, unité totale. Il suffit de se désarticuler de se désunir par une simple inattention dans notre perception sensorielle pour se retrouver dans le purgatoire qui n'est en fait que ce monde-ci, monde de la multitude. Mettre ses sens en amont de sa conscience est le début de la séparation. Les sens faisant écran en créant un ego qui empêche le soi de se réaliser et de s'unir au divin.
Nous pouvons ainsi comprendre un grand fondement, celui de la תשובה, du retour au divin, à la perception divine, à la perception de l'unité. Des plus grand affres du purgatoire, de la plus horrible perception de la dualité qui se matérialise par une course effrénée aux plaisirs des sens, se trouve la possibilité de faire apparaître une porte de sortie, un vasistas qui va faire communiquer ces deux mondes, le monde de la dualité et le monde de l'unité. Passer en une fraction de seconde de l'illusion à la réalité. Cette porte se nomme la תשובה, prise de conscience, réveil du soi et annulation de l'ego. Et de la même manière que ces deux mondes sont construits l'un à côté de l'autre, l'un avec l'autre, ils sont surtout construits, l'un dans l'autre. C'est-à-dire comme dans la sainteté, קדושה, la présence divine elle-même peut être le déclencheur de l'impureté, l'élément actif qui va réveiller la dualité dans la perception de la révélation divine par une séparation aussi fine soit-elle d'avec le divin, ainsi dans l'impureté la plus obscure, הטומאה, cette même impureté sera l'élément actif qui va révéler l'unité par une prise de conscience totale de sa réalité dans la plus profonde perception sensorielle de son état illusoire de la dualité.
Exemple: l'odeur qui se diffuse dans les narines va automatiquement créer une perception de dualité, bonne ou mauvaise qui va déclencher des pensées soit mauvaises ou soit bonnes, des souvenirs vont alors surgir dans le conscient (inconscient) de la personne car le véritable soi de la personne n'est pas en éveil et donc ses sens envahissent sa conscience pour créer un monde de dualité, moi et le reste de la créationC'est cela le véritable purgatoire, ce monde présent mais qui par la תשובה, le retour à la véritable perception de la création, c'est-à-dire à la domination totale de son être sur les sens, transformera ce monde עולם הזה en un monde "futur" עולם הבה, c'est-à-dire que le monde futur n'est pas un monde qui n'existe pas encore ou bien qui existe mais que nous devons atteindre en abandonnant ce monde. Le monde futur est la transformation de la perception de ce monde car du fait que ce monde est une création divine donc il a en lui l'éternité et c'est cette éternité que nous devons dévoiler, retrouver l'unité de ce monde qui à priori est dualité, moi et les autres. Je peux voir facilement D-ieu dans les autres mais pas en moi car ma perception est faussée. Mes sens dominent mon être réel par un manque chronique d'attention. Lorsque nos maîtres enseignent que le "salaire" la "récompense" d'un commandement divin est dans le monde futur mais pas dans ce monde, cela ne veut pas dire que le salaire est confiné dans une sorte de banque qui plus tard va m'être reverser , en tant que dividende car cette image grossière n'est que la concrétisation d'une perception dualiste de la vie. Il faut plutôt comprendre ainsi: le fait d'exécuter un commandementמצוה tel qu'il doit être exécuté c'est-à-dire sans aucun intérêt matériel, לשם שמים, le "soi" dominant complètement les sens, alors la dualité s'estompera et fera place à l'unité de ce monde, le עולם הבהle salaire est maintenant car la dualité n'existe plus. Le présent le futur et le passé ne sont que des notions qui se matérialisent dans la dualité. Mais dans l'unité, ces notions disparaissent comme ces notions de salaire et de punition, de purgatoire גהינם et de jardin de délice גן עדן. Et même la faute n'est faute que dans ce monde où la perception du bien et du mal est ressentie mais dans l'unité, tout n'est que volonté divine. Le premier homme n'a pas si l'on peut s'exprimer ainsi "fauté" car la faute n'est que volonté divine, mais il a voulu travailler d'une autre manière, percevoir la dualité et la ramener dans l'unité. Et donc quelle est la véritable faute qu'un homme puisse transgresser dans ce monde de dualité puisque dans l'unité tout est volonté divine? C'est de ressentir cette dualité, de ressentir qu'il s'est déconnecté et donc qu'il a l'impression de fauter de sa propre volonté. Pour cela, de la faute la plus grossière, la vérité peut se révéler, l'unité la plus parfaite peut se matérialiser car même la faute a en elle une éternité divine qu'il est possible de percevoir et cela par la תשובה, le retour à la perception divine de la création, à son éternité qui se dévoile dans l'unité d'avec la création elle-même.
Le Talmud rapporte un fait à propos de Eliézer le fils de Dourdia qui était complètement enfoncé dans les désirs les plus sordides et qui a eu à un moment donné, une lueur de lucidité éternelle et a pris conscience de la perversion dans laquelle était engluée sa réalité, il se mit alors à pleurer toutes les larmes de son corps jusqu'à en mourir. Une voix céleste se matérialisa en s'écriant: "Rabbi Eiézer fils de Dourdia est prêt pour entrer dans le monde futur". Alors le grand maître Rabbi se mit à pleurer et s'exclama: "il y a certaines personnes qui acquièrent leur monde après d'innombrables années de travail et d'autres en un instant".
Cela veut dire que Rabbi Eliézer a acquis son monde futur au moyen de ses propres fauteset bien qu'il était dénué de toute sagesse et ne pouvait rivaliser avec Rabbi, il est arrivé au même but que lui car il y a deux moyens d'atteindre la vérité du monde futur: soit par nos bonnes actions et notre étude de la Torah soit par le moyen de nos fautes car celles-ci peuvent devenir le point de levage pour sortir de ce marasme dans lequel nous sommes imbriqués et transformer notre réalité. Comment? Par la תשובהseule la nature même de ce niveau de perception de notre état du moment (la תשובה) peut nous transporter dans la dimension du monde futur, dans la réalité éternelle du moment présent.
Comment de la faute peut-on réveiller en nous cet élan deתשובה? Il est écrit dans le Talmud: "tout celui qui faute et a honte de son comportement, toutes ses fautes lui sont pardonnées". De ces paroles nous comprenons que ce n'est que la personne qui est arrivée à un niveau de honte, de בושה qui s'est matérialisée en lui par le moyen de la faute et du regret sincère qui en a découlé, qui a fait que toutes ses fautes lui sont pardonnées. Ce niveau de honte conséquence de sa faute est un très grand niveau de perception de la réalité. Lorsque le fauteur voit que D-ieu pardonne sa faute et ne le punit pas, cela rajoute en lui de la honte car il prend conscience de la mansuétude extrême de D-ieu. Cela rajoute aussi un élan de soumission qui va faire que sa perception de la réalité va changer. Sa honte ne vient que du fait qu'il prend conscience de sa situation, de cet état de déconnexion d'avec l'unité divine. Il n'y a pas plus grand niveau de perception du moment présent que ce regret de s'être séparé un tant soi peu de l'unité pour entrer dans la dualité.
"רבינו ירוחם:" בהתחלפות מדרגת האדם התחלפות עולמו
Le changement de niveau de perception contribue au changement de son univers
Il est écrit dans le livre:"les obligations du coeur" "חובת הלבבות" ainsi:" lorsqu'un homme s'élève et change de niveau  spirituel, il voit et entend ce qu'il ne voyait et n'entendait pas auparavant". c'est-à-dire que du fait qu'il s'élève dans la préhension de sa réalité, il se trouve dans un autre monde où sa perception va être différente. Car il y a d'innombrables mondes dans la création עולם גדול ainsi dans l'homme il y a aussi d'innombrables mondes עולם קטן qui se matérialisent par des degrés de perception de son environnement intérieur et extérieur. Et lorsque l'homme perçoit mieux sa réalité, toute sa perception de la vie s'en trouve changée. Il ne réagit plus de la même manière, là où il se mettait en colère, il se maîtrise car sa conscience est en éveil. le changement de perception se matérialise par une attention plus soutenue qui lui permet de maîtriser les pulsions qui veulent l'envahir au moment de l'appréhension de l'événement car c'est par une attention soutenue qu'il développera une conscience accrue et par cela, il aura un autre champ de perception de sa réalité. Les messages électro-chimiques que ses sens lui transmettent seront ressentis différemment car sa conscience sera présente et il pourra ainsi relativiser  toutes les informations que son corps diffusera en lui. 
Et par ceci, nous pouvons expliquer ce que le verset dit au sujet de אדם הראשון, du premier homme:" et de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas car le jour où tu en mangeras, tu mourras". Et voici que ce verset est difficile à comprendre car après avoir manger du fruit interdit l'homme n'est pas mort mais a été chassé du jardin d'Eden! En réalité, du monde dans lequel il se trouvait avant la faute, il est réellement mort et a perdu ce monde mais par la grande miséricorde céleste, D-ieu a trouvé le moyen pour qu'il reste en vie par le fait de le chasser de l'endroit où il se trouvait ( en créant d'autres univers) et faisant disparaître ce monde c'est-à-dire la perception divine qu'il avait de sa réalité. Et cette perte de perception de la réalité s'appelle une "mort" car l'homme ne se défini que par sa perception, au stimulus réactionnel à sa perception. (Un philosophe ne proclamait-il pas "je pense donc je suis"?) 
Il se trouve donc qu'un homme se trouve dans une spirale dynamique sinusoïdale faite de montées et de descentes qui sont engendrées par un changement de réactions un changement de niveau de perception. cette spirale permettant de s'élever et de changer d'univers psychiques, des mondes dynamiques où l'homme se promène selon son niveau de perception  du moment. Et en vérité, chacun de nous peut ressentir ce changement d'univers, ce changement de perception dans son fort intérieur, ce changement de pression, s'il est un tant soit peu attentif à ses différents états d'âme. Et de ce fait, il ne croira plus à ce qui était pour lui auparavant des certitudes, comment a t-il pu réagir ainsi? Dans l'impossibilité de ressentir ces mêmes émotions car sa conscience, son être de l'instant présent n'est pas celui de l'instant d'avant. Il faut se rendre compte de ce que la perte de conscience peut entraîner comme dommage. Destruction d'univers psychiques où l'homme pourrait s'élever pour acquérir des niveaux de conscience supérieurs.
שיעורו של רבינו ירוחם
תשעה באב ״ את הצפוני- זה יצר הרע״
" et ce que je cache- c'est le mauvais penchant"
Il est écrit dans le livre "חובת הלבבות" " l'obligation des cœurs":" homme! Il est bon que tu saches que le plus grand ennemi et haineux que tu as dans le monde est ton penchant qui se diffuse dans les pulsions de ton âme animale et qui se mélangent dans les humeurs de ton esprit, qui s'associe avec toi dans ton cheminement obscur corporel et spirituel, qui domine les composants principaux de ton âme animale et il rentre dans le cercle de tes amis et devient le plus intime de tes confidents afin de déraciner par ses flèches assassines ses racines de la terre de la vie éternelle". 
Nous devons savoir que l'auteur de ce livre nous dévoile ici un principe extraordinaire: même après qu'il nous ai dévoilé ce principe, le mauvais penchant est toujours caché de nous et son travail est toujours aussi lancinant et en aucun cas nous pouvons nous tenir sur ses intentions. L'intention du mauvais penchant est toujours caché et oublié de tous. Personne ne peut appréhender ses intentions réelles comme le verset nous le dit:
" כי חנם מזורה הרשת בעיני כל בעל כנף"
" car gratuitement est étendu le filet aux yeux des oiseaux". Le roi shlomo nous enseigne: du fait que le filet est étendu pour capturer les oiseaux malgré cela, à leurs yeux ce filet est synonyme de réservoir à grains ( car dans ce filet sont éparpillées des graines nourricières afin de les attirer) et n'ont aucune  raison de se méfier de celui-ci car ils ne le regardent pas en tant que piège mais en tant que source nourricière et ainsi en est-il du penchant qui capture l'âme animale de l'homme car son intention est caché de tout être vivant. 
Le mauvais penchant a 7 noms. Un de ceux-ci est "צפוני" " mon secret" comme il est dit:" ואת הצפוני ארחיק מעליכם" " et mon secret est éloigné de vous". Car c'est le principe de la chose, c'est la nature et l'essence du penchant, jusqu'à ce qu'il soit appelé " mon secret" qui est un de ses 7 noms. Car le mauvais penchant est caché et se tient dans le cœur de l'homme. "את פניו אל הים הקדמוני" " sa face vers la mer première" car le יצר הרע a placé ses yeux sur le premier temple et l'a détruit et a tué ses sages qui y résidaient. "וסופו אל הים האחרון" 
" et sa fin vers la dernière mer" car il a aussi mis ses yeux sur le deuxième temple, l'a détruit et a tué ses sages qui y résidaient en laissant les peuples du monde s'attaquer au peuple d'Israël et surtout aux sages qui le composent car tout celui qui grandit dans la sagesse, son penchant grandit avec lui, "כל הגדול מחבירו יצרו גדול הימנו". Bien que nous réfléchissons sur les événements qui défilent devant nos yeux et qu'il semble que nos ennemis  de dressent devant les juifs pour les exterminer, des comptes politiques qui durent des années et c'est par cette conduite guerrière naturelle que les temples ont été détruits.  Nos sages nous dévoilent qu'en fait "כי נתן עיניו במקדש והחריבו״" cette destruction est arrivée car le mauvais penchant a mis ses yeux sur le temple. Son but étant de détruire sa sainteté et sa grandeur. Il laisse les peuples déverser leur haine sur le peuple d'Israël. Et sur ses sages encore plus fortement, "כל הגדול מחבירו יצרו גדול ממנו".  Et bien qu'à nos yeux, il n'en paraît rien car c'est le principe du mauvais penchant, se cacher afin d'agir en toute liberté "הצפוני זה יצר הרע". 
Nous voyons de cet enseignement que le but du יצר הרע est de détruire et d'exterminer tout ce qui touche à la sainteté du peuple d'Israël, jusqu'à ce qu'il laisse les peuples du monde déverser leur haine sur Israël. Le mauvais penchant ne s'occupe absolument pas des peuples de ce monde et même dans le peuple d'Israël, il s'occupe en particulier de ses sages. Car nous voyons qu'au moment où un homme de torah se promène sans étudier, alors il est tranquille, la fatigue le quitte de même que les ennuis et les préoccupations. Ce n'est uniquement lorsqu'il se met à étudier que surgissent devant lui toutes sortes d'empêchements. Lui-même étant persuader que ses ennuis sont réels et qu'il doit à tout prix remettre de l'ordre dans sa vie afin de les faire disparaître mais il ne comprend pas que ce n'est qu'un écran de fumée sans aucune réalité propre. Car cela n'est que le résultat du travail du mauvais penchant qui ne cherche qu'à l'éloigner de l'étude de la torah. Et s'il ne s'en remettait qu'à la conduite naturelle du monde, toutes ces préoccupations se dissiperaient car tout son but n'est que de nous éloigner de l'étude de la torah sainte. 
Pour cette raison, רבי נחוניא בן הקנה a institué une prière courte avant et après l'étude de la torah. Au début afin que le יצר הרע ne l'empêche pas de s'adonner à la torah et à la fin pour remercier הי d'avoir pu étudier sans avoir été perturbé par le mauvais penchant. Car ceci n'étant que pur miracle. 
C'est la prière qu'a fait משה רבינו sur יהושע בן נון lorsqu'il lui a donné la gouvernance du peuple d'Israël "רק חזק ואמץ" " renforce toi et sois fort". Pourquoi redoubler le même mot? Car le mauvais penchant est présent à chaque moment et même s'il semble le vaincre un moment, il est toujours présent et il faut de nouveau le combattre. C'est une lutte de tout instant. "חיזוק אחר חיזוק" alors "א-להים לא יעזבנו בידו" " alors 
D-ieu ne nous abandonnera jamais dans le filet du mauvais penchant". 
שיעורו של רבינו ירוחם
״יהיב חכמתא לחכימים״
" il donne la sagesse à ceux qui se rendent sage"
" וירא בלק....ובלק מלך למואב בעת ההיא"
" et balak a vu ...et balak devint roi de moav à ce moment"
Il m'est venu une question: pourquoi dans le verset n'a t-on pas fait précéder le fait qu'il fut roi avant le fait qu'il ai vu? 
Et nous avons répondu qu'il est devenu roi par le fait qu'il a "vu" car il avait des yeux pour voir. Pour cela il a été nommé roi. 
Celui qui entend cette réponse à de quoi s'étonner. Surtout pour une personne douée d'intelligence. 
En fait, nous avons expliqué que si nous voulons mettre une définition différente à l'homme et à l'animal, nous pourrions les définir ainsi: l'homme comprend les choses depuis la conséquence jusqu'à la cause alors que l'animal perçoit la conséquence mais pas la cause. Par exemple: l'animal va savoir que le bâton lui fait mal mais il ne va comprendre que derrière le bâton, il y a une main qui le tient et donc il va mordre le bâton alors que l'homme va comprendre que seul le bâton ne peut faire mal et qu'il y a derrière celui-ci une volonté humaine et que c'est celle-ci qu'il faut annihiler. 
Voici que nous voyons, la majorité des gens voit un arbre sortir de terre, est-ce que l'on va réfléchir et faire le raisonnement pour aller de la conséquence à la cause? Quelle est la véritable cause? Voici que dans la terre il n'y a pas d'arbre! Les sages vont à l'origine à la cause des événements et par cela, ils voient la nature des événements et ainsi deviennent de plus en plus sages et qui pour nous paraît être de la pure prophétie. En vérité, beaucoup de sagesse הי a placé dans l'homme sans avoir besoin de passer par la prophétie. Pour cela tous les peuples ont vu la victoire d'Israel et se sont mis à avoir peur mais ils n'ont pas recherché la raison de cette réussite. 
Quelle est la cause originelle de la réussite d'Israel? Balak l'a vue: c'est משה רבינו. Et ainsi il a commencé à rechercher qu'elle est sa force. Et il a commencé à réfléchir d'où lui est venue cette force? Il a alors recherché l'endroit où il a grandi et il a découvert qu'il a résidé à Mydiane. Il a alors été là-bas pour comprendre d'où משה puisait sa force et il a trouvé que sa force lui venait de sa bouche. Alors il a recherché un homme qui lui aussi tirait sa force de sa bouche et ainsi il a pu trouver bilham. Nos sages ont défini cet homme, bilham comme étant aussi fort dans la prophétie que משה רבינו. 
Moav a vu que balak était un grand sage qui recherchait la cause de toute chose et étant soucieux du bien de la communauté. Alors il a compris qu'il était apte à devenir roi de moav. 
En vérité un midrash explique que balak était un très grand sage jusqu'au point que bilham était considéré comme un aveugle par rapport à sa clairvoyance. Mais celle-ci il l'a consacré pour le mal. 
Comment cela se fait-il? Car pour devenir véritablement sage, il faut d'autres préparations. Et ainsi a expliqué le roi Salomon, שלמה המלך, le plus grand des sages:" כי החכמה לא תנוח בלב רע" " car la sagesse ne peut se poser dans un cœur mauvais" et donc toute personne sans une préparation adéquate ne peut percevoir la sagesse jusqu'à son extrême vérité car n'étant pas dans le niveau de "שומע לנצח ידבר" "celui qui place son cœur et son attention dans toutes les paroles qui arrivent à ces oreilles et qui essaie de les comprendre parfaitement afin de les retranscrire correctement afin qu'il n'y ai pas dans sa bouche la moindre parole mensongère, "שומע" alors "לנצח ידבר" alors les gens aimeront écouter ses paroles et ne diront pas sur lui:" pourquoi parles tu encore?" 
Pour cela, celui qui veut acquérir la sagesse doit au départ savoir écouter et ne pas se satisfaire d'une première écoute superficielle qui va déclencher en lui une perception fausse car générée par ses pulsions animales qu'il ne contrôle pas. Car il faut bien comprendre que nos sens tant qu'ils ne sont pas maîtrisés par une attention perpétuelle et soutenue de tous les instants, nous dominent et nous dirigent créant en nous un ego qui nous donne l'impression de pouvoir tout maîtriser et tout comprendre. 
Que D-ieu nous donne un cœur bon, לב טוב, afin que la sagesse repose sur nous. Et ceci se fera par une attention soutenue de tous nos gestes et de toutes nos perceptions qui fera que notre cœur s'apaisera afin de réagir avec sagesse. 
Nous observons dans la conduite du monde que tout va d'après la racine. Lorsque nous voyons un arbre fruitier qui porte des pommes nous comprenons que dans ses racines, se trouve le potentiel énergétique pour développer des pommes, un grenadier des grenades, une vigne des raisins et un  épineux des ronces et des épines. 
Voici lorsque nous réfléchissons sur la racine de l'homme, nous arriverions à comprendre que sa racine est D-ieu comme il est dit:
"יופח באפיו נשמת חיים" " et il a insufflé dans ses narines une âme de vie". Et donc nous devons aussi retrouver dans son fruit, c'est-à-dire dans les actes de l'homme ce qui se trouve dans sa racine. Pour cela l'ambition de nos sages est de chercher à acquérir la sagesse dans tous ces sujets qui parlent d'astrologie et de spiritualité car là-bas se trouvent leurs racines. Comme toutes les choses qui sont attirées vers leurs racines. Ainsi les étoiles et les énergies angéliques, ce qui les fait exister est cette envie d'accomplir la volonté divine. 
Ainsi l'homme qui est créé à l'image divine doit trouver en lui cette envie d'accomplir la volonté divine, c'est-à-dire העבודת השם, le service divin. 
Celui qui met son envie dans les délices spirituels cela veut dire que sa racine est dans les mondes supérieurs. Par contre celui qui met son envie dans les plaisirs de ce monde, c'est en fait parce que sa racine est en dans ce monde et il mourra comme un animal. 
Une bonté הי a fait à l'homme car à la différence de l'arbre qui de sa racine "pomme" ne peut sortir que des pommes, l'homme si sa racine produit des ronces, il peut à tout moment grâce à la תשובה au repentir, changer ses racines qui pourront produire une énergie divine l'attirant vers le haut. 
שיעורו של רבינו ירוחם: דעת תורה
הנהגה בחושך
          La conduite dans l'obscurité
Nous avons déjà vu que l'obscurité et le mal sont des absences et en même temps des créations. Le mal et l'obscurité étant des créations par intermittence en cachant sa lumière divine. Et donc dans cette conduite obscure où la lumière divine est cachée, il y a aussi un ordre d'une extrême précision et par l'observation de cette obscurité, nous pouvons percevoir aussi la volonté divine. 
Voici que יוסף הצדיק a été vendu en tant qu'esclave au marché des esclaves. Il a subi accident après accident, mal après mal. Voici que la femme de son maître a porté ses yeux sur lui et a voulu le faire tuer. Il a été enfermé 12 ans dans un cachot. Y a t-il plus obscur que cela? Et de cette conduite extrême où l'obscurité a été pratiquement totale s'est développée une conduite extraordinaire d'une extrême précision. De cette obscurité, de cette influence divine cachée est né  tout le plan divin et encore plus, cette obscurité est l'essence même de la délivrance. La royauté de יוסף sur l'Égypte. De l'obscurité même de ces événements s'est propagée une lumière intense d'extrême pureté que nous ne pouvons même pas ressentir tellement son intensité est puissante, une conduite divine beaucoup plus intense que la conduite divine directe בהארת פנים, conduite dévoilée par des miracles visibles. Percevoir par notre travail la lumière divine cachée dans l'obscurité est d'un niveau supérieur car cette lumière elle-même est d'une autre qualité. La lumière cachée est une lumière plus intense que la lumière dévoilée. Dans l'obscurité, la conduite divine est beaucoup plus intense. La présence divine est plus lumineuse que si celle-ci était dévoilée. 
Où pouvons nous percevoir sa conduite? Dans le dévoilement de la torah écrite qui a été dévoilée au mont Sinaï ou bien dans le dévoilement de la torah orale qui a été dévoilée par nos sages dans des moments d'extrême obscurité tels que les pogroms et les destructions massives du peuple d'Israel? Il est certain que par cette conduite dans l'obscurité, la lumière divine a été la plus intense. De parmi toutes ses souffrances, est sortie la lumière du Talmud. 
"La torah s'acquiert par des souffrances et ainsi est le chemin de la torah: du pain trempé dans le sel tu mangeras et de l'eau dans une écuelle tu boiras et à même le sol tu dormiras et une vie de souffrance tu vivras." 
Dormir à même le sol est le moyen de grandir dans la torah? Et pourquoi? Il est évident que ce n'est pas du fait que l'on dorme peu et ainsi consacrer plus de temps à l'étude. Mais telle est la conduite divine. La torah ne peut s'acquérir que par une vie de souffrance car de l'obscurité se perçoivent les choses les plus élevées. Par les souffrances, la torah s'acquiert. 
Le Talmud rapporte un enseignement:" pourquoi a t-on appelé les sages "אנשי כנסת הגדולה" 
" les gens de la grande assemblée"?
Car ils ont ramené la couronne divine dans le peuple d'Israel. Comment? En proclamant que la crainte de D-ieu est toujours sur les peuples et qu'elle n'a pas disparue bien qu'ils ont détruit le temple et qu'ils dansent de joie pour cela. Comment cette peur se matérialise-t-elle? Par le fait que le peuple d'Israel existe toujours malgré qu'il soit entouré des 70 nations qui veulent sa perte. Seule la crainte divine empêche les nations de s'abattre sur Israël. 
Dans cette obscurité terrible où les nations se gaussent d'Israel et qu'ils asservissent ses enfants, dans cette obscurité même, nous pouvons percevoir de façon extrême la puissance divine et la crainte qu'elle génère. Un agneau au milieu de 70 lions et il réussit à rester en vie? Pas un seul lion ne peut dévorer l'agneau? N'est-ce pas le dévoilement de la terreur qu'insuffle הי sur les nations? 
Nous avons déjà expliqué que le principe du hasard est né du principe de la conduite cachée, הסתר פנים qui permet à l'absence de la lumière de se matérialiser qui est en elle-même ( l'absence de lumière) une création. Et de même que l'obscurité et la lumière sont des créations ainsi en est-il pour le principe du hasard qui vient du principe de l'obscurité. 
L'auteur du livre "עקידת יצחק" expose trois preuves que l'univers est une création et qu'elle n'est pas dû au hasard:
1/ un hasard peut arriver une ou deux fois mais pas plus. Exemple: quelqu'un trouve dans la rue une bourse d'argent, il est possible d'admettre que c'est le hasard qui a fait que je l'ai trouvé de même si le lendemain à la même place je trouve de nouveau une même somme d'argent, cela peut encore tenir du hasard. Mais si tous les jours se produit le même événement, le plus imbécile des êtres humains comprendra qu'il y a derrière ce phénomène un acte intentionnel qui n'est absolument pas dû au hasard. C'est ce que le roi David proclamait:
" מה רבו מעשיך הי" " que sont grandes tes créations הי". Du principe même de la multitude de ses créations (מה רבו ), il est prouvé que l'univers est l'œuvre de D-ieu et ne sont pas l'œuvre du hasard. 
2/ car sur une chose venant d'un hasard et donc sans intention, il est impossible que la perfection et la droiture puisse s'appliquer sur elle de même que l'ordre ne peut apparaître dans le hasard. Cette extrême précision qui se perçoit dans l'univers ne peut être de l'ordre du hasard mais de la sagesse venant d'un créateur et c'est ce qui est dit:
"כולם בחכמה עשית" " tous avec sagesse tu as fait", c'est-à-dire que du fait que toutes ces créations sont remplies de sagesse (כולם בחכמה- toutes ont de la sagesse) alors je comprend que (עשית) c'est toi D-ieu qui les as créées. 
3/ sur le hasard, il ne peut être appréhendée la notion de but particulier à chaque événement. Et c'est ce qui est dit:" מלאה הארץ קניניך" " tout ce qui rempli la terre est ton acquisition". De ce que nous observons dans toute la création, qu'il existe un lien extrême qui relie chaque chose entre elles et que la finalité de toute chose fait tenir et rempli une autre chose, מלאה הארץ, ce qui rempli la terre, ce qui fait que chaque chose complète une autre chose dans la chaîne de la création, prouve "קניניך" que cela est créé par toi et non un hasard. 
Ces paroles sont des pensées philosophiques sur la notion du hasard. Et lorsque nous percevons et comprenons les pensées de torah, nous pouvons ressentir que le hasard est la matérialisation du principe de l'obscurité, du principe de la conduite cachée de sa face et de là nous pouvons percevoir un autre principe. Si un homme regarde et observe les événements de sa vie comme une sorte de suite d'événements hasardeux alors cette perception elle-même va alourdir automatiquement cette conduite de הסתר פנים, c'est-à-dire qu'il sera de plus en plus difficile de s'extraire de cette perception de la vie car cet "acquis" va prendre le dessus sur le "inné" et  va ajouter de l'obscurité à l'obscurité. Dès notre plus tendre enfance, nous fonctionnons ainsi sans nous en rendre compte, nous acquerrons des réflexes mentaux qui vont régir notre psychisme, insinuant en nous cette manière de percevoir la vie en une suite d'événements sans suite logique du fait que c'est nous-mêmes qui avons l'impression de les déclencher et  qui va se renforcer tout le temps de notre passage sur terre, car notre ego va lui-aussi se renforcer tout au long de notre vie, nous enfonçant de plus en plus dans cette obscurité mentale, construisant en nous cloison après cloison jusqu'à ne plus percevoir la lumière de la vérité qui se diffuse en nous. Cette lumière divine se matérialisant en obscurité profonde où il est impossible de ressentir la moindre lumière divine car tant que nous ressentirons que nous sommes maître de notre vie, il nous sera impossible de percevoir la vie telle qu'elle est, providence divine. Comme cet enseignement extraordinaire: le mot "יהודי" "le juif" lorsque le juif rabaisse sa tête qui est représentée par le "י", alors ce "י" sera placé sous le "ד" du mot "יהודי" pour transformer le "ד" en "ה" et ainsi faire apparaître le nom divin "י-ה-ו-ה". 
Il est enseigné dans les écrits du הר״י ז״ל sur le verset:" et si avec cela vous n'écoutez pas et vous allez avec moi d'une manière accidentelle (קרי) alors j'irai avec vous en colère d'accident (בחמת קרי). Explication:
" et si vous allez avec moi d'une manière accidentelle" comment? En percevant que tout ce qui nous arrive n'est que accident et hasard. Alors le verset promet:" j'irai avec vous avec la colère de l'accident" c'est-à-dire que je me conduirai avec vous avec une conduite encore plus obscure, recouvrant la lumière d'une manière que vous ne pourrez plus la percevoir. L'homme allant dans une conduite accidentelle où seul le hasard est présent. Mais même dans cette situation et uniquement de cette situation d'obscurcissement, la lumière peut apparaître et au contraire cette obscurité est perçue comme la véritable lumière divine comme il est dit:" אל תשמחי אויבתי לי כי נפלתי קמתי כי אשב בחושך הי אור לי" " ne te réjouis pas mon ennemi du fait que je suis tombé car je me relèverai, lorsque je suis dans l'obscurité, D-ieu est ma lumière". Nos sages explique ce verset ainsi: si ce n'est que je n'étais tombé je ne me serai jamais relevé, si ce n'est que je n'étais pas dans l'obscurité, je n'aurais jamais perçu la lumière. 
C'est ce que nos sages enseignent:
" צדיקים הופכים מדת הדין למדת הרחמים"
" les justes transforment la qualité de la rigueur en qualité de clémence". La plus grande des obscurités qu'est la מידת הדין, la colère divine la plus terrible s'inverse en clémence pure. Comment cela est-il possible? Si ce n'est du fait que l'obscurité elle-même est lumière. 
Et au contraire les mécréants transforment la clémence en jugement. La plus grande des lumières, conduite purement miraculeuse où nous percevons avec nos sens la providence divine, les mécréants ne la perçoivent que comme une accumulation d'événements dus au hasard.  
שיעור של רבינו ירוחם
בריאה של העדר
La création de l'absence 
Au sujet de l'existence de l'obscurité et de sa nature. 
Le רמב״ם dans son livre des égarés rapporte le point de vue des philosophes sur ce point affirmant que l'obscurité n'est pas une création en elle-même n'ayant pas de réalité propre mais ne serait que la conséquence de l'absence de lumière. Lorsque la lumière disparaît alors se matérialise l'obscurité. 
Et ainsi sont ses paroles
" mais l'absence n'est pas quelque chose de palpable et de la même manière que nous disons sur celui qui éteint une bougie dans la nuit qu'il crée l'obscurité ainsi nous disons que celui qui abîme la vue, qu'il crée la cécité et bien que l'obscurité et la cécité ne sont que des absences et ne sont pas liées à l'action. Et selon cette explication, les paroles du prophète yéchaya:
" יוצר אור ובורא חושך עושה שלום ובורא רע" " celui qui fabrique la lumière et qui crée l'obscurité qui fait la paix et qui crée le mal" peuvent être expliquer ainsi: car l'obscurité et le mal sont des absences. Aucune action ne peut créer l'absence et le manque seulement cela n'est qu'un accident car le langage de création (יוצר ou עושה) ne s'applique que sur la lumière et la paix et non sur l'obscurité et le mal où il est employé le langage de בורא". 
Beaucoup de penseurs ont répondu à ce courant de pensée. Cependant le sens simple de ces mots "בורא חושך" fait à priori référence à une véritable création de l'obscurité et pas seulement une simple expression désignant une absence. A nous de savoir que l'obscurité est sans nul doute une véritable création et il est impossible de définir l'obscurité comme étant une absence de lumière car qui peut dire qu'en l'absence de lumière viendrait l'obscurité? Logiquement l'absence de lumière devrait entraîner le néant, pourquoi cela engendrerait l'obscurité? 
De cette réflexion, il est évident de dire que l'obscurité est une véritable création. Mais il y a deux sortes d'obscurité: 1/ une véritable création 
2/ et aussi une absence de lumière. 
Si nous fermons les volets de nos fenêtres en plein jour et que l'obscurité apparaît, il est certain que cette obscurité n'est qu'une absence de lumière, tous les philosophes basant leurs explications sur cette expérience. Mais il est clair que l'obscurité est aussi autre chose, une création à part entière comme il est écrit:" ובורא חושך". Et en vérité les deux explications sont exactes car s'il est vrai que l'obscurité est une création mais cela n'est que la création d'une absence. C'est-à-dire une création par intermittence lorsque la lumière disparaît. Comme l'exemple de la santé et de la maladie. Il est certain que la maladie est  une absence de santé mais d'un autre côté il n'y a aucun doute qu'elle est une création, une réalité dans la matière. De même l'exemple de la satiété et de la faim. La faim étant une absence de satiété mais aussi une véritable réaction chimique.  
Et le mal, quelle est sa réalité et sa nature dans ce monde? Si cela est une création, comment a t-elle pu sortir de la "bouche" de D-ieu qui est la source même du bien et sur quoi le verset témoigne:" מפי עליון לא תצא הרעות" " de la bouche supérieure ne sort aucun mal". Et si le mal n'est que l'absence du bien comment comprendre les mots du verset:
" בורא רע"? Voici qu'il est exprimé clairement que le mal est une création! 
Le רמח״ל s'étend longuement dans son livre "דעת תבונות" sur ce sujet.
 l'intellect השכל dit: "deux paroles je vais te dire: 1/ D-ieu ne prodigue aucun mal car il n'est que source bienfaisante et que de ce bien ne peut se matérialiser le mal". 
L'âme הנשמה demanda alors:
" si cela est ainsi: comment le mal peut exister car voici il est écrit:
" עושה שלום ובורא רע?" 
L'intellect dit:"il est écrit  "בורא רע" et non "עושה רע" ( c'est-à-dire que le créateur a crée la possibilité au mal d'exister). Il est évident que le créateur a créé le mal sinon, il ne pourrait exister mais il ne l'a pas créer en tant que "קום ועשה" " acte qui se matérialise" à chaque instant. 
L'intellect dit:" les versets parlent:
" הי ברצונך העמדת להררי עוז הסתרת פניך הייתי נבהל" " D-ieu par ta volonté, tu t'es tenu dans les montagnes fortifiées, tu as caché ta face, j'ai été effrayé". " תסתיר פניך יבהלון" " tu caches ta face et ils sont dans l'épouvante". משה רבינו a lui-même dit:" והסתרתי פני מהם והיה לאכול.." " et je cacherai ma face d'eux et ils seront en pâture..."
Le מהר״ל en fin de compte explique que הי a mis en place à priori la possibilité aux manques הפסדים et aux détériorations קלקולים de se matérialiser dans l'existence du bien. Et uniquement de cet enchaînement de détériorations va se créer le mal. 
Le mal se matérialisant par l'absence du bien. Par le fait de ne pas voir le bien qu'il nous prodigue, se matérialise le mal. Par le fait de ne pas avoir de réceptacle, l'huile ne peut se recevoir. 
Le מהר״ל explique qu'il y a deux principes qui ne sont en fait qu'un seul:"" הסתר פנים" " le voilement de sa face" et " הארת פנים" " le dévoilement de sa face" dont leurs conséquences sont la perfection et les manques et d'eux découlent le bien et le mal. Cependant l'existence du mal n'apparaît que de la force même du voilement de la face divine". 
" il se trouve que הי saisi ces deux qualités en même temps, la conduite cachée et la conduite dévoilée, le manque et la perfection. Et de ces deux qualités sont nés le corps et l'âme, הגוף והנשמה. Les besoins liés au corps sont beaucoup moins élevés que les besoins de l'âme, et de ce fait, se matérialiseront des manques qui ne se peuvent se dévoiler au niveau de l'âme. Dans ces sujets liés au corps, le manque et le voile se matérialisent, ce qui ne sera pas le cas dans les notions liées à l'âme mais cela ne veut pas dire que cela est le mal". 
" et il se trouve que le principe du mal que הי a refoulé de sa conduite dans la matière et qui est une conduite pesante par la force de l'obscurité de son absence et plaçant dans cette nature toutes les pertes qui peuvent empêcher le bien de se diffuser telles que les mauvaises qualités, מידות רעות qui empêchent le bien de se diffuser. 
Il se trouve donc que la nature même du mal n'est que la conséquence  d'un manque, l'empêchement au bien de se diffuser car toute la matérialisation du mal ne vient que du הסתר הפנים, du voilement de sa face. Lorsque la lumière se cache, apparaît l'obscurité! Et malgré cela, le mal est une création car ainsi il est écrit:" ובורא רע" réalité d'une création car de la même manière que nous avons expliqué les notions d'obscurité et de lumière ainsi nous expliquons les notions de mal et de bien. Réalité d'une création qui se matérialise par un manque. Une création par intermittence. Lorsque הי cache sa face, cache sa lumière alors d'elle-même apparaît la création du mal. 
En conclusion: comme la matérialisation de la lumière et de l'obscurité ainsi la matérialisation du bien et du mal. Comme l'illumination de sa face ainsi son obscurcissement. Deux créations générant l'obscurité et la lumière. 
Par cela, nous pouvons expliquer la notion de hasard. Qu'est-ce que le hasard? Comment cela peut-il se matérialiser voici que toute création est sous la providence divine. Rien ne peut exister sans sa volonté et donc le hasard ne peut se matérialiser! Comment alors peut-on ressentir si fortement sa présence? En fait rien ne peut se faire sans la volonté divine jusqu'au moindre détail et donc le hasard n'existe pas mais il n'est que le produit de notre cœur, le fruit de notre imagination. Que ressent-on lorsqu'il arrive un événement ou un accident indépendant de notre volonté? Si nous ressentons la volonté divine derrière chacun de nos gestes, alors apparaît le dévoilement de la lumière divine automatiquement dans cet événement mais si au contraire nous vivons notre vie comme un enchaînement de cause et effet sans aucune préméditation dans la création, alors la lumière divine se cache et se drape dans une conduite naturelle où le hasard se perçoit très fortement. Le fait de percevoir les événements de la vie comme une suite de hasards fait de causes et effets,  ressentant fortement que nous sommes maître de notre destin et donc tout accident qui n'est pas de notre volonté, ne serait que pur hasard. Et en fait cela n'est que la matérialisation du הסתר פנים, de la conduite cachée sans dévoilement de sa lumière. L'écran fabriqué par cet enchaînement de cause et d'effet va empêcher la lumière divine de se diffuser et donc faire apparaître l'obscurité et le mal qui se matérialisent dans cette impression de hasard. 
Cependant si nous nous demandons si le hasard est une création et une réalité? Il est certain que oui: de la même manière que l'obscurité qui est une absence de lumière, et malgré tout est une création ainsi il en est pour le hasard. Par un empêchement de la lumière divine de se matérialiser, apparaît alors la création qui s'appelle le hasard. Et ceci par une providence divine extrême car jamais celle-ci ne disparaît. 
Si un homme se met à percevoir sa vie comme une suite de hasards, alors cela est la matérialisation de la conduite divine d'une manière cachée, בהסתר פנים, par un filtre épais qui ne laisse passer que parcimonieusement la lumière divine 
Un deuxième homme qui se met à percevoir la vie comme une providence permanente se diffusant sur lui, ressentant que la moindre respiration est un don divin, alors sur lui, la conduite divine se matérialise d'une manière claire et dévoilée, בהארת פנים. 
Le נדרש rapporte à propos du verset:" צדקתך כהררי אל משפטיך תהום רבה" " ta justice est comme les montagnes de D-ieu tes jugements sont des abîmes". 
La justice que tu amènes dans ce monde est aussi visible que les montagnes et tes jugements aussi sombres que des abîmes. Le jugement que tu fais dans ce monde est caché comme l'abîme et ta justice apparaît aux yeux de tous comme ces montagnes c'est-à-dire la conduite dévoilée de D-ieu, בהארת פנים. Mais le jugement, les épreuves, le mal est sa conduite cachée, בהסתר פנים, il recouvre sur ces jugements, sur épreuves l'abîme qui est l'obscurité. La conduite qui dévoile le mal est dans l'obscurité, dans le secret. 
Le verset écrit:" דבר אל בני ישראל וישובו ויחנו לפני...בעל צפון...ואמר פרעה לבני ישראל נבוכים הם בארץ..."
" parles aux enfants d'Israël....et qu'ils retournent et qu'ils campent devant l'idole "baal tsafon" ...et פרעה dira: les enfants d'Israël sont perdus dans la terre..."
Comment D-ieu se conduit avec פרעה pour le faire rentrer dans la mer? Il lui fait croire que l'idole "baal tsafon" n'a pas été détruite car elle est plus forte que lui. Comment פרעה a-t-il pu penser cela après tous les miracles qu'il a vus? Car ainsi est la conduite divine avec les mécréants. Il assombri ses chemins, il enlève de sa lumière afin de laisser place à l'erreur jusqu'à pourvoir penser que l'idole est plus forte que D-ieu. 
Le רמב״ן rapporte sur le verset:
" ויולך הי את הים ברוח קדים עזה" 
" et הי a fait soufflé un vent d'est très fort sur la mer" ainsi:" הי avait la volonté de fendre la mer par un vent d'est qui va l'assécher pour faire croire que c'est le vent qui a asséché  la mer et non l'ordre divin". 
 A tel point est l'obscurité des égyptiens, qu'au moment où il y a eu le plus grand dévoilement de la lumière divine à l'ouverture de la mer, ils étaient toujours en train de dire que cela n'était qu'un hasard. Un vent fort s'est levé et a asséché la mer permettant aux enfants d'Israël de s'échapper. N'est-ce pas là une obscurité totale qui s'était abattue sur eux?!
En fait où se cache le hasard si ce n'est dans la nature? Celle-ci étant la plus grande des erreurs que הי a placée dans le monde. Nous pensons que le pain est le moyen de nous donner la bonne santé. Je mange du pain donc je suis en bonne santé. Cause et effet, conduite du hasard que je provoque. Mais en vérité tout cela n'est qu'une conduite cachée du divin car en vérité seule la parole divine nous maintient en vie. C'est la réalité de ce monde, conduite divine sous-jacente mais entièrement cachée sous le couvert des lois naturelles mais entièrement erronée. Conduite obscure. 
ספר דעת תורה: רבינו ירוחם

מזל ומקרה:

"la destinée et le hasard"

Il n'y a aucune chose dans la création qui a une existence et une réalité propre ne dépendant que de
lui-même. Il n'y a dans la création aucune chose
séparée. Aucune réalité propre et indépendante.
Toute créature et tout événement dans ce monde a et se trouve dans une conduite longue et prévisible
depuis sa création. Même le plus petit oiseau a sa
place dans la providence divine comme ce que nous
enseigne le מדרש רבה: lorsque רבי שמעון s'est tenu à
l'entrée de sa grotte avec son fils, il a vu un chasseur tendre son filet pour capturer les oiseaux. רבי שמעון
alors entendit une בת קל, une voix du ciel qui disait
"Clémence et salut", alors l'oiseau qui volait autour
du filet se sauvait. Puis lorsqu'il entendait la voix du
ciel dire " mort et perdition", alors l'oiseau était
capturé par le chasseur. רבי שמעון dit alors:" sans
l'aval des cieux, l'oiseau n'aurait jamais été capturé, à plus forte raison un être humain". De suite il a pris 
son fils et est rentré chez lui en disant: si des cieux il a été décrété que je vive alors même chez moi je
vivrais et s'il a été décrété le contraire même caché
dans cette grotte, je ne peux échapper au décret divin". Et lorsqu'il est revenu chez lui, il a appris que le
décret avait été annulé".

Le hasard n'existe pas dans la création. Quelque
chose qui n'a pas été prévu depuis la genèse ne peut se concevoir. Tout événement ne puise son existence que par la providence supérieure. Non seulement cela mais tous les événements ne sont pas singuliers et
particuliers mais découlent d'une conduite générale et y sont confinés dedans. Tout événement même le
plus petit, qu'il soit du domaine du minéral du
végétal de l'animal ou de l'être humain, se matérialise avec une précision providentielle exceptionnelle
prévue depuis le début de la création dans une
conduite incluant toute la création vers un but
inexorable et fixé depuis la nuit des temps. Conduite née de la מידת הדין, de la qualité de la rigueur, cette même rigueur dont le monde est issu.


Cette conduite se nomme "מזל" " destinée" ou bien
"מערכת השמים" "constellation d'étoiles" ou "ordre
astrologique" car il est plus exact de parler d'un ordre pré-établie et tout ce qui se réalise après que cet
ordre ai été établie, est une conséquence et une
impulsion venant de cet ordre lui-même. C'est ce qui est appelé "ordre astrologique". Ordonnancement de
tous les événements qui vont se dérouler.


Nos sages dans la מסכת שבת, traité de shabbat, ont
trouvé différentes règles qui régissent le futur d'un
homme: le jour de semaine de sa naissance
( le dimanche étant propice à ce qu'il devienne un
homme fort ou bien voleur, le lundi il aura des
tendances coléreuses..)

Le jour de la naissance influant dans ses
caractéristiques génétiques spirituelles. Un avis dans la גמרא exprime l'idée que même l'heure de la
naissance influe dans les caractéristiques biologiques de l'homme et tout ce qui découle de ces
caractéristiques est déjà enregistré et programmé
depuis sa naissance à tel point que tout le futur d'un
homme est fixé à la seconde prêt.


Nos sages enseignent:" 4 choses déchirent la
sentence décrété sur un homme (גזר דינו של אדם).
1/ צדקה- l'aumône
2/ צעקה- le cri ( la prière)
3/ שינוי השם- le changement de nom
4/ שינוי מקום- le changement de résidence
La maladie ou tout autre épreuve qui arrive à l'homme s'il ne fait que simplement changer de nom ou
déménage dans une autre maison peut arriver à
changer son destin?

A priori comment peut-on se sauver de ces
souffrances?
Mais ainsi est le principe de la vie: au commencement de sa création, le futur et tout ce qui doit arriver à
l'homme est décrété et fixé avec une extrême finesse jusqu'à son nom et son endroit ou toute autre donnée aussi insignifiante soit-elle. A tel point que si
le moindre changement aussi petit soit-il se produit, il est déjà un autre homme, et le programme prévu ne s'applique plus à lui! A tel point que les choses ne
sont pas figées, étant en perpétuelle inconsistance
dans la création que même le nom ou l'endroit sont à prendre en compte dans cette destinée et cette
conduite du monde. Et lorsque un détail change, alors toute la légitimité de cette conduite est bouleversée.


Il y a une discussion (מחלוקת) dans la גמרא שבת s'il y a un מזל, une pré-destination sur ישראל ou bien si
ישראל est en dehors d'une pré-destination?
(יש מזל לישראל או אין מזל לישראל?)

Le תנא רבי חנינה pense qu'il y a une pré-destination
(מזל) même à ישראל mais il pense aussi que ישראל est sous l'influence d'une providence particulière
(השגחה פרטית). C'est-à-dire que bien que depuis sa
naissance, il y a un parcours fixé pour ישראל, il peut
quand même s'en extirper car rien n'est immuable
devant הי.
Le אבן עזרא donne comme exemple la course d'un

cheval fou ne sachant plus se diriger et un aveugle
venant à couper sa course, inexorablement, cet
aveugle va se faire piétiner jusqu'à ce qu'une
personne douée de la vue vienne et détourne
l'aveugle de la course du cheval fou.
L'homme étant imbriqué dans une conduite déjà fixé mais à tout moment il peut s'en extirper.

Le תנא רבי יוחנן pense que "אין מזל לישראל", le ישראל
est sorti de cette conduite prédestinée. Celui qui
garde les préceptes de la תורה et tout le temps qu'il
en est le gardien, sort complètement de ce מזל, de
cette conduite astrologique. Il est au-dessus sans
aucun lien avec cette influence astrologique. Comme
l'histoire que rapporte la מסכת שבת à propos de ces
deux כלדאי, ces deux astrologues qui virent dans les
étoiles un mauvais présage.
רבי עקיבא et שמואל ne faisant pas cas grâce au
principe "אין מזל לישראל כלל, כל זמן שהם שומרי התורה"
" il n'y a pas de destinée pour ישראל tout le temps
qu'il garde la תורה".

Car la destinée peut être inversée. Et c'est le principe que nous trouvons dans יצחק אבינו comme il est dit:
" ויעתר יצחק להי" " et יצחק a prié vers הי". Nos sages
demandant: pourquoi avoir employer l'expression
"ויעתר" pour "prier" et non "ויתפלל" qui est le langage
le plus adéquat (תפילה)? La réponse est: car le mot
"ויעתר" vient du mot "עתר" "fourche" qui sert à
retourner la récolte. Ains la prière sert à retourner la מידת הדין, la qualité de la rigueur en מידת הרחמים, en qualité de clémence".


Ce qui ressort de ces textes est que le hasard n'existe pas "אין מקרה בעולם". Tout est dressé, fixé et prévu
depuis le début de la création.

Et donc se pose la question: comment se fait-il que tout ce qui arrive dans le monde "apparaît" comme être du pur hasard? Quelle en est l'explication?
Le רמח״ל dans son livre "דעת תבונות"
interprète cela comme étant le principe du
"הסתר פנים", de "cacher la face" de הי. Voiler la
providence divine dans la matière par une restriction de la lumière divine par cette impression que tout
n'est que hasard et ainsi laisser place au déni.
Ceci étant une conduite passant par le bien et le mal, par le mérite et l'obligation, la récompense et la
punition. הנהגת המשפט, conduite passant par le
jugement.


Nous avons déjà expliqué au sujet du "טבע", de la
"nature" que son principe originel est de donner la
possibilité à l'erreur de se matérialiser.
Le verset dit:" וראית את השמש ואת הירח ואת הכוכבים... אשר חלק הי אלקים אותם לכל העמים"
" et tu as vu le soleil et la lune et les étoiles.....que הי a donnés comme part aux autres peuples".
Et רש״י explique le verset ainsi:" הי ne les empêche
pas de se tromper et d'aller d'après ces astres mais
au contraire, cette nature même, la course des étoiles est leur part". Être dirigé par cet ordre naturel.
Et tout celui qui ressent que sa vie n'est qu'une suite d'événements dû au hasard, suite de cause et d'effet, dans une conduite naturelle simple, est dans ce
principe incrusté dans les paroles divines "אשר חלק הי אותם לכל העמים" afin de les tromper.

Le hasard n'existe pas dans la création. Tout est
programmé, dressé et fixé depuis la nuit des temps.
Et si cette impression de hasard est si présent en
nous, c'est que cela n'est que la concrétisation de ce principe qui est le voilement de la volonté divine. Par cette conduite voilée, le משפט, le jugement laisse
place à l'erreur de la même manière que cette
conduite laisse place au טבע, aux lois de la nature.


En résumé, lorsque nous observons et nous scrutons tous les événements de notre vie comme des
émanations de la providence divine particulière, cela s'appelle un dévoilement divin sur nous par une
lumière claire, "התגלות יתברך שמו אלינו בהארת פנים".
Car nous voyons que tout est dévoilement de sa
conduite divine.
Mais si nous observons notre vie comme une suite
d'événements dû au hasard, suite de cause et d'effet que j'ai l'impression d'avoir moi-même déclenché et
provoqué alors qu'il est certain que tout vient de
D-ieu, cela est dû à cette conduite du jugement,
conduite qui se dévoile par les lois de la nature. En
fait c'est une conduite et un dévoilement divin par le
canal du voilement de sa lumière,
גילוי שמו יתברך בהסתר פנים.

Notre travail étant de voir derrière ce voile, la lumière divine ou plutôt de voir dans ce voile lui-même la
lumière divine.


רבינו ירוחם: ״ודבק לבינו במצותיך״ (3)
Le רשב״א rapporte les parole du רמב״ם qui écrit:" celui qui lit le שמע et ne se concentre pas sur le premier verset "שמע ישראל הי אלוקינו הי אחד" n'est pas quitte de son obligation mais sur le reste du שמע, s'il ne s'est pas concentré, il est quand même quitte". Et il s'étonne de cette loi car si les מצות ont besoin d'être accomplies avec intention (מצות צריכות כוונה) alors il faudrait se concentrer sur tous les versets du שמע et si les מצות n'ont pas besoin d'être accomplies avec intention, alors même le premier verset n'a pas besoin d'être lu avec intention! Le רשב״א répond ainsi: en fait l'intention dont parle le רמב״ם n'est pas la même intention dont il est fait référence dans ce que l'on dénomme "מצות צריכות כוונה" car cette intention est de se rendre quitte de la מצוה et sur cela le רמב״ם explique que les מצות peuvent être accomplies sans avoir besoin de vouloir se rendre quitte par contre dans le premier verset du שמע, il y a besoin d'une concentration et d'une intention particulière indépendante de cette notion de vouloir se rendre quitte. Ici il y a un besoin de se concentrer dans ce que les mots veulent dire, ne pas avoir d'autres pensées que ce que je vais exprimer afin de recevoir le joug divin " בהסכמת הלב" "avec acceptation du cœur". Sans que celui-ci soit perturber par toutes sortes de pensées venues de l'extérieur. Lorsque je dis "שמע ישראל הי אלוקינו הי אחד" je dois me concentrer de manière à ce qu'aucune pensée étrangère ne vienne polluer cette acceptation du joug divin sur moi". 
Cela est le principe fondamental: le cœur doit être en adéquation avec la parole ou avec l'acte. C'est cela la כוונת הלב, se concentrer au moment de l'expression verbale ou gestuelle. Le cœur en lui-même devenant quelque chose d'entier se réveillant et désirant se fondre au divin en se coupant du monde extérieur. C'est cela la "הסכמת הלב" dont parle le רשב״א. Même une simple pensée étrangère fait que le cœur n'est plus en adéquation avec le divin. Le cœur étant dissocié de la parole. Bien que dans toutes les מצות il y a un besoin de coordonner le cœur avec l'acte pour accomplir la מצוה de façon parfaite, cela n'invalide pas la מצוה. Par contre dans le premier verset du שמע, il y a obligation de fermer le cœur à toute impureté qui pourrait le détourner car il est écrit:" והיו הדברים האלה על לבביך" " et ces paroles seront sur ton coeur". Voici que le verset exige que le cœur soit avec la parole. Et donc ce travail du cœur devient alors obligatoire et invalidant. Celui qui exprime ce premier verset avec la moindre pensée étrangère dans son cœur rend caduque la מצוה de la "קבלת עול מלכות שמים" "l'acceptation du joug divin". Et ainsi faut-il se comporter dans toutes les מצות que l'on accomplie soit par la parole soit par l'acte. Si au moment de la מצוה, nous viennent des pensées étrangères, la מצוה n'est pas accomplie de la meilleure des façons, מצוה מן המובחר et donc la perfection n'est pas atteinte. Le seul conseil pour pouvoir atteindre cette perfection est d'habituer sa pensée au moment de n'importe quel acte de la vie, à être présent et en adéquation avec le geste. Comme par exemple au moment de me lever je me dis que je me lève, en clair, penser à ce que l'on fait et non laisser notre esprit vagabonder car en fait au lieu que l'esprit soit libéré, il est prisonnier de ce corps, de l'âme animal et des pulsions qui la régissent. L'expression populaire faisant croire que celui qui a beaucoup de pensées, a beaucoup d'imagination et à la tête en l'air ou bien la tête dans les nuages ou pire encore celui qui pense beaucoup s'évade. Ceci est complètement faux car au lieu de s'évader en fait il met des limites à son esprit. Il enferme son esprit. Son corps met des limites à son esprit afin de mieux le dominer. Les pensées n'étant que des convulsions de notre cerveau, impulsions électriques qui enferment l'esprit dans ce corps. Lorsque l'esprit se concentre sur l'acte et se met en adéquation avec le corps, à ce moment il domine celui-ci et prend sa véritable dimension. Cette relation parole-pensée doit être continuelle même avec autrui, faire attention et surveiller tout ce qui sort de notre bouche afin que notre bouche ne soit pas en dichotomie avec le cœur. Fort est de constater qu'une personne calme et posée a plus de facilité à pouvoir mettre en équation la pensée à la parole et à parler avec son cœur. Et au contraire celui qui parle avec empressement et précipitation dans la grande majorité des cas, sa pensée ne suit pas sa parole et ainsi déconnecte son cœur de sa parole et de son acte. A tel point qu'il ne se rend pas compte de ce qu'il dit, de ce qu'il fait. Et ceci est la source du manque de concentration dans la תפילה. Cet empressement que l'on a à prier de manière irréfléchie fait que la prière ne reste que dans la bouche sans pénétrer le cœur. Lorsque nous sortons de notre bouche le mot de prière, nous sommes tellement pressé que nous n'avons pas la sérénité préalable pour pouvoir amener le mot dans notre cœur. Notre parole sautant d'un mot à un autre sans prendre le temps de se recentrer sur le mot. Cependant il est à remarquer qu'il y a deux qualités dans l'homme et notre travail est de recentrer ces deux qualités: l'empressement la זריזות qui se transforme en impétuosité si l'on ne met pas en adéquation le cœur et la bouche et l'attention זהירות se transforme alors en paresse עצלות. Le סבא מקלם donne un conseil pour arriver à concentrer son cœur dans la prière et ainsi arrêter le flux de pensées étrangers qui pollue notre תפילה: avant de prononcer le mot, il faut réveiller notre cœur en pensant au mot: le penser avant de le prononcer. Et ainsi l'attention va se réveiller automatiquement qui va ensuite réveiller l'empressement à la תפילה et ainsi les mots pourront certainement se matérialiser dans notre cœur. Et donc nous voyons que tout notre travail est de réveiller notre cœur au service divin en ceci passe par une concentration continuel dans tous nos faits gestes paroles et pensées. Nous pouvons donner en tant que parabole l'exemple de la mèche et de l'huile qui de leur association, la lumière va sortir. Qui en vérité est le principal dans cette association? Il est certain que cela est l'huile car dans l'huile se trouve en puissance la lumière. Seulement selon les lois de la physique s'il n'y a pas un élément extérieur qui va matérialiser cette potentialité, la lumière ne peut apparaître. En l'occurrence la mèche. Et sans cette mèche, la puissance qu'il y a dans l'huile ne peut se matérialiser. Ainsi en est-il des actions de l'homme, sa participation est minime, il n'a qu'à allumer la mèche alors l'huile va s'enflammer d'elle-même. Ce n'est pas l'acte de l'homme qui produit la lumière mais la puissance de la lumière qui se trouve dans l'huile. L'acte lui-même n'est que le déclencheur de la matérialisation de la lumière mais il n'y a pas de lumière en lui, la lumière se trouvant dans la " centrale énergétique" qui est le cœur. Ainsi en est-il des מצוות. Si nous nous demandons où se trouve l'énergie de la מצוה, sa lumière véritable sa lumière spirituelle? Il est évident que nous répondrions que l'acte en lui-même n'a aucune énergie spirituelle. Toute la puissance de la lumière toute la luminosité se trouve au plus profond du cœur, dans ce bouillon d'énergie que produit le cœur. Mais si nous nous demandons, quel est le principal il est évident que nous répondrions que c'est l'acte de la מצוה elle-même car sans elle, la matérialisation de cette puissance qui se trouve dans le cœur ne peut s'enflammer. Sans la mèche, l'huile ne peut développer son pouvoir lumineux. Mais si nous ne faisons qu'allumer la mèche, et que nous ne la trempons pas dans l'huile au préalable, alors cette lumière va à l'abandon, par contre si cette mèche est plongée dans l'huile, automatiquement grâce à la mèche, le potentiel qui se trouve en puissance dans l'huile va se réveiller. Ainsi au moment de l'accomplissement de la מצוה, si le cœur est en corrélation avec l'acte, la puissance spirituelle de la מצוה va se réveiller et donner sa pleine lumière. De même si nous continuons l'exemple de la mèche, nous verrions qu'il y a beaucoup de paramètres sur lesquels il faut tenir compte afin qu'elle puisse tirer l'huile vers sa lumière. Il faut que la mèche soit propre de toute impureté de même il faut la tremper dans l'huile elle-même avant de l'allumer. Une mèche vieille et sèche ne peut devenir le liant entre l'huile et sa lumière. Et ainsi en est-il de nos actes. Chaque geste doit tout d'abord être trempé dans l'huile de notre cœur, c'est-à-dire prêter attention au geste que l'on fait afin que ce geste soit le liant qui va réveiller la puissance de la lumière qui se trouve dans ce cœur imbibé d'énergie bénéfique et divine. L'acte de la מצוה elle-même doit aussi être purifié de toute impureté liée à la matière c'est-à-dire lie à nos attirances vers les pulsions animales tels que l'honneur la cupidité la jalousie l'envie et le désir afin de l'envelopper de spiritualité issue du cœur car à ce moment il est certain que l'acte va s'unir au cœur afin de devenir le liant et le moyen de traverse pour matérialiser toute la spiritualité qu'il y'a dans cet ordre divin. Et ainsi nous pouvons comprendre les mots de la תפילה que nous disons tous les jours: " והאר עינינו בתורתיך ודבק לבנו במצותיך" " et éclaire nos yeux dans ta תורה et colle notre cœur à tes commandements". C'est-à-dire relier le cœur afin qu'il ne soit qu'un avec l'acte et par cela, il est certain que la תורה c'est-à-dire la lumière divine contenue dans le cœur apparaitra grâce à l'acte de la מצוה et alors éclairera tes yeux. Et ainsi nous pouvons comprendre l'ordre des phrases de la bénédiction "אהבת עולם" que nous disons:" " ותן בלבנו להבין ולהשכיל לשמוע" " et met dans nos cœur la force de comprendre de raisonner et d'écouter" puis il est dit:" ללמוד וללמד" " pour apprendre et enseigner". A priori l'ordre n'est pas respecté dans nôtres service divin! Car en premier nous devons étudier et après nous faisons entrer les enseignements dans notre cœur! Mais en fait avant d'allumer la mèche, il faut l'arranger en lui enlevant toute impureté et la tremper dans l'huile afin qu'elle puisse bien attirer la lumière vers sa matérialisation. Et donc par ceci il est certain qu'en premier l'acte "d'étudier et d'enseigner de garder et de faire" doit au préalable être trempé dans la lumière du cœur "en comprenant et en raisonnant et en écoutant". Et ensuite vient la prière "ודבק לבנו במצותיך" "et attache notre cœur dans tes commandements". C'est-à-dire lier notre cœur à notre acte et alors il est certain que la lumière de la תורה va apparaître et éclairer nos yeux. Nous pouvons rapporter une allusion à ce que nous avons dit dans la מצוה du נר חנוכה: la loi étant que " הדלקה עושה מצוה ולא ההנחה" " la מצוה est dans le fait d'allumer la lumière de חנוכה et non de poser cette lumière sur un meuble une fois qu'on l'a allumée". La מצוה n'est que le l'acte de créer l'allumage de lumière et non la lumière en elle-même car une fois que l'étincelle se produit la lumière apparaît d'elle-même sans la participation de l'homme car la lumière vient de la profondeur de l'huile, elle est cachée dans l'huile elle-même qui va se dévoiler. Et ainsi nous pouvons expliquer le niveau extrême de רבי יונתן בן עוזיאל. Lorsqu'il étudiait, un feu intense émanait de son esprit et brûlait tout oiseau qui passait au-dessus de sa tête. Lorsqu'il se plongeait dans la תורה, alors s'embrasait la lumière intérieure de celle-ci sans qu'il puisse la dominer et brûlait tout ce qui se trouvait autour de lui. Si nous faisions une introspection véritable, nous ressentirions que nous sommes éloignés de ce niveau de perception de la תורה et que notre cœur n'est en aucun cas embrasé de l'intérieur par la מצוה car celui-ci n'est absolument pas en corrélation avec nos gestes. Et de même nous pouvons voir la puissance du cœur dans son contraire par cet enseignement de nos sages:" tout celui qui se met en colère, les portes du purgatoire lui sont ouvertes" réellement le cœur s'embrase car il est bourré d'énergie inflammable qu'il faut maîtriser. Et tout celui qui ne relie pas son cœur à ses gestes a en lui la terrible faculté à réveiller son cœur vers les portes du purgatoire.
rabbénou Yérouh'am halévi "Grandeur et décadence"
Un grand principe est entre nos mains: pouvoir atteindre l'infini comme pouvoir rester dans une étroitesse d'esprit. Le Sabba de Kelm explique que la différence entre le juste et le mécréant se fait sur ce principe. Autant l'homme ressent la grandeur de D-ieu, vit dans la grandeur de D-ieu autant il est grand mais pas plus. Sa perception de la vie transpire son niveau spirituel. 
Le Rambam explique ainsi:" comment peut-on arriver à craindre réellement Hachem? Par la réflexion sur la complexité des créatures et la grandeur de leur 
sagesse.... De suite la crainte apparaît. (Comment un être humain est composé: cellules ADN. Neurones 
microcosme de toute la nature de l'infiniment petit à 
l'infiniment grand observation au microscope au 
télescope) ( la technologie les sciences de la 
physique les protons les neutrons l'électricité la 
médecine l'astronomie ....) Nous voyons que la 
crainte ne surgit que de la grandeur. De l'infiniment 
grand naít la crainte. Lorsque nous disons 
"hakel hagadol" "le D-ieu qui est grand" il est évident que nous ne voulons pas exprimer sa perception 
physique car il est sans forme mais son essence sa 
qualité profonde, son éternité. La notion de grandeur ne peut s'appliquer à une forme car limitée par ses 
propres traits. La grandeur ne s'applique qu'aux 
choses sans limites, à l'éternité à l'infini. Et donc la 
création dans sa perception physique n'est pas 
éternelle n'est pas "grande". Comment alors percevoir la grandeur de D-ieu dans ce monde? Hachem par 
son immense bonté et son incroyable sagesse a créé 
les univers et les mondes de telle manière que le 
corps puisse ressentir par sa perception sensorielle le goût de l'éternité. Comme le chante le roi David:
" pour faire connaître à la race humaine ses puissances et l'honneur magnifique de sa royauté". Car il y a un principe dans la création qui veut que la création elle-même doit obligatoirement percevoir la crainte de 
D-ieu. Et donc, cette grandeur d'Hachem peut se 
ressentir dans la forme, cette éternité est insérée 
dans des limites. La forme serait tout simplement le 
reflet de l'éternité comme la buée sur une vitre qui 
fait apparaître une forme et qui disparaît une seconde après. Comme la "mane" nourriture céleste dans le 
désert qui apparaissait tous les matins enveloppée 
dans une fine couche de givre qui s'évaporait à la 
chaleur du soleil pour laisser place à l'éternité 
représentée par la "mane". Cette éternité peut se 
percevoir par le corps au moyen de la forme, plus elle est grande plus elle se multiplie, plus il y a cette 
impression de grandeur qui s'instaure dans l'esprit de l'homme qui va engendrer en lui cette peur et cette 
crainte de l'éternel. Lorsque nous ne percevons pas 
nos limites nous avons cette illusion d'être dans 
l'éternité. La peur du vide, la peur du lendemain car 
sans limite. Ce sentiment d'être éternel car ne 
connaissant pas le jour de notre fin physique, est la 
résultante de cette éternité qu'il y a en nous. 
Incroyable la bonté qui est aussi infinie que nous 
octroie Hachem en mettant l'infini dans le fini. En 
nous donnant la possibilité de toucher l'infini et 
l'éternité dans l'impermanence de ce monde. Car qui dit "mouvement" dit "commencement" et donc "fin", 
donc monde limité et malgré cela pouvoir goûter à 
l'intemporalité de la réalité uniquement par cette 
impression superficielle d'immensité de la matière 
soit dans sa forme soit dans sa complexité. Par la 
limitation elle-même de notre esprit, nous pouvons 
atteindre l'infini et toucher l'éternité. Hallélouka! 
Lorsque nous vivons dans l'éternité et que nous 
percevons l'éternité, alors la crainte devient réalité. 
Quel est l'espoir de l'homme qui vit dans l'étroitesse 
de son esprit dans les cloisons fabriquées depuis sa 
plus tendre enfance. Même la sainte Torah n'est que 
aggloméra de mots pêle-mêle. Où peut-il trouver la 
crainte de D-ieu si même la Torah n'est pour lui qu'une suite de lettres qui forment elles-mêmes des mots 
qui deviennent des phrases qui s'enferment 
elles-mêmes dans des notions certes abstraites mais 
limitées. Mais si nous vivons dans la grandeur si nous percevons la grandeur de chaque chose si nous 
essayons de capter ce qui est vaporeux et fuyant. Si 
nous essayons de casser les barrières de notre esprit "formaté" approcher la Torah en tant que conduit qui nous mène à l'éternité alors peut-être avec l'aide 
d'Hachem nous pourrons accéder à l'éternité qui 
transpire dans chaque recoin de la matière et qui 
nous fera accéder à la véritable crainte.
Prenons l'exemple de notre sainte Torah qui est remplie d'images corporelles (agshama) et Rashi explique que toutes ces images ne sont là que pour avoir une "poignée" "hah'iza"pour pouvoir percevoir l'infini et l'éternité qui se dégage de la Torah. Mais comment arriver à saisir cette éternité? Comment atteindre par les mots de la Torah l'infini et par ce biais ressentir cette crainte qui nous fait tellement défaut dans notre service quotidien? Peut-être un début de commencement va t-il naître en nous par cet exemple du Rambam tiré de son sépher "moré névoh'im" "le guide des égarés" car en vérité nous sommes tous des égarés au regard de notre service divin. 
Il explique ainsi:" s'il te vient à réfléchir sur tous les attributs qui définissent Hachem dans la Torah tels que "la main" "le bras" "la colère" "la clémence" "les ailes des anges" "la vue" .....et que tu te demandes: " A quoi ressemble Hachem? Voici il n'a pas de mains ni de bras ni de colère ni de clémence ni d'ailes ni d'yeux! A ce moment précis tu commences à te rapprocher de lui car tu n'as aucune prise intellectuelle sur ses attributs. Aucune définition ne peut le cloisonner et le rendre perceptible par l'esprit et donc, il apparaît tel qu'il doit être: infini. Et donc la crainte va automatiquement surgir du plus profond de ton être. Essayons de nous plonger dans cette image en fermant les yeux et nous pourrons faire surgir en nous B"H, cette impression de vide d'illimité de non-perception et alors la crainte surgira telle la lave d'un volcan. Comment est-on arrivé à ce sentiment d'éternité? Par les mots de la Torah qui donnent une définition des attributs de D-ieu! Mais comment? En prenant le mot tel qu'il est bien évidemment mais en me posant les bonnes questions. Alors le mot prendra tout son sens et l'éternité qui est insufflé dans le mot m'envahira et me remplira de crainte. Le "bras d'Hachem" ne désigne pas sa forme car il n'a pas de forme et donc à ce moment je me rapproche de l'éternité et de la crainte de cette éternité. Mais le "bras" désigne un attribut, c'est-à-dire comment la volonté divine se déverse sur la création, la conduite divine qui se concrétise dans ce monde. C'est ce que nous essayons de faire avec les explications du Malbim sur les versets de la Torah où chaque mot est disséqué et prend son véritable sens, un goût d'éternité. L'arbre au moment de la création avait le goût du fruit. L'écorce et le fruit sont "un" dans la création primordiale, le contenant est le contenu, le mot est l'essence même de ce qu'il veut définir. Il y a écrit:" et Réouven est allé et a dormi avec Bilha la concubine de son père" Rashi explique que ces mots ne peuvent dire exactement ce qu'ils sous-entendent. Mais du fait que Réouven est rentré dans la tente de Bilha où son père avait installé sa couche après la mort physique de Rah'el et qu'il a défait sa couche car Yaacov aurait du installé sa couche dans la tente de Léah, la Torah considère son acte comme s'il avait dormi avec la concubine de son père. comment faire cohabiter les mots du verset avec son interprétation? Il est vrai que si nous réfléchissons avec notre cerveau limité, avec notre étroitesse d'esprit, l'interprétation n'est pas en adéquation avec les mots du verset. Car quel rapport y-a-t-il entre le fait de défaire la couche et le fait de dormir! Les faits sont cloisonnés séparés. Le mot "défaire" n'a pas la même signification que le mot "dormir"! Cela est lorsque nous sommes enfermés dans nos préjugés nos définitions sommaires. Mais si nous élevons notre niveau de penser, nous cherchons l'essence du mot, l'éternité qu'il y a dans le mot, le contenant étant le contenu, quel est le contenu c'est-à-dire l'idée que la Torah veut nous transmettre? La colère de Réouven l'injustice et la honte que sa mère a vécues tout au long de sa vie à l'ombre de Rah'el et maintenant même après sa mort, sa mère subit encore un outrage! Il laisse éclater sa colère. Cette même colère qui l'a fait passer à l'acte au point de défaire la couche de son père, la Torah nous enseigne qu'elle est capable de le faire dormir avec Bilha! 
Le mot a l'éternité en lui. Lorsque nous lisons les mots de la Torah essayons de trouver l'éternité enfouie dans chaque mot, sa Néchama. C'est ce que nos sages ont si bien su faire et c'est ce qu'ils nous ont transmis. La Torah orale. Ainsi changeons notre approche, notre vision de la vie, comment orienter le sens de notre vie. 
Comment peut-on comprendre que dans un acte de 
colère, il peut y avoir l'éternité? Comment arrive-t-on à cet éternité par le mot? En ressentant l'infiniment 
grand qu'il y a dans son contenu. Cette colère libérée,la Torah témoigne jusqu'où elle peut aller. Cette 
énergie est d'origine divine mal digérée mais divine etdonc infinie. Cette impression de puissance dégagée nous fait nous ressentir infiniment petit devant 
l'éternité et donc développe en nous cette crainte de 
l'infini.

En conclusion, notre esprit a la possibilité de changer de dimension d'une étroitesse d'esprit il peut s'élever jusqu'à un niveau ou seul la crainte de D-ieu est 

présente. Ces niveaux de perceptions sont appelés 
"katnout" et "gadlout". Comment définir cet état 
d'esprit "d'étroitesse"? C'est en fait très simple à 
définir et redoutable car c'est notre état d'esprit de 
tous les jours qui peut nous poursuivre toute notre 
vie! Nous laisser guider par nos instincts et nos 
pulsions qui vont envahir notre esprit jusqu'à ce qu'il n'engendre que des pensées profanes sans pouvoir le contrôler, jusqu'à ce que même dans le plus 
profond de nous-même nous n'ayons aucune solution pour arrêter de penser et même dans des moments 
de recueillement aussi saints que la téphila où l'étude ne plus être capable de se concentrer et de guider 
nos pensées vers une autre dimension. C'est à cela 
que veut nous introduire le Ramh'al dans son sépher "Méssillat Yécharim". Essayer de changer de 
dimension. De la "katnout" à la "gadlout". C'est quoi 
exactement la dimension qui s'appelle "gadlout"? 
C'est un état d'esprit où la volonté est reine. Où 
l'esprit est au repos et où chaque mot est ressenti et gravé jusqu'à appaítre en lettres de feu dans le noir 
de notre esprit. Et à ce moment, surgira en nous une sensation d'annulation de notre moi intérieure, ces 
pensées qui définissent notre personnalité 
s'annuleront et laisseront place à une indiscible 
sensation de vide d'où surgira la véritable crainte, 
cette peur de l'infini. L'esprit aura changé de 
dimension, la dimension sans frontières ni barrières 
pour nous rassurer. La dimension de l'infiniment 
grand où nous nous sentons infiniment petit. C'est 
cela la dimension de la "gadlout" la dimension de 
l'infini. Comment se fait-il que nous nous contentions de notre petit esprit bien étroit? Car nos limites nous rassurent puisque notre égo n'est construit que par 
ces limites que nos pulsions nous fixent. Sortir de 
cette dimension aurait pour conséquence de se 
"suicider". Il faut un énorme travail intérieur pour 
arriver à prendre conscience de cet état illusoire créé de toute pièce par notre esprit qui n'est en fait qu'un 
système d'auto-défense (l'instinct de survie) qui 
permet de se protéger contre toute agression. Vouloirse libérer est aussi une forme d'agression contre 
notre système de pensée.
Qu'est-ce que l'orgueil? 
D'ou naît ce sentiment de grandeur de perfection et 
de satisfaction de nous-mêmes?Des pensées 
nébuleuses de notre esprit qui elles-mêmes naissent d'un sentiment profond de vie éternelle, d'une volonté sans faille de retourner vers le divin. Comme nous 
l'enseigne notre maître le Ramh'al, au fond de nous 
complètement enfoui dans notre système 
"lymphatique" se trouve une volonté de retourner 
vers le divin qui est le but de notre venue dans le 
monde de la matière. Mais lorsque cette volonté 
rentre en contact avec le monde de la matérialité, un "choc thermique" se déclenche qui va transformer 
cette volonté du divin en volonté de posséder d'avaler ce monde de le dominer. Comment cette volonté se matérialise? 
Par un sentiment de supériorité, d'éternité. Et au fur 
et à mesure de son contact à la matérialité l'esprit va forger une image de son corps par sa puissance 
analogique tellement forte qu'il va être complètement enchaîné par cette image jusqu'à n'exister que par 
elle et être complètement dominer par ce corps et son énergie organique. Car si nous fermions nos yeux un instant, automatiquement l'image de notre corps 
apparaîtrait dans notre esprit et ainsi l'enfermerait 
dans cette matérialité. Car cette image de nous est 
ancrée au plus profond de notre cerveau qui nous 
empêche de nous évader de notre corps pour 
retourner à la divinité. C'est cela le véritable orgueil 
dont les baalé Moussar parlent. Jusque là cet orgueil 
s'insinue. L'image de nous-mêmes gravée dans les 
circonvulations de notre cerveau. C'est pour cela qu'il n'est pas bien d'avoir des miroirs dans une maison 
car ils nous renvoient une image dans le plus profond de notre inconscient qui enchaine notre esprit à notre corps. Certains tsadikims n'avaient jamais vu leur 
apparence Ce n'est pas fortuit ni moyenageux mais 
cela vient d'une finesse incroyable de l'esprit qui n'a 
aucune image de son corps donc complètement 
détaché de la matière. Cette image naît d'une pensée qui elle-même n'existe pas qui disparaît aussi vite 
qu'elle est apparue. Donc irréelle mais tellement puissante qu'elle nous enchaîne à la matière.





 דעת תורה: רבינו ירוחם: הלבב והמעשה
Le רב אבן עזרא écrit:" les gens vides d'esprit s'étonnent ainsi: qu'à pu faire משה pendant 40 jours et 40 nuits dans la montagne? Car apprendre la תורה directement d'הי ne demande pas autant de temps!" Ils pensent en fait que l'acte de la מצוה est le principal de la מצוה donc le fait d'écouter l'ordre suffit. Il n'y a pas besoin de 40 jours pour apprendre les 613 מצוות. Mais en vérité, cette perception de la תורה est vide de sens car celle-ci ne peut se réaliser qu'en reliant "le cœur à l'acte" " le cœur à la parole" comme il est écrit:" בפיך ובלבבך לעשות" " dans ta bouche et dans ton cœur pour agir" et nos patriarches enseignaient ainsi:" רחמנא לבא בעי" "la תורה ne peut se concevoir que par l'expression du cœur". De là le אבן עזרא construit ses fondamentaux en déduisant que le principe de la מצוה ne se trouve dans dans l'acte lui-même mais dans les pulsions du cœur qui commandent l'acte. Et cette vérité est tellement primordiale que la גמרא ברכות rapporte une discussion: רבי יאשיה pense que le 2 ème chapitre du שמע qui parle de l'acceptation du joug des מצוות fait référence à l'intention du cœur, כוונת הלב pas plus. L'acceptation et l'élan développé par le cœur au moment de l'action est tellement primordial que l'acte en devient complètement secondaire et même inutile du fait qu'il est écrit:" ושמתם את דברי אלה על לבבכם" " et vous placerez mes paroles sur vos coeurs״ c'est-à-dire que l'élan du cœur suffit. Et bien que la הלכה ne soit pas comme ce תנא et que nous avons besoin d'agir en accomplissant l'acte de la מצוה lui-même pour être quitte, nous voyons déjà où est le principe générateur de la מצוה. Que veut dire exactement "כוונת הלב" " l'intention générée par le coeur״? Il est certain que le fait de se concentrer et de placer sa pensée sur le mot exprimé ne s'appelle pas encore "l'intention générée par le cœur". Ceci n'est que l'expression de l'acte, la lecture ne peut être appelée lecture ( ou expression de la prière) uniquement lorsque la pensée est en adéquation avec la parole mais ce n'est que la matérialisation de la parole et non l'expression générée par le cœur. La véritable définition de "l'intention générée par le cœur" "כוונת הלב" est qu'au moment précis où la pensée est en adéquation avec la parole de suite le cœur va générer un élan et une vie à tout le mot qui est exprimé, comme si le mot vit en nous et nous transporte au-delà de la limite de sa définition comme dans les mots "הא-ל הגדול" "le D-ieu grand". En prononçant le mot "grand" le cœur va développer un élan qui va le transporter et le faire ressentir ce qu'il y a comme puissance dans les mots "הא-ל הגדול". Le cœur réveillant en nous une puissance insoupçonnée, un élan extraordinaire qui va nous emporter au-delà des limites de la conscience créée par nos מידות. En fait nos מידות, traits de caractères sont la résultante de l'inter-action entre le corps et le נפש, l'âme animale. Ce corps qui reçoit des informations de l'extérieur ou bien qui s'est habitué à les envoyer de lui-même fait réagir le נפש הבהמי, l'âme animale en créant des réactions que l'on appelle les מידות telles que la faim la colère la haine l'amour la jalousie le désir le manque....le נפש סכלי, l'âme pensante va créer à ce moment une sorte d'égo qui va se développer en créant des pensées afin que le corps puisse capturer le נפש הבהמי et l'empêcher de réagir aux stimulus venus du divin en faisant croire que ces réactions que le נפש ressent sont en fait des stimulus que lui-même a envoyés et que cette colère ou cet amour sont générés par sa propre nature et donc il n'est que haine ou bien que amour à ce moment et il ne peut qu'abdiquer devant ce réveil émotionnel que le נפש subit. De même à force d'habitude, les pulsions du corps qui sont en fait la matérialisation du יצר הרע, du mauvais penchant, va créer en nous un univers avec ses limites infranchissables. Quelles sont ces limites? Toute notre éducation, les vérités que nous nous sommes forgées durant toutes ces années de vie "végétative" qui font que chaque chose que l'on approche est de suite appréhendée par notre cerveau d'une manière superficielle car le corps ne peut que saisir la superficialité de la création et envoie ainsi au נפש סכלי des informations superficielles qui vont enfermer le נפש dans ce corps. Exemple: les yeux perçoivent une chaise. Quelle est l'analyse que le cerveau va faire? Objet en bois ou en fer qui sert à s'asseoir créée par l'homme...cette analyse va enfermer la pulsion qui vient de l'extérieur en vérité inamovible qui va satisfaire le נפש סכלי et le נפש הבהמי. Le fait même d'évoquer le mot "chaise" va faire apparaître dans le cerveau l'image d'une chaise. C'est cela les limites de la matière qui vont enfermer l'homme dans ses valeurs: des réactions électro-chimiques aux pulsions générées par le corps qui sont en fait les barreaux de sa prison. Cercle vicieux sans fin. En se concentrant simplement sur les mots, sur les lettres de la תפילה sans essayer de les analyser, ceux-ci vont alors générer et diffuser la puissance réelle qu'il y a en eux qui va libérer le cœur qui pourra alors déverser son flux d'émotions vers le haut. Et c'est cela en réalité le but de la מצוה, libérer le cœur afin qu'il s'unisse au divin. L'acte en lui-même n'est là que pour matérialiser cet élan extraordinaire généré par le cœur. Nous pouvons comprendre cela par l'exemple du corps lui-même qui n'est en fait qu'une seule entité depuis sa plus extrême superficialité jusqu'au plus profond de son intériorité, unité totale. Mais si nous percevons ce corps avec nos sens, nous ne pouvons saisir que la superficialité des choses mais en vérité chaque membre du corps n'est qu'une enveloppe matérielle la matérialisation d'une énergie qui se prolonge jusqu'au plus profond de son intérieur le moindre petit atome relié à un autre atome qui créé une entité plus grande jusqu'à devenir un doigt. Le corps étant un agglomérat d'atomes, de nerfs de veines d'artères de sang qui circule dans tout le corps qui ne forme qu'une seule entité. On ne peut détacher un atome de toute notre constitution organique. On ne peut concevoir un doigt indépendant de toute cette construction magnifique qu'est le corps humain et pourtant c'est l'impression qui domine en nous! Ainsi il en est de nos actes. En apparence l'acte est détaché de la personne mais en profondeur il ne fait qu'un avec lui par l'intermédiaire de son psychisme. Chaque acte chaque parole chaque pensée ne fait qu'un depuis son expression superficielle jusqu'à sa plus profonde intériorité. Il faut être vigilant et avoir un regard intérieur pénétrant jusqu'au plus profond de la plus petite expression de notre נפש au moment de l'acte. Celui-ci est obligé de tirer son énergie depuis l'intériorité de son cœur qui lui-même tire sa vitalité de la source originelle qui est son créateur. Et si un homme arrive à relier son acte à son expression la plus profonde c'est-a-dire au départ de l'acte qui est l'élan développé par le cœur alors, l'homme pourra se connecter à sa source originelle qu'est le divin. Et donc tout acte bon doit obligatoirement puiser son énergie depuis les profondeurs de son cœur qui va se réveiller et puiser lui-même son énergie de sa source divine car ce n'est qu'une seule entité depuis son origine créatrice jusqu'à la matérialisation de son acte. De même pour le mal, s'il s'extériorise c'est depuis l'élan de son cœur qu'il se révèle. Nous voyons de l'histoire de רחל et לאה la profondeur de ce que הי exige de nous: voici que non seulement רחל a donné tout le "יעקב" qui lui était destinée à לאה mais en plus elle lui a donnée les signes afin que יעקב ne devine la supercherie et qu'elle est honte. Son acte à priori était d'une pureté incroyable! Et pourtant cela lui a été reproché par הי lorsque le verset témoigne:" וירא הי כי שנואה לאה" " et הי a vu que לאה était détestée". Malgré tout ce qu'a pu faire רחל comme "don de soi" pour ne pas que sa sœur ai honte, cela n'était pas suffisant et pour cela elle a été punie et est devenue stérile. Nous n'avons pas conscience de l'exigence qui nous est réclamée et combien est primordial le travail du cœur et l'obligation de rechercher la perfection. C'est ce que le אבן עזרא voulait enseigner que même 40 jours et 40 nuits ne pourraient suffire pour digérer la תורה divine car nous ne savons pas ce qu'est le cœur et sa profondeur. Une simple מצוה a ses racines au plus profond du cœur et qui peut se vanter de développer toutes les possibilités que cette "centrale nucléaire" peut produire? Nos sages enseignent que la prière remplace les sacrifices comme il est écrit:"ונשלמה פרים שפתינו" " et seront reçus les taureaux de nos lèvres" il est aussi écrit:" ולעבדו בכל לבבכם" "et vous le servirez de tous vos cœurs" quel peut être le service qui se fait par le cœur si ce n'est la תפילה. Et donc nous voyons que la תפילה est le service qui remplace les sacrifices et donc les mêmes lois qui sont impératives pour un sacrifice doivent appliquées aussi pour la תפילה tel que l'endroit où prier et la כוונה הלב, l'intention du cœur. La simple pensée étrangère dans un sacrifice rend irrecevable le sacrifice. De même dans la תפילה cela rend la תפילה irrecevable. Comment peut-on comprendre que la תפילה a la même fonction que l'approche d'un sacrifice? Prenons l'exemple du corps humain: une greffe de chair ou de peau. Comment peut-on concevoir que la chair qui forme le pied peut se greffer à une main? La raison est que le corps humain est une seule entité et que sa constitution est la même. De même nos sages ont vu dans les mots des versets "ונשלמה פרים שפתים" et "ולעבדו בכל לבבכם" que ces deux notions que sont la prière et le sacrifice ont les mêmes racines dans le cœur : celui-ci est la source de tout et non l'acte en lui-même. Seul le cœur est le principe générateur de la מצוה et non l'acte proprement dit. Celui-ci n'étant que l'élément révélateur de la מצוה.


רבינו ירוחם: ״עומק הלב״ (2)
Nos sages dans la מסכת״סנהדרון״ enseignent que le livre de בן סירא a été catalogué dans les livres appelés "חיצונים" " de vulgarisation de la science" et non de תורה. Pourtant à priori ce livre n'a comme sujet que des paroles de sagesse. Et même nos sages le rapportent pour étayer leurs explications. En fait la réalité est ainsi: tout ce qui touche l'homme, que ce soit dans ses actes ou bien dans ses pensées doit être creusé dans son cœur jusqu'au plus profond de son cœur. Il peut être rempli de magnifiques pensées et même très profondes et malgré cela être toujours considéré comme superficiel "חיצוני" car qui peut connaître réellement les profondeurs incommensurables du cœur. Ce cœur est fait d'innombrables niveaux de passage qui peuvent amener l'homme à des dimensions spirituels extrêmes. Et pourtant, l'homme peut toute sa vie rester dans une superficialité désolante et ne jamais rentrer dans les profondeurs du cœur. Bien que בן סירא dévoilait des pensées d'une extrême finesse et à priori même touchant le spirituel, malgré cela dans la connaissance réelle de la sagesse, il n'est pas entré et seulement dans la superficialité de ces notions spirituelles, il est resté. Terrible constatation, nous pouvons consacrer notre vie à la תורה et ne faire qu'effleurer la superficialité de celle-ci, ne jamais rentrer réellement dans la עבודת הלב car ce travail ne passe que par un travail incessant afin d'arriver à percevoir au départ ce que nous sommes réellement en essayant d'abattre toutes ces cloisons qui cloisonnent notre cœur que sont toutes nos valeurs et nos certitudes que nous avons avons érigées toutes ces années. Le mot "נשיא" "prince" qui représente la domination soit sur un pays un peuple une communauté mais surtout sur soi-même, est composé des lettres extérieurs "נ-א" qui forment le mot "אן" qui veut dire le néant, l'annulation et des lettres intérieurs "ש-י" qui forment le mot "יש" consistance, réalité de soi. Lorsque la superficialité de l'homme qui se trouve dans son intellect, siège de l'égo, s'annule alors sa profondeur va se réveiller, sa réalité va se dévoiler du plus profond de son cœur.
Nos sages pour décrire la grandeur des patriarches utilisent le terme "char céleste" "המרכבה" sur lequel הי prend place. Ils avaient atteint un niveau extrême dans leur intériorité la plus profonde, ils étaient parvenus à entrer dans le saint des saints "קדש הקדשים" de leur cœur jusqu'à ce que l'on mentionne אלקי אברהם- אלוקי יצחק- אלוקי יעקב. C'est-à-dire qu'ils ont réussi à entrer au plus profond de leur réalité et à ne faire qu'un avec הי. Le רמב״ם ayant comparé le corps humain au בית המקדש: celui-étant composé de la salle appelée קדש et d'une salle intérieure appelée קדש הקדשים où seul le כהן גדול avec toutes se préparations spirituelles pouvait pénétrer et seulement une fois par an. Cette salle étant le symbole du cœur. Pour comprendre essayons de scruter en nous quelle est notre situation et nous verrions que nous sommes tournés au contraire vers l'extérieur. Un homme qui se trouve sous l'emprise d'un désir tel que l'appât du gain où tout autre envie, alors tous ses actes ne vont pas se développer d'une manière superficielle comme lorsqu'il accomplie une bonne action mais au contraire tout son être jusqu'au plus profond de son cœur, va être envahi par cette envie d'assouvir cette pulsion. Il ne va pas se contenter d'agir d'une manière superficielle. Et alors cet homme deviendra le char de ses passions המרכבה הטומאה. Nos saints patriarches, האבות הקדושים, non seulement leurs actes sacrés étaient accomplis avec une profondeur extrême du cœur mais même leurs actes les plus profanes comme se nourrir et se désaltérer, faire du commerce et même lorsqu'ils se trouvaient en face des rois étaient accomplis avec une perfection rare et rien ne les perturbait dans leur quête du sacré. Car les mauvaises pensées ne peuvent se renforcer que dans un cœur qui est vide de sagesse. Lorsque le cœur est un tant soi peu vide de sagesse, inévitablement les mauvaises pensées viennent remplir ce manque. Le cœur n'est plus sous son autorité c'est-à-dire sous l'autorité de l'intellect mais sous le contrôle de sa matière, des pulsions du corps. Cependant un cœur qui est rempli de sagesse c'est-à-dire qui est continuellement tourné vers l'intérieur de son cœur, tournant ses envies vers le divin, alors celui-ci restera dans son intériorité dans ses pulsions envoyées par le divin et même les actions les plus profanes seront des actes d'une profondeur incroyable car son cœur ne sera pas perturbé par les pulsions du corps réveillées par les sens.
Regardons notre situation: même au milieu de notre étude, le moindre petit bruit, la moindre petite distraction nous fait nous écarter de notre étude et nous plonge dans les méandres de nos pensées matérielles. N'est-ce pas un signe que même notre תורה n'est appréhendée que de façon superficielle car si au plus profond de notre cœur, cette תורה était vivante, alors nos pulsions matérielles issues de l'appréhension du monde par nos sens, ne pourraient en aucun cas perturber notre cœur en le faisant se détourner de la תורה pour s'occuper de ses futilités illusoires que créent nos pulsions matérielles. Comment peut-on arriver à se recentrer? Il n'y a pas besoin d'un travail spécifique pour pouvoir intérioriser nos actions. Prenons l'exemple de l'action de manger et de boire, notre travail ne s'applique qu'au moment où nous mettons l'aliment dans notre bouche et que nous l'avalons c'est-à-dire se concentrer au moment de manger et fermer son cœur aux stimulus qui vont vouloir l'envahir par la création des désirs au moment où cette pulsion naturelle qu'est la faim va se réveiller. Car celle-ci va réveiller le יצר הרע, c'est-à-dire les pulsions de l'âme animale qui vont se transformer en désirs, comme un enfant qui dit à sa mère qu'il a faim mais uniquement de chocolat. Par contre une fois que l'aliment est ingurgité, tout devient automatique sans intervention de notre volonté, se transformant pour se diffuser au plus profond de notre intériorité afin de préserver le corps et le fortifier. La seule action de l'homme est de fermer son estomac auparavant rendant celui-ci vide afin qu'il puisse recevoir la nourriture. Ainsi est la loi de la nature depuis le début de sa création. Ainsi est le fonctionnement des lois qui régissent la spiritualité. Au départ, la pulsion qui va engendrer une pensée où un acte nait au niveau du cœur. Ce n'est qu'à ce moment que la volonté doit intervenir pour faire que ce cœur soit vide et épuré de toute pulsion négative qui va empêcher cette pulsion qui vient du divin de s'introduire et de se développer dans le cœur. Alors lorsque cette pulsion divine va s'introduire dans ce cœur, tout va se transformer automatiquement sans volonté propre de notre part, s'insinuant jusqu'au plus profond des élans du cœur et va se diffuser sans ressenti dans tous les membres de notre corps et d'eux-mêmes, ceux-ci vont exécuter toutes leurs réparations exigées. Le seul travail conscient de l'homme est de se renforcer et de se concentrer en faisant que le cœur se ferme aux pulsions du corps pour s'ouvrir aux pulsions divines qui se matérialisent dans les paroles de תורה. Purifier son cœur afin qu'il n'y ai aucune impureté qui viendrait fermer son ouverture vers les pulsions divines comme il est dit:" ומלתם את ערלת לבבכם" " et vous enlèverez l'enveloppe de vos cœur". Le אבן עזרא explique ainsi ce verset: "s'éloigner des pulsions qui engendrent les désirs matériels qui amènent à la faute et qui alourdissent les élans du cœur comme cette enveloppe qui empêche tout élan de se développer". Et plus le cœur devient libre et se vide ainsi les pensées et les actes pourront se propager jusqu'au plus profond des méandres de ce cœur et automatiquement la correction et la réparation des membres du corps va s'effectuer.
Il est écrit à propos de יעקב אבינו ainsi:" ויאבק איש עמו" " et un homme s'est battu avec lui". יעקב a combattu un ange qui fait parti de ces valeureux guerriers accomplissant la volonté divine. Ce n'était pas une simple bataille. L'ange voulait le déstabiliser de sa situation spirituelle et יעקב a déplacé cette bataille au niveau superficiel de sa spiritualité sans le laisser s'introduire dans la sérénité qu'il avait construit tout autour de son cœur. C'est ce qui est exprimé dans le verset:" וירא כי לא יכול לו" " l'ange a vu qu'il ne pouvait l'atteindre". Le ספורנו explique ce verset ainsi:" du fait de son extrême proximité vers הי par la pensée et la parole". " ויגע בכף ירכו" " et il l'a atteint à la hanche", l'ange lui a montré les générations futures qui allaient être détruites dans les temps futurs, représentées par la "hanche" et par l'appréhension qu'il a eu à ce moment, s'est interrompue cette proximité d'avec הי". Et comment s'est matérialisée cette appréhension? Par le simple fait de prier pour ces générations! Et même cela est considéré comme étant une déstabilisation tellement il était en union avec la parole divine. Et par cela, alors l'ange a pu l'atteindre. Combien la réalité de notre nature est profonde et combien nous sommes éloignés à tel point que l'on ne peut même pas imaginer ce que le cœur peut produire comme énergie divine.



רבינו ירוחם:״ סדר ההרגל״
Nos sages expliquent ainsi:" au moment où les בני ישראל ont fait précéder "נעשה" au "נשמע" a été prédit sur eux:" גבורי כח עושי דברו לשמוע בקול דברו" " les puissants de force qui exécutent sa parole pour écouter la voix de sa parole". Au départ ils exécutent puis ils écoutent. Nous avons l'habitude de considérer que cet enseignement s'applique sur le נפש, l'âme animale mais ce n'est pas le cas. Cette qualité de puissance s'applique aussi au corps matériel car nous n'avons aucune idée de ce que peut développer le corps comme puissance énergétique et cela est traduit par דוד המלך dans le verset:" אדם ביקר ולא יבין"
" l'homme dans le luxe et il ne comprend pas" c'est-à-dire lorsqu'il dévoile sa puissance il est déjà dans le luxe car il est créé avec le צלם אלקים, l'image divine qui est en lui, c'est-à-dire la puissance divine et cette puissance se diffusant jusque dans ses pulsions physiques implantées depuis la naissance en son sein car l'homme est créé parfait et le but de l'homme dans son service est de développer ses forces et de les faire passer de la puissance à l'action. Ses forces spirituelles étant évidemment prêtes à cela, il suffit juste de les matérialiser dans le monde physique mais la réalité est que même les forces développées par le corps, pures énergies matérielles sans aucune réalité spirituelle si elles sont maîtrisées peuvent se transformer en énergies spirituelles au service des forces de l'âme sans se désolidariser de celle-ci car elles sont elles-aussi insufflées en l'homme pour que l'âme les domine. Et lorsque les forces matérielles diffusées dans le corps par la matérialisation des pulsions organiques se mettent au service de l'âme, alors ce corps peut casser toutes les barrières qui se dressent entre l'âme et son créateur sans aucune fatigue. L'homme peut alors vaincre la fatigue le sommeil la paresse la faim et la soif et se servir au contraire de ses énergies bassement matérielles pour les sublimer et les transcender
Quelles sont les chemins et les moyens pour faire sortir ces pulsions développées par le corps et les faire se transcender pour devenir complètement spirituelles? Arriver à étudier la תורה avec une telle concentration qu'aucune pensée matérielle ne vienne polluer son étude et cela dans un laps de temps sans limite ou la faim la soif et la fatigue sont absents. Par l'habitude et l'entraînement. De ceci nous pouvons percevoir la force qui se cache dans l'habitude et l'entraînement car par ce travail régulier et continuel les forces du corps peuvent se transformer pour se matérialiser. S'habituer à ne pas manger à ne pas dormir à se concentrer raffermi les forces du corps et les développe. Arriver à ce niveau de domination ne se fait pas par la sagesse mais par un entraînement physique. Car lorsque se réveillent en l'homme les désirs, pulsions organiques, aucune sagesse ne peut se tenir devant cet ouragan d'énergies matérielles. Nous voyons אברהם אבינו après la guerre contre les 4 rois a refusé de prendre quoi que ce soit du roi de sedom. Qui peut ressentir la force développée par le corps dans cette épreuve? Et comment אברהם אבינו a pu surmonter cet ouragan de pulsions qui s'est développé à ce moment précis? Du fait de sa force mentale car les patriarches connaissaient parfaitement les principes enfouis dans le corps et la puissance de l'entraînement. Comment un homme peut-il arriver à courir le marathon de 42km en 2h10, à plus de 20km/h! Si ce n'est pas un entraînement assidu de longue haleine. Ces forces enfouies dans le corps qui par l'entraînement peuvent se matérialiser. Faire que le cœur arrive à transformer d'une manière intensive l'air qui lui arrive en oxygène sans fatigue. Faire que les muscles soient bien oxygénés. Que le cerveau soit bien irrigué. Le corps devenant une machine à plein régime. Alors que בלעם הרשע qui était un prophète du même niveau que משה רבינו n'avait pas la force de se tenir contre ses pulsions matérielles car il était trop tendre. Et c'est cette force que le peuple d'Israël avait développée par rapport aux autres peuple du monde et pour cela, ils ont pu se tenir et dominer les pulsions de leurs corps pour arriver à ce niveau extrême de "נעשה ונשמע". Et ainsi דוד המלך est arrivé à ce niveau de "גבורי כח" en disant:" חשבתי דרכי ואשיבה רגלי אל עדותיך" " je pensais mes chemins et mes pieds me ramenaient vers tes témoignages". C'est-à-dire que la force de l'habitude prenait le contrôle de mon corps et le dirigeait vers les endroits de תורה. Bien que mon esprit décidait une direction mon corps prenait le contrôle et ressentait ce que הי désirait de moi. L'étude de la תורה ne doit pas être perçue comme une simple sagesse qui reste au niveau de l'intellect mais doit être une sagesse du corps qui prenne le contrôle de tout le corps afin que celui-ci transpire cette תורה. Et ceci ne peut se faire que par la puissance de l'entraînement et de l'habitude. Un combat de tout instant. Comme un athlète qui s'entraîne tous les jours pour raffermir et transformer son corps ainsi l'homme doit étudier la תורה jour et nuit, ne penser qu'à elle afin de dominer son corps car sans ce travail incessant de l'esprit sur le corps, les pulsions du corps vont envahir son esprit empêchant la תורה de se diffuser dans le corps.



קבלת התורה: רבינו ירוחם: ביאור חדש בעניין חטאת של אדם הראשון
Nous sages expliquent sur le verset "ושמרתם את המצות" " et vous garderez les מצות" "ne lisez pas "מצות" mais "מצוות". De la même manière que l'on ne doit pas faire "gonfler" la pâte ainsi on ne doit pas faire "gonfler" la מצוה. Mais si une מצוה vient à toi, accomplis la de suite". Nous avons déjà expliqué au sujet de פסח que la nature du חמץ est l'attente, matérialisation du temps, perception fictive et illusoire du temps qui passe. La perdurance de l'attente qui se matérialise par un continuum espace-temps est le principe même du mal. Le רמח״ל explique que si le premier homme n'avait pas fauté, la réparation du monde serait venue en un seul instant. Et uniquement à cause de la faute, cette réparation a eu besoin de se faire dans un laps de temps extrêmement long de 6 000 ans. La longueur de cette impression de réalité du temps que l'on connaît n'est que la résultante de la faute du premier homme car ainsi est la nature du mal. C'est ainsi que le mal est défini par nos sages:" שאור שבעיסה מעכב" " le levain qui est dans la pâte empêche". Le mauvais penchant qui est dans nos cœur nous fait gonfler, nous fait agir avec paresse, pour cela si une מצוה se présente à toi, accomplis la de suite. Car toute attente dans l'exécution d'une מצוה est la matérialisation du principe du חמץ qu'il y a en chacun de nous.
Le רמב״ן écrit au sujet du חאט אדם הראשון, de la faute du premier homme:" l'homme au début de sa création accomplissait de par sa nature ce qu'il devait accomplir par le même principe qui fait agir les créatures célestes sans avoir besoin de recourir à la réflexion:" פועלי אמת שפעולתם אמת ולא ישנו את תפקידם" " les ouvriers sont vrais car leurs œuvres sont vraies ne trahissant pas leurs ordres de mission". Le fruit de l'arbre interdit fit naître une volonté et un désir dans l'homme qui lui a donné la sensation de choisir d'agir et de pouvoir inverser toute action soit vers le bien soit vers le mal. Et donc après avoir mangé du fruit, est venue en lui cette sensation d'avoir le pouvoir de choisir, כח הבחירה, de diriger sa vie qui d'un côté est une énergie divine mais qui est trop élevée dans les mains de l'homme car elle créée en lui le désir:" אשר עשה האלקים את האדם ישר והמה שקשו חשבונות רבים"
" הי a fait l'homme droit et eux ont recherché beaucoup de comptes" "ישר" représentant la connexion extrême de l'homme d'avec le divin et "בקשו חשבונות רבים" c'est la situation d'après la faute où l'homme a la sensation de choisir entre nombres de possibilités avant d'agir. Nos sages enseignent quel était le calcul du premier homme: "vouloir goûter le plat avant de le présenter au roi. Celui-ci lui interdisant d'y goûter. Alors la femme lui dit de goûter afin de savoir s'il ne manque pas de sel ou tout autre condiment". Quelle était en vérité l'intention de אדם הראשון? Voulait-il vraiment transgresser la volonté divine? Nous connaissons le niveau extrême de אדם הראשון avant le חטא comme le מדרש l'enseigne:" au moment où הי a créé l'homme, les anges de service se sont trompés et ont voulu dire devant lui " קדוש-קדוש". Et de ce מדרש, le רמב״ן a compris que l'homme avant la faute était dans un niveau d'attachement דבקות הי total et donc dans une situation sans contrôle de sa vie מוכרח במעשיו, faisant de manière automatique et naturelle comme toute créature de ce monde, que ce soit dans le règne végétal animal ou même angélique ce qu'il était destiné à faire. Mais tout d'abord, il faut se poser la question: si avant la faute, l'homme n'avait pas le כח הבחירה, comment a-t-il pu émettre cet envie d'indépendance? En fait la מצוה que הי a diffusée en lui, cet interdit a engendré cette sensation de pouvoir transgresser et de se désunir d'avec הי. La faute a été de vouloir "goûter le plat" ressentir le bien et le mal de tout acte afin de devenir acteur et d'avoir la sensation de pouvoir choisir ce bien ou le mal illusoire qu'il y a dans la création. Mais il faut savoir que même après la faute, l'homme était encore dans ce niveau de דבקות totale, מוכרח במעשיו, comme quelqu'un qui a la possibilité de mettre sa main dans le feu mais qu'il ne le fera jamais car pour lui cela est un acte insensé. Ainsi אדם הראשון bien qu'il ai goûté au plat et qu'il connaissait alors la notion de bien et de mal, une chose et son contraire, il n'en serait jamais venu à transgresser la parole divine. Et donc quelle a été sa faute? Sur cela le רמב״ן explique que sa faute a été de sortir de cette "ישרות" de cette ligne droite qui lui était tracée:" האלוקים עשה את האדם ישר והמה בקשו חשבונות רבים". Que veut dire exactement la notion de "ישרות" de " מוכרח במעשיו"? A priori cela veut dire qu'au moment où l'ordre est émis, de suite, il est exécuté sans empêchement aucun, sans aucune arrière-pensée ni calcul ni réflexion même si celle-ci nait d'une intention pure. Sans aucun temps d'attente. Et dans cette appréhension de l'ordre, אדם הראשון a fauté car il a voulu goûter le plat, être acteur dans l'acte, avoir la sensation d'avoir la possibilité de choisir. Il voulait comprendre, saisir d'une manière intellectuelle son acte et bien qu'il n'ai en aucune façon l'intention de transgresser l'ordre car il est impossible de transgresser un ordre divin du fait que l'ordre n'est pas un ordre extérieur à lui mais une énergie créatrice qui se diffuse et qui se matérialise automatiquement. Il voulait simplement ressentir la parole, la voir le transformer. Sa faute a été de vouloir approfondir le commandement et par cela il est sorti de sa situation de "ישר" qui oblige l'homme à agir sans temps d'attente et sans réflexion. Son erreur a été de vouloir reconnaître le bien fondé de la מצוה et le côté obscur dans le refus de l'accomplir. Sa nature est d'en accomplir l'ordre de suite, être entier avec l'ordre sans temps de réflexion qui crée un voile un prisme une séparation.
Par cela nous pouvons comprendre la גמרא שבת où le צדוקי qui défini le peuple d'israël comme un peuple précipité qui n'a pas eu la patience d'écouter l'ordre avant d'accepter la תורה, de savoir s'il était capable de recevoir la תורה ou non. Et רבא lui répond que sur nous s'applique le verset " תומת ישרים תנחם" " la pureté de la droiture nous mériterons" car le fait de se précipiter n'est pas un signe de bassesse mais cela est une qualité extrême qui se nomme זריזות, l'empressement sans passer par la compréhension issue du libre arbitre, de cette expression de notre conscience illusoire. Un empressement tel qui va jusqu'au point de s'évader du processus intellectuel passant par les sens. Ne plus avoir besoin d'écouter l'ordre pour l'accomplir. Le ressentir sans le traduire car notre conditionnement crée en nous une perception erronée de l'appréhension du monde. Un monde que l'on doit expliquer saisir définir avant de le vivre. Donner un nom à chaque chose afin de les enfermer dans notre conscience issue du libre-arbitre, être à tout moment acteur et non exécutant. En fait la faute de אדם הראשון étant de vouloir devancer נשמע au נעשה. Ainsi nous pouvons comprendre ce passage de la תורה à propos des קרבנות des נשיאים qui se sont empressés d'apporter pour l'intronisation du משכן alors que pour la construction de ce משכן, ils ont apporté en derniers ce qui restait à apporter: les pierres précieuses, אבני שהם. Car au moment du prélèvement des matériaux, ils ont été laxistes עצלן afin de laisser le peuple participer à la מצוה et pour cela ils ont été punis et un "י" de leur nom a été enlevé et au lieu d'être écrit "נשיאים" il a été écrit "נשאים" "princes" et pour cela pour l'approche des קרבנות, ils se sont empressés d'approcher sans réfléchir. Nous voyons que malgré leur noble intention car s'ils s'étaient empressés de donner les matériaux pour la construction du משכן il y aurait eu un risque que les בני ישראל ne puissent s'associer à cette noble מצוה, ils ont été qualifiés de "paresseux" car la qualité et le niveau de perception des ישרים est d'exécuter sans réflexion sans attente qui viendrait interférer entre l'ordre et l'action. D'exécutants ils sont devenus acteurs.




רבינו ירוחם: Le principe de l'exil- סוד הגלות
Quelle est la nature et la matérialisation de la קדושה et de la טומאה, de la sainteté et de l'impureté? Il est écrit:" והתקדשתם והייתם קדושים כי קדוש אני" " et vous vous sanctifierez et vous serez saints car je suis saint" פרשת ״קדושים״. Explication: la notion de קדושה exprime l'idée de séparation et de retrait, c'est-à-dire retranché dans des profondeurs qui sont limitées par des barrières jusqu'au plus profond de l'intérieur de la personne. C'est ce niveau d'isolement qui s'appelle קדושה. L'ordre d'être saint en fait s'exprime par le fait de s'isoler de façon hermétique à l'intérieur de soi-même, nous avons la מצוה d'être "פנימיים", d'intérioriser notre conscience. Et ainsi le משך חכמה définit la קדושה:" faire une barrière spirituelle à notre barrière psychique afin de ne pas s'extérioriser". Cette vie qui se perçoit en étant en dehors de notre réalité intérieure est la nature et la matérialisation de la טומאה, de l'impureté.
Et par cela, nous pouvons comprendre le principe de la גלות, de l'exil. Car la notion d'exil est l'expression d'une sensation de ne pas être dans son endroit, d'être en dehors de sa réalité. En dehors de sa perception intérieure. C'est sur cela que משה s'interrogeait: quelle faute avaient fait les בני ישראל pour être en esclavage plus que les autres peuples? Car chaque chose à sa place dans ce monde, chaque chose à sa fonction. Et כלל ישראל a son endroit et sa fonction spécifique dans le monde alors pourquoi sont-ils assujettis parmi tous les peuples? La spécificité du peuple d'Israël est d'être פנימיים, dans un monde spirituel intérieur. Ils devaient donc se tenir dans leur monde spécifique qu'est le monde de la conscience. Pourquoi sont-ils donc en dehors de leur réalité? הי lui répond que le לשון הרע, le colportage est parmi eux. Comment peuvent-ils être apte à la délivrance. Pour cela, משה dit: " ainsi la chose a été dévoilée. Et maintenant je sais par quel moyen ils ont pu être asservi". Car le לשון הרע est l'expression du dévoilement, de l'extériorisation de quelque chose de secret. Le contraire de la nature du peuple d'Israël qui n'est qu'intériorité, leur nature étant d'intérioriser les choses. Et donc le fait qu'il puisse y avoir des délateurs dans ce peuple est une preuve qu'ils sont sortis de leur situation spirituelle intérieure et ceci est le signe de la גלות. Car dévoiler un secret est le symptôme de cette perception superficielle de la vie. C'est le symbole même de l'exil. Le contraire même de la nature du peuple d'Israël! Car le principe de la גלות est de ne percevoir que la superficialité des choses, d'être en dehors de la perception vraie. D'être touché par cette extériorité des choses. C'est-à-dire être dirigé par nos sens qui sont les portes de la perception du monde extérieur. Sortir de la גלות est en fait un retrait de cette perception superficielle qui nous est transmise par nos sens. Car nous sommes tellement imbriqués dans la גלות, dans cette perception superficielle de la vie que l'on ne se rend même pas compte que nous sommes en גלות spirituelle. Prenons un exemple simple: une personne qui prie et récite sa תפילה les yeux fermés essayant de se concentrer, voit ses pensées s'envoler et se perdre dans les méandres de sa conscience. Croyez-vous que cette personne est dans sa réalité, dans son intériorité? Bien sur que non! Car ces pensées qui se déversent dans son esprit ne sont que des phénomènes superficiels engendrés par les sens. Un bruit va être saisi par l'oreille qui va l'analyser et se l'approprier créant en lui un "égo" artificiel, une odeur va saisir cette conscience en créant des pensées et se l'approprier. C'est cela la גלות. La גאולה, la liberté est de se recentrer, se concentrer dans les mots de la תפילה en vigilance extrême. Ne pas laisser nos sens nous submerger en nous faisant croire que c'est cela notre réalité. Et ceci doit être notre point de départ de cette appréhension de la vie dans tous nos faits et gestes de la vie quotidienne. Essayer de se libérer de l'emprise de nos sens. Il est écrit dans la troisième partie du שמע qui évoque la sortie d'Égypte c'est-à-dire le passage de l'esclavage de nos sens à sa libération ainsi:" ולא תתורו אחרי לבבכם ואחרי עיניכם אשר זנים אחריהן" " et vous n'explorerez pas après vos cœurs et vos yeux pour être attirés derrière eux". C'est-à-dire recentrez vous et ne soyez pas attirés par vos sens et vos désirs qui ne vont réussir qu'à vous déstabiliser et vous faire sortir de votre réalité vraie.
"למען תזכרו ועשיתם את כל מצותי והייתם קדשים לאלקיכם" " afin que vous vous souveniez et que vous accomplissiez tous mes commandements et que vous deveniez saints pour votre
D-ieu'". Pourquoi préciser "כל מצותי" "tous mes commandements"? Aurions nous une simple pensée de ne pas tous les accomplir? De choisir parmi eux certains et pas d'autres?
En fait ( peut être) le mot "כל" "tous" fait référence à sa valeur numérique qui est 50 qui est le nombre de jours qu'il y a entre la sortie d'Égypte et le don de la תורה. Niveau extrême de sainteté et de pureté. Niveau de "נעשה ונשמע" " nous accomplissons et nous ecoutons״. Le רבינו ירוחם explique ce niveau étant un niveau au-dessus de la perception des sens, passant par la compréhension de notre intellect rattachée à nos sens ( ici à l'ouïe) mais une perception du niveau de la אמונה. Acceptation totale sans comprendre ni même entendre. Et cette perception de la vérité, ce recentrage de notre réalité ne peut se faire que par la séparation de notre conscience d'avec nos sens et d'avec notre cœur ( nos désirs). Ressentir que notre conscience n'est pas la résultante de nos pensées. Que l'égo n'est pas la conscience. L'égo n'est que la matérialisation perverse de la perception du monde par nos sens. Perception superficielle de la réalité de ce monde. Et par cela vous deviendrez saints. 'והייתם קדושים כי קדש אני" " vous serez saints car je suis saint". Le רמב״ם pour essayer de donner une perception infime de la divinité, explique dans son ספר ״ מורה נבוכים״ que lorsque la תורה évoque les attributs divins telles que la clémence ou la colère, cela ne veut pas dire que des fois il est lui-même clément puis des fois il est coléreux car cela voudrait dire qu'il est sujet aux changements et que des événements peuvent le déstabiliser!
חס ושלום! Car il est saint c'est-à-dire qu'il est complètement et hermétiquement intériorisé et que rien ne peut atteindre son essence. ( mais que ses actions transpirent soit la clémence comme un oiseau qui protège sa progéniture ou soit la colère comme une catastrophe naturelle). C'est ce que la תורה exige de nous " והייתם קדושים כי קדש אני". Le רמח״ל dans son ספר ״מסילת ישרים״ explique que la פרישות, la séparation amène à la קדושה et c'est ce que le רמב״ן explique dans ce commandement d'"être saint". Se séparer de ce que la תורה m'a permis. Manger de la viande est permis. La קדושה s'exprime en ne mangeant pas un bœuf mais juste pour subvenir aux besoins vitaux du corps. La séparation est un acte pour réfréner les pulsions du corps qui s'expriment par le moyen des sens. La קדושה est un niveau extrême où il n'y a plus besoin de se réfréner car les pulsions n'existent plus car la conscience est dans sa réalité vraie et non dans la superficialité illusoire de l'égo créé par les sens.


דעת תורה: רבינו ירוחם: הדעת והממשלה
Le מדרש enseigne:" tout תלמיד חכם qui n'a pas de דעת, c'est-à-dire de perception de la réalité, un cadavre de bête est mieux que lui. Saches que cela est la vérité, apprend cela de משה, le père de la sagesse et le père des prophètes qui a fait sortir Israël d'Égypte et qui par lui se sont produits combien de miracles en Égypte et de terribles événements par l'ouverture de la mer et qui est monté dans les cieux, a fait descendre la תורה du ciel, qui s'est occupé de la construction du משכן et malgré tout cela, il n'est rentré pas dans le קדש הקדשים, le saint des saints tant que הי ne l'a pas appelé comme il est dit:" ויקרא אל משה וידבר" et il a appelé משה et il lui a parlé".
Nous voyons de cet enseignement qu'il est possible qu'un homme puisse avoir atteint un niveau de sagesse extrême digne d'un תלמיד חכם, de maître de la תורה et lui manquerait cette qualité qui s'appellerait דעת, conscience et perception de la réalité! Car du fait qu'il est écrit "אבי החכמה" " maître de la sagesse" cela veut dire que le מדרש parle d'une personne qui a atteint le maximum de sagesse qu'un homme puisse percevoir de même que "אבי הנביאים" le maître des prophètes, la plus grande des perfections prophétiques,
que lui manque-t-il alors? Que peut-il atteindre de plus haut en perfection spirituelle? Et nos sages nous dévoilent le principe vital qu'il y a dans toute chose: que ce soit la sagesse, la prophétie et toute autre qualité vraie que l'homme peut acquérir, cela n'est pas la perfection et il manquera toujours le דעת, perception et connaissance de soi. C'est-à-dire que le דעת n'est pas dépendant de la חכמה et de la נבואה. Cette connaissance vraie de soi n'est pas automatique. Elle ne s'acquiert pas par la חכמה où la נבואה. Mais le דעת ouvre les portes de la חכמה et de la נבואה.
Et nous percevons des merveilles dans ce principe qu'est le דעה, cette connaissance de soi et son secret. Que dit le מדרש sur משה רבינו? "S'il était entré sans avoir été appelé",
est-ce que cette notion d'appeler משה רבינו pour lui dire de rentrer dans le saint des saints est vraiment compréhensible? Est-ce qu'il se tenait réellement en dehors pour avoir besoin de rentrer? Lui qui était dans un rapport de proximité et d'affection extrême auprès du maître du monde. Lui qui a atteint la perfection, lui qui a déclenché la sortie d'Égypte et fait descendre la תורה sur terre, le même משה qui a construit la résidence divine dans ce monde la tente de rendez-vous et la dernière touche qui manquait pour finaliser la matérialisation de la présence divine dans ce monde était l'entrée de משה רבינו dans le saint des saints, comment à ce moment, le but final de toute sa vie, comment en vérité s'est-il retiré et s'est-il empêché de rentrer sans être appelé? Et même si en fin de compte, il était rentré sans avoir été appelé, aurions nous pût dire sur lui:
"כל תלמיד חכם שאין בו דעת, נבלה טובה הימנו" " tout homme de תורה qui n'a pas de connaissance de soi, un cadavre est mieux que lui? משה dont sa sagesse est sans faille, le maître de la sagesse et dont sa prophétie est aussi sans faille, le maître de la prophétie. Et ainsi toutes les bonnes qualités qui existent dans ce monde, משה les a acquises et perfectionnées jusqu'à leur paroxysme. Et malgré cela, il n'aurait pas eu accès à la perfection, à la שלמות. Et par le simple fait de ne pas s'être retenu d'attendre, de s'être empresser pour rentrer sans avoir été appelé alors toutes ses qualités se seraient anéanties et annulées jusqu'à ce que le cadavre soit meilleur que lui?
Nous apprenons de cet enseignement un principe et un secret terrifiant: malgré la multiplication des qualités et la grandeur des niveaux d'élévation, ils seront toujours à l'état d'imperfection et considérés comme inexistants s'il n'y a pas de lien ni de pont qui réunie toutes ces qualités et ces niveaux d'élévation. Et ce lien c'est cette couronne royale: la conscience de soi qui domine et dirige toutes ces qualités.
Lorsque nous observons une armée composée de milliers de soldats, cette multitude crie qu'il y a forcément un général d'armée qui dirige et domine celle-ci et il n'y a aucun doute qu'il n'en soit pas ainsi. De même une fois que nous sommes arrivés à la perfection dans cette multitude de qualités, après avoir atteint la sagesse, la prophétie et toutes les autres qualités positives, il est certain que nous avons en nous une armée composée d'une multitude de soldats mais ils ont toujours un statut d'armée sans général, royaume sans couronne car même à la royauté il y un principe qui est au-dessus qui s'appelle "couronne" et cette couronne c'est la capacité à dominer, à diriger toutes ces forces intérieures positives que nous avons développées au cours de notre vie. La conscience de soi va diriger et dominer toutes ces pulsions positives que génèrent la sagesse la prophétie et toutes les autres qualités comme une sorte de général dirigeant ses troupes, la couronne au dessus du royaume.
Il est écrit dans le מדרש ״איכה״ à propos de la prophétie de ירמיהו:
" ואותי עזבו ותורתי לא שמרו" " et ils m'ont abandonné et ma תורה, ils n'ont pas gardé". Nos sages déduisent ainsi:" même s'ils m'abandonnaient mais gardaient malgré tout ma תורה, cela serait déjà bien". Il y a lieu de s'étonner sur cette déduction: comment peut-il y avoir une réalité telle qu'un homme puisse être appelé " שמרו את תורתי"
"gardant ma תורה" c'est-à-dire jusqu'au niveau de משה רבינו et pourtant être dans une situation spirituelle de "אותי עזבו" et moi ils m'ont abandonné! Voici que la תורה et le créateur ne sont qu'un! Lorsqu'un homme étudie un enseignement de la תורה de manière parfaite, comment peut-il ne pas se fondre dans la crainte de D-ieu qu'il contient? Comment peut-on dire de lui "אותי עזבו"? Ainsi nous pouvons percevoir jusqu'où peut se réaliser
" un royaume sans couronne". Car même le royaume de la תורה avec toutes ses gardes et ses préventions que l'on puisse exprimer à son paroxysme, expression parfaite de la royauté dans ce monde et pourtant pouvant exister sans couronne, au niveau de "ואותי עזבו" " et moi, ils m'ont abandonné".
Le principe qui englobe toutes les qualités est le principe de la couronne qui est le pic de tous les niveaux comme ce que nous enseignent nos sages:" ויתנו לך כתר מלוכה" " et il te donneront la couronne de la royauté". Le dernier des cercles kabbalistiques par quoi les univers ont été créés, les ספירות, est la ספירה ״כתר״. Car le principe de toutes ces élévations spirituelles et l'acquisition de toutes ces qualités positives dépendent et se réalisent uniquement par leur domination et leur conduite. C'est la force de la maîtrise de soi, כח המושל. La sagesse seule est un royaume sans couronne. La sagesse ne peut se définir qu'avec sa couronne. Sans cette maîtrise de soi, cette conscience de soi, le תלמיד חכם n'est considéré que comme un cheval fou et qu'est-ce qui transforme cette connaissance impétueuse en sagesse c'est cette conscience de soi le דעת, cette force de maîtrise de soi qui dirige et ordonne à toutes ces pulsions issus de la sagesse et de toutes les qualités positives de se diffuser.
Dans le livre "הכוזרי", il est écrit:
" החסיד הוא מי שנזהר במדינתו" "le pieux est celui qui fait attention dans son pays" car le pieux est celui qui domine son corps, qui est le מושל, le gouverneur des pulsions qui se diffusent et se propagent dans son corps". Car la force de maîtrise de ses pulsions est le "כתר" la couronne et donc il est certain qu'il est חסיד, qu'il est pieux.
A la lumière de tout ce qui a été dit, nous pouvons comprendre parfaitement ce que le livre "מסילת ישרים" explique dans le chapitre " la qualité de l'attention" "מדת הזהירות" " si l'homme ne prête pas attention à ses pensées à ses paroles à ses actions à ses envies à ses pulsions, il est certain que הי ne fera pas attention pour lui car si lui-même n'a pas pitié de lui qui pourrait avoir pitié de lui? Comme l'enseignement de nos sages:" כל מי שאין בו דעה, אסור לרחם עליו" tout celui qui n'a pas de conscience, il est interdit d'avoir pitié de lui".
Quel est le lien et le rapport entre le דעה la conscience et la זהירות, l'attention? Est-ce que par ce que je ne fait pas attention, je n'ai pas de conscience? Oui c'est exactement cela, la conscience ne se développe que par l'attention comme l'enseignement du רמח״ל:" que l'homme scrute toutes ses actions et qu'il ne soit pas allant dans sa vie machinalement comme un cheval emballé". Et cette force de domination se trouve dans la conscience. Et s'il ne fait pas attention et par cela ne domine pas ses pulsions alors il n'a pas de דעה, de conscience. Et lorsqu'un homme n'a pas conscience de ce qu'il est, il est interdit d'avoir pitié de lui. Car que peut-on lui donner s'il n'a aucune conscience, que peut-il recevoir.? "אם אין אני לי מי לי" "si je ne suis pas là pour moi, qui pourrait être pour moi?" Car le principe de l'essence même de l'homme est son pouvoir de domination sur lui-même, c'est le principe de la conscience et sans conscience, rien ne peut se concevoir.
Il y a écrit à propos du נזיר du nazir 3 fois le mot ״ראש״, "tête":" et le rasoir, il ne passera pas sur sa tête" " et il rendra impur sa tête" " et le nazir de son D-ieu sur sa tête". Car celui qui se sépare du vin et de toute chose qui saoule, enlève et annule la conscience de l'homme. Et celui qui se préserve de cela est appelé קדוש, saint par la תורה, car il préserve l'identité même de l'homme. Car la conscience est sainte car celui qui la renforce est dans le principe du כתר, couronnement de la création.



דעת תורה: רבינו ירוחם: ״חכמה גדורה״
La sagesse limitée et contrôlée. 
Il est dit à propos du verset:" וירב בנחל" " il s'est disputé sur le fleuve" qui parle de שאול המלך: au moment où הי demande à שאול: va et frappe עמלק. Alors שאול lui répond: si sur une personne assassinée, la תורה demande d'apporter une génisse pour lui briser le cou, toutes ces personnes que tu me demandes de tuer, à plus forte raison! Et si un homme faute, qu'a fait la bête pour être tuée? Et si les grands ont fauté, qu'elle est la faute des petits? Alors est sortie une voix du ciel et lui a dit:" אל תהי צדיק הרבה" " ne sois pas trop pieux". Et lorsque שאול a dit à דואג: "fait le siège et attaque les כהנים" une voix est sortie du ciel et lui a dit: "אל תרשע הרבה" ne soit pas trop vil״.
Voici, lorsque la voix lui dit:" ne sois pas trop pieux", nous comprenons que cette réaction que שאול a eu en critiquant l'ordre divin avait sa source dans la צדקות, dans la piété la seule critique qu'il y a eu, était qu'elle était démesurée, de l'ordre de la démesure. "ואל תצדק הרבה". Que veulent dire ces mots? Et pourquoi ne pourrait-il pas être dans la démesure dans l'expression de la piété? De même lorsque la voix dit "אל תרשע הרבה" "ne sois pas trop méchant" et s'il n'était pas dans la démesure, serait-il permis d'être méchant? Il y a écrit:" ויתן חכמה לשלמה...כחול אשר על שפת הים" et il a donné à שלמה la sagesse....comme le sable qui se trouve au bord de la mer". Quel est le lien entre la חכמה, la sagesse qui est une notion spirituelle et le sable qui est une notion physique? Ce que le sable est une limite à la mer ainsi la sagesse est limitée pour שלמה. C'est ce qui est dit:" s'il manque le דעת, l'attention, qu'avons nous? Et si nous avons l'attention, que nous manque-t-il?" Explication: il est expliqué dans le מדרש sur le nom divin "א-ל שדי" "D-ieu qui dit "assez".
" je suis celui qui a dit à ma création, aux cieux, "assez", à la terre, "assez". Car si je n'avais pas dit "assez", jusqu'à maintenant mes créations seraient en continuelle expansion". Voici que sans le nom divin "א-ל שדי", la création serait sans fin et des univers seraient créés à l'infini. "Et voici que הי par la sagesse a mis une base à la terre". Il se trouve donc que la sagesse pure n'a pas de berge, de limite. Elle est une énergie que rien ne peut arrêter. Et ainsi donc, par la même mesure de cette énergie, le monde aurait dû être créé sans fin. Mais du fait que cela n'était pas bon car si cela avait été bon, הי n'aurait jamais dit "די" "assez" à sa création. Seulement il y a une autre qualité, celle du nom divin "א-ל שדי", la qualité qui est de restreindre son énergie. Diriger cette qualité. Quand l'appliquer en faisant des restrictions ou bien en ne faisant pas de restriction. Ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Dans chaque qualité que nous possédons, se greffe cette qualité. Car sans cette qualité de "די", nous agirions comme des automates. Les énergies dégagées par notre corps se matérialiseraient d'une manière automatique, actions-réflexes, un pantin sans réflexion propre. De même la חכמה sans la qualité de "די" que הי a mis dans sa création, se répandrait d'une manière automatique sans limite. C'est ce que nous trouvons à propos de אברהם אבינו lorsqu'il a harnaché sa monture pour accomplir la עקידת יצחק, il est précisé que c'est lui-même et non un de ses serviteurs qui a préparé son âne car "האהבה מקלקלת השורה" "l'amour abime le rang". Car il aurait été approprié qu'un de ses serviteurs fasse le travail mais pour l'amour de la מצוה, il a brisé les limites de son rang social. C'est ce qui s'appelle "sortir de l'ordre établi". Car même l'amour de D-ieu doit être régie et régulée et non se déverser comme une pulsion automatique. Et ceci est une qualité qui ne peut de développer que par la partie sainte de l'homme, cette qualité de "אמר לעולמו די", qualité au-dessus de toutes les autres qualités. De la même manière que le monde ne pouvait être créé que grâce a cette qualité, ainsi l'homme dans l'expression de toutes ses qualités, il faut obligatoirement associer cette qualité de "די" a sa réalité matérielle et spirituelle et par cela, il n'en arrivera pas à abîmer son rang, faisant que tous ses sujets seront gérés avec réflexion, mettant les barrières là où elles doivent être mises. Que ce soit dans le sujet de la sagesse ou de l'amour de D-ieu et dans toutes les qualités supérieures.
Ceci est l'explication des paroles du livre:" מסילת ישרים":"je vois un besoin pour l'homme de faire très attention et de réfléchir aux chemins qu'il prend à chaque moment comme un commerçant qui fait très attention à chacune de ses affaires afin de ne pas compromettre l'avenir de son commerce. C'est ce que nos sages déduisent du verset:" על כן יאמרו המושלים בואו חשבון" " pour cela diront les gouverneurs: venez à חשבון" "ainsi, ils disent ceux qui ont dominés (המושלים) leur penchant (היצר) venez et considérez le compte du monde (חשבון) la perte de la מצוה par rapport à son salaire et le salaire de la faute (עבירה) par rapport à sa perte. Car ce véritable conseil n'a pu être donné et n'a pu être vérifié que par ceux qui sont déjà sortis de la soumission à leur penchant et qu'ils l'ont dominé". Voici qu'à priori cette notion de compte est une chose évidente et agréée de tous ceux qui sont dans le chemin de la vérité. Pourquoi alors avoir besoin des enseignements de ceux qui ont maîtrisés leur penchant? En fait cette notion de réflexion sur nos actes, n'est pas innée et ne s'acquiert qu'avec un long et assidu travail sur soi. Car ce n'est qu'un conseil contre le travail de sape du mauvais penchant. C'est-à-dire que cette notion d'attention ne vient qu'en conséquence du travail continu et incessant du penchant à nous faire fauter. C'est un travail sur soi obligatoire et c'est l'essence même de la תורה. Et même au sujet des actions positives de la תורה, il y a un besoin vital d'éveiller notre attention en tant que pilier et élément protecteur de toutes ces notions, c'est la qualité sainte de "די" qui sans elle toutes les énergies diffuses dans l'être se disperseraient du fait de leur force comme la puissance automatique qui est insufflée dans la création. C'est le principe de la royauté et de la domination, le principe du compte, de cette attention que ceux qui ont dominés leur penchant nous conseillent.
Nous pouvons comprendre maintenant logiquement les paroles de nos sages:" ce que le sable est une limite pour la mer" car sans le sable, la mer s'étendrait sur toute la surface de la terre et emporterait tout sur son passage. Donc le sable vient canaliser la puissance de la mer. Ainsi "חכמה גדורה לשלמה" "la sagesse est limitée, contrôlée pour שלמה". C'est-à-dire que tout ce qui le rendait sage était accompagné par une attention soutenue, le חשבון et par cela sa sagesse était contrôlée bien que cette limite n'était pas intégrée dans la sagesse elle-même, inhérente à sa réalité car même la חכמה a été créée sans limite. Le travail de l'homme est d'intégrer le חשבון à la חכמה, l'attention à la sagesse. C'est-à-dire que chaque acte de שלמה המלך était suspendu au calcul, au חשבון, à l'attention. Et ainsi la sagesse se matérialisait. La חכמה et le חשבון s'unifiait pour devenir le sable et la mer. Et c'est ce qui a été réclamé et reproché à שאול המלך. " ne soit pas trop צדיק". Car en réalité dans sa réflexion à propos de אגג, il y avait une grande profondeur, une qualité de piété énorme. Le reproche qui lui est fait est qu'il lui manquait cette qualité d'attention, ce חשבון qui l'empêchait de contrôler sa piété extraordinaire. Ne laisse pas la puissance de cette piété t'envahir jusqu'à ne plus la contrôler. De même lorsqu'il lui est reproché "ne sois pas trop méchant", il y a des cas où cette qualité doit se développer en l'homme et est saine comme par exemple pour juger les condamnés. L'acte de שאול dans la ville des כהנים, selon la loi pure, était basée sur la vérité. Seulement il lui manquait là aussi cette mesure d'attention, le חשבון qui maîtrise et bonifie cette qualité de vengeance. "אל תרשע הרבה" ne laisse pas la puissance de cette qualité qui est en toi te déborder mais domine la. Et s'il te manque cette faculté de maîtrise de soi, où est alors ta royauté? Et si nous voyons que dans ces qualités positives, il est impératif qu'elles soient contrôlées, à plus forte raison, les mauvaises qualités tel que la colère l'envie des plaisirs, la paresse...doivent être elles aussi sous contrôle pour ne pas les laisser nous envahir.
דעת תורה: רבינו ירוחם: 
" עבודת האדם לשמור על הסבות" " le travail de l'homme: se préserver au moment de la naissance des causes"
Le רבינו יונה explique ses enseignements comme étant " pour éclairer les chemins afin que l'homme se réveille et revienne vers הי". Il est curieux de voir qu'il emploie l'expression "דרכים" " des voies״ plutôt que "עיקרים" " des principes". Car en fait ce sont des situations qui amènent l'homme à faire תשובה et non des principes qu'un homme essai d'appliquer qui l'amène à faire תשובה. Et lorsque nous nous trouvons dans ces situations alors nous avons la possibilité de faire תשובה. La chose étonnante serait donc de ne pas faire תשובה! 
Il est écrit:" le troisième chemin- lorsque il entendra le מוסר des חכמים....et recevra dans son cœur....et voici que cet homme sortira en un instant de l'obscurité à une grande lumière car au moment où il tend l'oreille....et reçoit sur lui....et s'accomplit sur lui le fait d'être un exécutant....par cela il a pu faire תשובה et devenir un autre homme....."
Et ainsi est enseigné dans la מכילתא:" et ils sont allés et ils ont fait le קרבן פסח. Puisqu'ils ont reçu sur eux d'exécuter l'ordre, cela leur est compté comme s'ils l'avaient sacrifié de suite". 
Et dans l'explication sur les chapitres des pères le רבינו יונה écrit:" tout celui dont ses actes sont supérieurs à sa sagesse, celle-ci perdure....mais il y a lieu de se poser la question: comment peut-il se faire que ses actions soient supérieures à sa sagesse? Car s'il ne connaît ni la תורה et ni les מצוות, comment peut-il les accomplir? En fait la משנה parle  d'une manière théorique: même celui qui n'a pas la connaissance, ne doit pas perdre espoir et s'il accepte sur lui de faire tout ce que les חכמים lui disent de faire et qu'il ne s'éloigne pas de leurs commandements ni vers la droite ni vers la gauche lorsqu'il les connaîtra et selon la תורה que les sages lui enseigneront et les jugements qu'ils lui diront de faire alors de suite par cette acceptation et cette soumission  qu'il recevra sur lui avec un cœur entier et une volonté certaine lui sera considéré comme s'il recevait sur lui le joug de toutes les מצוות". 
Nous voyons de cet enseignement un grand principe: l'extrême importance de la cause première de toute chose. Car il se peut qu'un homme ne connaisse pas encore l'interdit et le permis d'un acte mais simplement par le fait qu'il déclenche en lui un processus qui va faire que lorsqu'il connaîtra, il appliquera, cela s'appelle déjà que ses actions sont supérieures à sa sagesse. " en un instant, un homme peut sortir de l'obscurité à la grande lumière" et reçoit déjà le salaire de toutes les מצוות qu'il n'a pas encore accomplies et bien qu'il ne les connaisse pas encore. D'ici nous voyons combien l'intention est un grand principe dans la réalisation de l'acte. Et c'est tout le travail de l'homme. De créer en soi des raisons qui amènent au bien. Car par l'intention uniquement est déjà inscrit tout l'acte positif à venir. 
Sur le verset:" ודי זהב" nos sages enseignent:" ainsi à dit. משה devant הי: maître du monde à cause de l'argent et de l'or que tu as donné en abondance aux בני ישראל jusqu'à ce qu'ils disent "די" "assez", cela a entraîné qu'ils fassent le veau d'or. De là le בית המדרש de רבי ינאי a énoncé cet adage: un lion ne rugit pas devant une caisse de pailles mais devant une caisse remplie de viande....cela ressemble à un homme qui a un fils qu'il rend propre, le fait manger le fait boire et suspend à son cou une bourse d'argent et le dépose à l'entrée d'un endroit de débauche. Comment l'enfant peut-il faire pour ne pas fauter? רב נחמן apprend ceci de ce verset:" ורם לבבך ושכחת את הי" " et tu élèveras ton cœur et tu oublieras הי". Les רבנן apprennent cela de ce verset:" ואכל ושבע ודשן ופנה אל אלהים אחרים" "et il mangera et sera rassasié et engraissera et se tournera vers d'autres dieux". Et d'où sait-on que הי a accepté son argumentation? Car il est dit:" וכסף הרביתי לה וזהב עשו לבעל" " et l'argent j'ai multiplié et l'or s'est transformé en idole". Voici que toute la faute du veau d'or se concentre dans cet argument ( s'enrichir) car dans la raison de la faute elle-même, ils n'ont aucun lien car הי lui-même l'a fabriqué. Et même si tu veux dire qu'ils sont la cause de la faute, ils sont considérés comme étant obligés de la faire "que peut faire le fils pour ne pas fauter?" Un homme lorsqu'il faute, pense que tout est dans sa main soit d'agir ou soit de ne pas agir car tout ce qu'il veut, il peut le faire. C'est une grande erreur de penser ainsi car au moment de la faute il est déjà en vérité dans "l'après-action". Uniquement les intentions sont dans les "mains" de l'homme, au moment de l'acquisition de l'or. Mais après cela, le déclenchement même de l'action est déjà programmé comme si cela était déjà accompli car inéluctable. Dès que les raisons c'est-à-dire le penchant et l'attirance au mal existent, alors la faute est programmée et inexorablement va arriver à sa réalisation. Ce sont des situations psychiques qui déclenchent les actes. Il est déjà dans le chemin, dans un état d'esprit qui crée en lui une nature au mal qui va l'obliger à fauter. "ורם לבבך ושכחת" " ton cœur sera hautain" alors automatiquement, "tu oublieras הי". Au moment de l'appréhension psychologique de l'information se décide l'action et celle-ci devient une sorte "d'après-l'action". La perception intérieure devenant la réalité de l'action. Celui qui s'introduit dans une situation qui va entraîner la faute est déjà dans la faute, a déjà fauté. עקביא בן מהללאל enseigne:" réfléchi à ces trois idées et tu n'en viendras pas à fauter: d'où viens tu? Où vas tu? Devant qui tu donneras des comptes". Comment peut-on être sûr de ne pas en arriver à fauter après ces trois interrogations? En fait ce n'est pas qu'une interrogation philosophique que le sage nous demande de faire mais une introspection réelle qui nous amène à nous projeter dans un état mental, dans un niveau de compréhension de notre être qui va faire que la faute est impossible à se matérialiser. Il est certain que " אין אתה בא לידי עבירה" car dans ce niveau de perception, la faute n'existe pas! 
De même nous pouvons comprendre la משנה אבות:" regardez quel est le bon chemin qu'un homme doit prendre et s'y attacher". Les חכמים essaient de trouver la raison première qui va amener l'homme au but tant désiré. Ils ont défini ce chemin selon différents critères:" le bon œil" - " le bon ami"- " le bon voisin". Ces trois niveaux sont la raison et le chemin spirituel qui mène l'homme dans le bon chemin. Chacun par sa réponse a recentré la תורה et l'homme dans ce qu'il pense être le générateur de tout bien. רבי שמעון pense que celui qui voit l'avenir est le bon chemin. Comment le fait de prévoir l'avenir peut-il être la raison et la cause de tout le bien? Le chemin qui amène au bien! Il faut comprendre que les sages ont voulu nous faire allusion à ce qui est enseigné sur le verset:" על כן יאמרו המושלים בואו חשבון" " pour cela les dominateurs diront: venez vers חשבון". Venez et faites les comptes (חשבון) du monde. La perte de la מצוה par rapport à son salaire et le salaire de la faute par rapport à sa perte. רבי שמעון veut dire que l'homme doit s'habituer a se tenir dans un niveau de 
" à chaque commencement il faut prévoir la conséquence". Et ceci est une nature et une qualité dans l'homme. Celui qui vit dans cette nature de toujours faire son introspection, de réfléchir sur les conséquences de ses actes futurs même si ceux-ci sont répréhensibles et interdits mais puisqu'il a en lui cette qualité qu'il a développée qui amène au bien alors il est certain qu'il y arrivera. Mais s'il ne se tient pas dans cette situation d'attention, alors même s'il accomplie de nombreuses bonnes actions même du niveau de משה רבינו puisque sa situation présente est une conduite qui amène au mal donc aucune action ne peut le protéger. Le chemin est déjà tracé qui l'amènera directement au גהינום. Et ainsi les sages définissent les chemins qui amènent au mal: " le mauvais œil" -" le mauvais ami"- " le mauvais voisin". רבי שמעון pense :" celui qui emprunte et qui ne rembourse pas". Toutes ces qualités sont les chemins qui amènent d'une manière inexorable au mal.
Puisque le principe des principes est recentré dans les causes qui sont en quelque sorte comme une sorte d'A-D-N où toute l'histoire de l'homme est inscrit, il se trouve donc que le travail de l'homme n'est que de se préserver au moment de la naissance des causes, des intentions et donc essayer d'éveiller en soi l'attention afin de toujours se tenir dans des intentions positives. C'est ce que nos sages enseignent:" un homme doit toujours s'occuper de תורה et de מצוות même s'il a un intérêt personnel dans la chose car cet intérêt va engendrer le désintéressement". Et bien que l'intérêt est en soi prohibé et source d'impureté mais si cette cause entraîne le désintéressement alors cet intérêt devient permis depuis sa naissance. Et non seulement cela mais il y a une obligation à se met
tre dans cette situation comme il est dit:" un homme doit toujours s'occuper...même s'il a un intérêt personnel". 


דעת תורה: מתייצב על דרך לא טובה: רבינו ירוחם


" רבי חנינה ברבי אלעזר dit au nom de רבי יוחנן: l'argumentation après un acte rabbinique, est considéré comme non-recevable". Alors רבי חנינה ברבי אלעזר demanda à רבי יוחנן: n'est-ce pas que cela a déjà été enseigné clairement dans une משנה? " celui qui sort un acte de divorce et l'acte de la כתובה ne l'accompagnant pas, la femme a le pouvoir d'exiger que le mari lui paie la כתובה. Alors רבי יוחנן lui répond: si je n'avais pas creusé la terre, tu n'aurais pu trouvé la perle qui se cache dessous". Et à priori, רבי יוחנן ne lui a rien enseigné de nouveau car la vérité est que c'est un enseignement de la משנה. Et cette משנה était connue même auparavant et malgré cela, רבי יוחנן dit: si ce n'est que j'ai déblayé la terre tu n'aurais pu trouvé son véritable sens. Voici qu'il est possible qu'un homme soit doué de connaissance tout en n'ayant pas de connaissance. Connaissant le texte de la משנה mais ne connaissant pas ce qui découle de ce texte c'est-à-dire " celui qui argumente après un acte rabbinique est considéré comme non-recevable". Et puisqu'il ne connaît pas cette loi, il ne connaît pas la משנה elle-même. Et cette constatation est dite sur un de nos grands sages. Ce n'est que lorsque רבי יוחנן lui enseigne cette loi qu'il peut la trouver dans la משנה car à ce moment il sait quoi chercher. Et ainsi en est-il de l'étude du מוסר, la véritable raison du non-intérêt de son étude est du même degré de réflexion:" et n'est-ce pas que cela a déjà été enseigné?" Tout מוסר est d'un niveau basique simple que tout le monde connaît: un enseignement clair. Et que tout le monde peut se permettre de discuter. Qui n'a pas son opinion sur les valeurs spirituelles de la תורה? Pour cela, il est très difficile de percevoir dans le מוסר des nouveautés car pour appréhender des nouveautés dans des enseignements qui sont très clairs, il faut beaucoup d'abnégations et de peines en vérité. 
Par cette réflexion, nous voulons montrer comment nous pouvons croire connaitre un enseignement par cœur et ne pas pouvoir expliquer comment nous l'avons appris jusqu'à présent. Il est écrit dans le ספר ״שערי תשובה״ de רבינו יונה ainsi:" le 2ème principe est l'abandon de la faute "עזיבת החטא"......et sache que celui qui faute d'une manière fortuite...cependant l'homme qui se trouve dans un chemin qui n'est pas bon continuellement...et à chaque instant il aime le mal et l'obstacle de sa faute se dresse devant sa face. C'est-à-dire l'envie et l'attirance...et l'exemple par cela est celui d'un homme qui tient dans sa main un reptile mort et va se tremper dans le מקוה pour se purifier, car en premier, il doit enlever de sa main le reptile puis se tremper et par cela, il se rendra pur. Et tant que le reptile est dans sa main, l'impureté est sur lui et le מקוה ne peut agir". Comment interprétons nous cet enseignement? Est-ce que réellement un homme aime fauter? Comment peut-il se complaire dans la faute? Et de plus comment peut-il vouloir continuer à fauter! Comment peut-on définir cette situation comme un réveil au repentir? Comment peut-on associer la notion de repentir avec cet envie continuel de fauter? Se tremper en tenant un reptile dans sa main n'est qu'un acte dérisoire sans aucun sens! Est-ce que cela s'appelle " aller au מקוה pour se purifier"? Pourtant רבינו יונה parle de quelqu'un qui se repenti réellement! D'un homme qui va se tremper pour se purifier réellement! Par cela en fait, il nous dévoile un grand principe car lorsque nous examinons minutieusement les paroles de רבינו יונה, nous remarquons qu'il ne parle absolument pas de l'acte de laseulement de quelqu'un qui se tient dans un chemin qui n'est pas le "bon chemin". Il y a des choses qui sont appelées "chemin" qui sont déjà complètement en dehors de ce qui est défini comme " fautes occasionnelles". Il se peut qu'il y ai des fautes extrêmement graves et qui se multiplient mais qui sont toujours dans les limites de "l'occasionnel". Du fait qu'à chaque fois qu'il trébuche cela est la conséquence de son penchant qui se réveille et le terrasse. Mais à un moment l'habitude de chuter crée en lui une conduite, une seconde nature programmée génétiquement, une situation psychologique où l'acte n'est plus remis en cause car ainsi cela doit se faire. Ce penchant devenant sa nature et on ne lutte pas contre sa nature. Par exemple la nourriture et la boisson qui sont le contraire du but de la vie qui est le détachement de toute matérialité. Cette envie de manger est devenue tellement habituelle et naturelle qu'elle en est devenue une loi primordiale jusqu'à ne plus ressentir de dégoût lorsque cette envie apparaît en nous. Car combien de maladies sont engendrées par le surplus de nourriture et de boissons? Et pourtant lorsque l'envie apparaît, rien ne peut nous retenir. C'est cela toute la terrible épreuve qui se dresse devant nous. Lorsque nous nous installons dans une quelconque conduite, celle-ci nous dirige sans avoir besoin que nous y mettions notre attention jusqu'à ne plus ressentir que ce sont nos envies qui nous dirigent, ces envies se transformant en nature comme le fait de respirer ou de manger. Une sorte de drogue comme l'accoutumance à la nicotine qui fait que le corps lui-même ressente cette envie comme un besoin. 
C'est ce que רבינו יונה écrit:" car celui qui faute d'une manière occasionnelle" même sur des fautes extrêmement graves malgré cela il a toujours la possibilité de faire תשובה " par contre s'il se tient dans une conduite erronée continuellement" si la faute devient chez lui une seconde nature, "à chaque instant, il aime le mal" car c'est une des conséquences de cette "nature". Alors il se peut que lorsqu'il se rend compte que son comportement est honteux et qu'en vérité il ne veut pas de cet acte, le regrette profondément et fait תשובה jusqu'à en pleurer et se dégoûter de ce qu'il fait c'est-à-dire "qu'il va pour se tremper au מקוה" mais qu'en vérité, il est toujours sous l'emprise de cette faute et même au moment où il pleure et où il se morfond il se peut être déjà dans un processus qui va l'amener à fauter de nouveau. C'est cela le principe de " טובל ושרץ בידו". " et l'obstacle de sa faute se place devant sa face" cependant, il ne veut pas de la faute mais " l'obstacle de sa faute" l'attire inexorablement. L'orgueil tourne autour de combien de fautes? Il se peut que la personne veuille s'écarter de la גאוה de manière pragmatique et veuille réellement s'écarter de ce défaut d'un réel repentir mais au moment de passer à l'acte, il est encore sous l'emprise de celle-ci qui le conduit à fauter d'une manière forte. Que peut faire le repentir lorsqu'un homme est dans cet engrenage? 
Le רבינו יונה explique et donne une raison à la création de cette nature: l'envie et le penchant, "התאוה והיצר". Qu'est-ce que le penchant, le יצר? Nous disons dans la תפילה de ראש השנה:
" על חטא שחטאנו לפניך ביצר הרע" " sur la faute que nous avons fauté avec le mauvais penchant". Comment se peut-il qu'il y ai un penchant sans faute pour avoir besoin de préciser que nous avons fauté avec notre mauvais penchant? En fait est ainsi le principe: il y a un penchant sans faute! Lorsque la conduite du יצר devient une nature fondamentale dans l'équilibre psychique de l'homme. L'amour-propre est en soit une nature qu'a construit le יצר dans l'homme. Et pour celui-ci, il ne peut y avoir de réalité sans cet amour-propre, sans cet égo! A tel point point qu'il ne peut avoir la moindre pensée de pouvoir vivre sans cet "égo" ce "je" qui s'approprie toutes les sensations que le corps produit par sa perception du monde extérieur. Les qualités, les מידות sont des natures que le יצר a construit dans l'homme. Et ce qui est engendré par elles, nul ne connait! Et la différence est très claire entre une faute occasionnelle lorsque l'envie est trop forte mais qui ne crée en l'homme aucune nature et une faute qui est la conséquence d'une construction psychique issue du יצר qui a créé en nous une seconde nature et qu'il est impossible à détruire sans un travail extrême et de longue haleine.


הגדה גדולי תנועת המוסר: והחכם שואל מה העדות והחוקים והמשפטים.
Il est connu qu'il n'y a pas de décret sans jugement et toute la תורה est suspendue à l'appréciation de l'homme. L'erreur vient justement au moment où l'homme fait agir sa compréhension pour juger. Et dans la très grande majorité des cas, cette appréciation se trouve imbriquée dans les méandres des qualités de l'homme, ses מידות et sa faculté de juger. Et s'il ne se tient pas dans une extrême vigilance pour ressentir ses intérêts personnels et ses pulsions, il est certain qu'à chaque intérêt qui se réveillera en lui, il transgressera la loi et ne s'en rendra même pas compte, et penchera la balance du côté de ses intérêts personnels, ses envies. C'est toute la différence entre celui qui sert הי et celui qui ne sert pas הי car celui qui sert הי en vérité, fait très attention au moindre petit décalage entre ce qui lui est demandé et ce qu'il ressent. Chaque ressenti est scruté et décortiqué. Celui qui sert הי sait que tout intérêt aussi fin soit-il peut détruire tout le "לשמה", la pureté de l'esprit au moment du service et le souffle de vie qu'il y a à l'intérieur de la מצוה. Mais celui qui ne sert pas הי c'est-à-dire qui sert en fait ses propres intérêts, ne portera aucune attention à toutes ces sensations qu'il ressent et au contraire appréhendera ce travail comme superflu qui lui fait perdre son temps dans son service divin.
Pour cela, les ראשונים dont l'esprit était fort et plein d'énergie, se tenant dans chaque sujet de leur vie avec attention et שיקול הדעת, jugement vrai, ont eu le mérite d'accomplir la תורה de parfaire leurs qualités morales et d'accéder à l'éternité. Comme au sujet de רבי qui s'est mis à pleurer lorsqu'il a su que l'éternité pouvait s'atteindre en un instant. Pourquoi lui-même n'a-t-il atteint cette éternité qu'après un long et dur labeur de toute une vie? Notre jugement ne dépend que de notre intensité à l'étude de la תורה car selon la valeur qu'un homme porte à la תורה ainsi va se purifier son intelligence afin d'affiner son attention et son jugement de valeur. Et en contre-partie, plus nous porterons de valeur à notre égo et à notre personnalité, plus notre jugement va se fausser et s'éloigner de la vérité.
Ainsi nous voyons à propos de רבי יהודה ברבי אלעאי dont la barrière de son champ s'était brisée שבת et s'est décidé à la réparer mais il s'est rappelé que ce jour était שבת. Alors il s'est empêché de la réparer à jamais. Bien que selon la loi stricte, ce n'est que la parole profane qui est interdite le שבת et non la pensée et ce n'est que selon une conduite pieuse, מדת חסידות, que la pensée est punissable, malgré cela il s'est interdit de réparer la barrière et par cela, il a été obligé d'abandonner son champ car s'il n'avait fait que de ne pas réparer la barrière, tout le monde se serait introduit dans son champ et aurait transgressé par cela l'interdiction de "voler". Terrible est la perception de רבי יהודה. Jusqu'où recherche-t-il le moindre petit détail afin de l'arranger. Car le manque d'attention sur une simple petite pensée l'oblige à abandonner son champ afin d'arranger cette erreur d'inattention. Ne laissant pas agir cette simple pensée sur lui. Et même après que cette pensée se soit volatilisée, il ressentait qu'elle pouvait encore agir sur son esprit alors qu'elle n'existait plus. Dans quel monde vivait-il? Ou bien dans quel monde vivons nous? Le fait d'abandonner son champ a fait que cette pensée n'a pu arriver à se matérialiser dans ce monde. Par contre s'il avait réparé sa barrière, il aurait matérialisé cette infime pensée et ainsi se serait attaché à celle-ci car la pensée aurait pris place dans la réalité de sa vie et aurait agit afin d'alléger les interdictions de שבת. Par contre en s'empechant de réparer la barrière, il aura arrangé cet allègement qu'il a fait au sujet de שבת. Et au contraire, la rigueur de l'interdit grandira dans son esprit car par la simple pensée de l'interdit, il a eu besoin d'abandonner son champ qui a créé en lui une marque extrême dans la rigueur de la garde du שבת. Pour cela, רבי יהודה ברבי אלעאי ressentant ce manque, rien n'a pu l'empêcher d'agir et son jugement, שיקול הדעת l'a porté à agir ainsi. Et même selon notre propre jugement, il y aurait beaucoup de calculs qui viendraient en ligne de compte afin de ne pas abandonner le champ par des calculs et des arguments sur les conséquences spirituelles futures car ce champ était l'unique moyen de subsistance pour lui et ses proches et s'il prend en considération la pensée du moment présent et abandonne son champ qui est la source de sa spiritualité future, que va-t-il faire avec le futur? En réalité, ce futur a une existence qui engendre l'obligation d'accomplir les préceptes de la תורה. Et si l'accomplissement de la תורה du présent vient empêcher l'accomplissement de la תורה du lendemain et tout le futur, il serait alors éventuellement possible de faire abstraction du présent pour se tourner vers le futur car tout l'accomplissement de la תורה de maintenant dont il se préoccupe n'est que d'un point de vue de la rigueur pure alors que cela peut remettre en cause la תורה obligatoire de son futur. Comment peut-il pour une question de rigueur pieuse compromettre toute sa תורה future? Et donc il y a possibilité de réfléchir afin d'annuler cette rigueur du moment présent. Cependant רבי יהודה ברבי אלעאי n'a pas réfléchi ainsi et a abandonné son champ. Il nous est obligé de comprendre qu'au moment où est montée à son esprit cette question:" que faire du futur?" Il a répondu par une autre question:" que faire de cette pensée? Voici que c'est un manque éternel!" Et s'il ne déracine pas cette pensée interdite, il se considèrera comme mort de cette partie de son esprit qui a engendré cette pensée et par cela, ne ressentira plus d'interdit de penser ainsi. Et Grace à la pureté de son esprit, il ne voulait en aucune façon essayer d'appréhender le futur car il a ressenti qu'à ce moment précis, l'obligation d'accomplir la תורה de maintenant était la réalité de son être et non la תורה future qui n'existe pas encore. Comment peut on penser à quelque chose qui n'est pas encore dans le monde? Voici que se présente devant lui la réalité d'une pensée interdite et il y a un besoin pressent de l'éliminer! Et donc toute autre pensée basée sur la possibilité d'un futur qui n'existe pas est nulle et non avenu. Et le présent est plus précieux à ses yeux que tout le futur à venir.
Conséquence de son acte: avant d'avoir eu cette mauvaise pensée, il était צדיק גמור, et n'avait pas besoin d'abandonner son champ mais en fautant par la pensée, il s'est mît dans une situation de manque qui va lui montrer où il en est réellement spirituellement. De sa réaction il en est ressorti encore plus grand qu'avant la faute, car il a réalisé qu'il pouvait vivre sa vie de תורה sans le besoin de ce champ.
" dans un niveau où un repenti se tient, aucun צדיק גמור ne peut se tenir".





הגדת גדולי תנועת המוסר: ״עבדים היינו״ הגאון רבינו ירוחם הלוי ממיר
"עבדים היינו" " nous étions esclaves en Égypte" est la réponse que l'on donne à l'enfant qui demande "מה העדות והחוקים האלה" " que sont ces témoignages et ces décrets?" C'est-à-dire pour quel but et pour quelle utilité, הי nous a-t-il donné des décrets et des commandements? Sur cela vient la réponse: "עבדים היינו". C'est-à-dire qu'il n'y a aucune raison si ce n'est un décret royal, porter le joug divin, n'être que l'esclave de D-ieu jusqu'à devenir le char véhiculant la présence divine sur terre, portant la charge divine. Étant nous-mêmes esclaves et le nom divin étant notre maître. L'esclave étant collé à הי et donc portant automatiquement sa charge. Ce qui n'est pas le cas lorsque l'homme se sépare de הי c'est-à-dire se considérant comme une entité indépendante, portant la charge de son "ego" qui est exactement le contraire de l'annulation de soi et la séparation de notre réalité d'avec הי. C'est l'explication du verset:" טוב לגבר כי ישא עול בנעותיו" cela est bien pour l'homme de porter le joug depuis sa jeunesse" c'est-à-dire que le principe de toute chose n'est que le joug divin. Le joug de la תורה, le joug des מצוות et aussi le joug des épreuves des יסורין. En fait toute notre vie doit être perçue comme un joug divin. C'est cela le plus grand des bienfaits que peut ressentir un homme, vivre sa vie comme une charge divine que l'on supporte. הי mettant sa charge sur les épaules de l'homme. C'est cela le but des épreuves de la vie. Le niveau des patriarches était qu'ils ne portaient que la charge divine. Aucune arrière-pensée contre sa conduite et toute occupation n'étant que pure אמונה. Pour cela, il était impossible qu'ils puissent avoir de griefs envers הי. Car tout cela n'a que pour but d'atteindre la dimension de la אמונה. C'est-à-dire ne trouver aucune autre raison à tout ce qui nous arrive si ce n'est le moyen d'atteindre cette dimension de perception de la réalité qu'est la אמונה. Et ceci ne peut se percevoir que par l'acceptation de la vie comme un joug divin. Et ceci passe par l'acceptation de la royauté divine et ainsi "ומלכותו ואמונתו לעד קיימת" " et sa royauté et sa confiance existeront éternellement".
C'est l'explication de la מכילתא sur le verset:" אנכי הי אלוקיך אשר הוצאתיך מארץ מצרים". Les בני ישראל ont demandé au maître du monde de leur donner des מצוות et il n'a pas voulu. Jusqu'à ce qu'il leur dise: " est-ce que vous reconnaissez que je suis celui dont vous avez reçu ma royauté en Égypte? Ils ont répondu oui. Alors vous pouvez recevoir sur vous mes décrets. C'est ce qui est dit lorsque nos sages ont enseigné:" en Égypte, les בני ישראל ont eu le mérite d'avoir la qualité de la אמונה et qu'il n'y avait rien d'autre si ce n'est la domination divine. Puisqu'ils ont reçu le joug divin alors ils ont pu recevoir le joug des מצוות et pourquoi? Car ils ont compris que ces décrets étaient les décrets royaux. Ces מצוות n'étant pas données pour en profiter mais pour simplement les accomplir comme un décret royal sans autre but. "מצוות לאו ליהנות ניתנו".




הגדה גדולי תנועת המוסר
שבת הגדול: הגר״א גרודזינסקי זצ״ל
Le טור ramène que le שבת qui précède פסח est appelé שבת הגדול car ce jour, il s'est passé un grand miracle. Car le פסח qui a été sacrifié en Égypte a été pris le 10 ניסן et cela était un שבת. Les égyptiens les ont laissé prendre leur dieu et l'attacher à leurs lits.
Il faudrait comprendre comment les égyptiens pouvaient encore donner une telle importance à leur dieu après qu'ils aient reçu les 10 plaies? Et dire qu'ils ne croyaient pas aux miracles cela est faut car il est dit sur les magiciens "אצבע אלקים היא" "c'est le doigt de D-ieu". C'est-à-dire qu'ils ont eu une réelle connaissance de la réalité de ce monde à ce moment précis. Car dès la 2 ème מכה, il est écrit:" ויקרא פרעה למשה ולאהרן ויאמר העתירו אל השם ויסר הצפרדעים" "et פרעה appela משה et אהרן et leur dit: priez pour moi à השם et qu'il retire les grenouilles". Donc פרעה connaissait et reconnaissait déjà qu'il y avait un créateur qui dirigeait le monde et que toutes les punitions qui venaient sur les égyptiens venaient de lui et que lui seul avait le pouvoir de les retirer de sur פרעה et des égyptiens. De plus פרעה connaissait déjà le principe de la תפילה et qu'il y a la possibilité à la créature de demander la clémence au créateur sur le mal qui s'abat sur lui et que grâce à la תפילה, l'homme a le pouvoir de changer ce qui a été décrété sur lui. Toutes ces connaissances étaient déjà connues des égyptiens grâce aux 2 premières מכות. Et donc que vient rajouter la
3 ème מכה pour que les magiciens reconnaissent "אצבע אלוקים היא" " c'est le doigt de D-ieu"?
Ils ont perçu la grandeur de D-ieu dans cette mesure qu'est le dévoilement de הי par les מכות divines. Comme il semble apparaître de la discussion entre רבי אליעזר et רבי עקיבא qui ont prouvé de ce verset la grandeur de הי qui s'est dévoilée sur la mer comme il dit: "אצבע אלוקים היא" sur la terre d'Égypte et sur la mer il est dit:" וירא ישראל את היד הגדולה" "et Israël a vu la grande main". Et donc sur la mer, il y a eu 5 fois plus de מכות que sur la terre.
Et donc nous voyons de cet enseignement qu'il y a un lien entre les מכות que les égyptiens ont reconnues et les מכות qui ont été perçues sur la mer par ישראל. Le même degré d'intensité et ceci dès la 3ème מכה. Ils ont ainsi perçu le dévoilement divin par les épreuves des מכות d'une manière parfaite, la providence divine qui se matérialise par le phénomène de מדה כנגד מדה. Mesure pour mesure. Changement de tout l'ordre naturel afin de dévoiler la conduite de הי dans ce monde. Et à qui s'est-il dévoilé? Aux mécréants que sont ces égyptiens qui n'ont pas changé leur conduite même après ces terribles punitions qui sont tombées sur eux. Cette manière de dévoiler sa bonté et son jugement, ils ont vu et ont dit:" אצבע אלוקים היא". Après cette perception de la vérité, de la grandeur de הי et sa bonté, comment pouvaient-ils servir des dieux étrangers et affirmer que leur dieu était toujours le bélier?
Il faut comprendre que la אמונה en un créateur et l'annulation du service étranger sont deux niveaux différents dans l'appréhension de la vérité comme ce qu'enseigne le רמב״ם à propos de la עבודה זרה de la génération de אנוש qui disait:
" puisque הי a créé les étoiles et les planètes pour conduire le monde. Et ainsi ils ont été placées dans les cieux et il leur a été donné un honneur incroyable et ils sont des serviteurs intègres devant הי, il est logique de les vénérer. C'est la volonté divine d'élever d'honorer et de magnifier celui qu'il a élevé et honoré". De même il est écrit:" car l'ordre principal dans l'interdiction de servir les idoles est " de ne servir aucune créature qu'elle soit d'ordre angélique d'ordre planétaire où d'ordre stellaire malgré que le serviteur sache pertinemment que
D-ieu est le créateur de ces forces, il est considéré comme un idolâtre". S'il en est ainsi, nous voyons qu'il n'y a pas de contradiction et un être croyant peut très bien être un idolâtre car l'idolâtrie n'est qu'une erreur de compréhension comment honorer les cieux accouplée à une formidable volonté de multiplier son honneur partout dans le monde. Pour cela, il est possible qu'un homme remplie de אמונה envers son créateur puisse ne pas s'empêcher de servir des services étrangers. Car la אמונה est une force de l'âme comme toutes les autres énergies qui se trouvent dans l'homme comme la bonté et l'empressement, l'humilité et la séparation des envies de ce monde matériel, qui selon le travail de l'homme, se dévoilent et par cela l'homme s'élève de plus en plus haut. Et selon l'élévation de ces énergies positives, ainsi se rabaissent et diminuent les énergies négatives. Le développement de la qualité de la bonté et du bon cœur fait diminuer la mauvaise qualité du mauvais cœur, l'empressement diminue la paresse et ainsi il en va de toutes les qualités. Donc de même pour la qualité de la אמונה, tout travail qui amène au renforcement de cette qualité va automatiquement diminuer la tendance à aller vers la עבודה זרה. Mais comme nous voyons dans toutes les énergies positives exprimées par l'homme et dans toutes ses bonnes qualités, bien que l'homme les développe au maximum la tendance au mal n'est pas complètement éradiquée, et lorsque vient l'épreuve, se réveille et se dévoile le mal qui est en lui car même le plus haut des degrés d'élévation n'est pas encore la perfection, la שלמות. Et pour arriver à la perfection même dans une seule qualité, l'homme a besoin de développer beaucoup d'énergie et d'abnégation. Ainsi il en est pour la אמונה, "en avoir beaucoup" ne veut pas dire " avoir atteint la perfection". Et tant que l'homme n'est pas arrivé à la perfection totale dans la אמונה, il n'est pas à l'abris de la tentation de la עבודה זרה. L'attirance à l'idolâtrie peut se réveiller aussi dans une personne très croyante. Comme nos sages l'expliquent: "le 1er temple a été détruit à cause de trois fautes: l'idolâtrie, la débauche et le meurtre. La גמרא conclue en décrivant que les gens de cette génération étaient des mécréants qui mettaient leur confiance en הי et étaient persuadés que rien ne pouvaient leur arriver grâce à sa protection et que le temple ne pourrait jamais être détruit". Cette génération avait une grande אמונה et une grande confiance ביטחון en הי, et pourtant le temple a été détruit à cause de l'idolâtrie. Car l'explication de la עבודה זרה est l'asservissement à ce qui est étranger à nous. Et toute notion d'avilissement et de soumission s'appelle "servitude". Selon les lois de ce monde, sont définies comme service, les 4 actes qui se faisaient dans le saint. Mais selon le jugement divin, toute soumission, est un service. Car le simple fait qu'un homme trouve dans une créature, une qualité qui puisse le faire se soumettre à cette créature telle que la richesse la force le pouvoir ou l'intelligence, cela est delà considéré comme une tendance à la עבודה זרה. Et l'attention à se prévenir de cette tendance est très difficile à maitriser. Car l'homme a l'obligation de connaître la création et tout ce qu'elle contient afin de renforcer la אמונה en הי car par cela, nous percevons la grandeur du créateur. Et qu'il n'y a pas d'autre moyen de le percevoir si ce n'est par sa création et la conduite qui la dirige, son ordre et sa sagesse par quoi un homme peut arriver à entrer en contact avec le divin et proclamer
"מה רבו מעשיך הי כולם בחכמה עשית" " que sont grandes tes créations הי toutes avec sagesse tu les as créées". Et en même temps que cette obligation, l'homme doit faire attention à ne pas en arriver en percevant la puissance de ces créatures à se prosterner devant elles. L'homme a l'obligation de faire les louanges de la création mais il y a une interdiction d'exagérer et de se disperser dans la louange jusqu'à ressentir que la création a une puissance si extraordinaire qui nous impose la soumission. Et même cette louange doit être dirigée non pas vers la création mais vers le créateur de cette création car même cela serait considéré comme vénéré un culte étranger. Par cette compréhension fine de l'appréhension de notre service divin, même le plus grand des croyants, des מאמין, peut se tromper car cela n'est pas dû à un manque de אמונה mais à une séparation dans la perception des niveaux de sainteté. Et plus la perception de la vérité est grande plus l'erreur qui est nouée à elle va être conséquente. Pour cela, les véritables idolâtres étaient des gens extrêmement intelligents, doués d'un esprit élevé. Et même les grands de la תורה trébuchaient dans cette עבירה tels que ירבעם ומנשה. Car plus leur תורה était grande plus la perception de la création était sensible et plus ils percevaient la puissance de cette création et par cela, se dégageait une force incroyable qui attirait l'homme à se tromper soit par amour de la spiritualité où soit par reconnaissance de leurs bienfaits. Car tous les astres et créatures célestes ont été créés pour servir l'homme pour son bien et son profit comme l'explique le רמב״ן au sujet des égyptiens qui idolâtraient le menu bétail car ils profitaient de leur tonte et de leur lait. Plus l'homme est redevable plus il va avoir la possibilité de se tromper.
Nous comprenons donc fort logiquement que les égyptiens n'aient pu abandonner l'idolâtrie malgré qu'ils aient atteint une lucidité extraordinaire dans la reconnaissance de la vérité et de la providence divine au sein de la création. Car tant que le mal n'est pas complètement déraciné de l'homme, il peut toujours aller vers le mensonge du service idolâtre et sa אמונה deviendra alors pour lui un tremplin pour arriver à fauter. Car cette אמונה va développer en l'homme cette envie grandissante d'honorer les cieux de la meilleure des manières. Nous comprenons donc logiquement que les égyptiens voyant ce que les hébreux allaient faire à leur dieu, ne pouvaient pas contenir leur dépit surtout après de longues années d'errance idolâtre. Tant que le mal n'est pas complètement éradiqué, il est certain que la tendance à l'idolâtrie est présente. Et donc ce fut un grand miracle ce jour du שבת que les égyptiens aient laissé faire les hébreux. Pour cela ce jour a été appelé שבת הגדול.







"רבינו ירוחם:" בהתחלפות מדרגת האדם התחלפות עולמו
Le changement de niveau de perception contribue au changement de son univers




Il est écrit dans le livre:"les obligations du coeur" "חובת הלבבות" ainsi:" lorsqu'un homme s'élève et change de niveau spirituel, il voit et entend ce qu'il ne voyait et n'entendait pas auparavant". c'est-à-dire que du fait qu'il s'élève dans la préhension de sa réalité, il se trouve dans un autre monde où sa perception va être différente. Car il y a d'innombrables mondes dans la création עולם גדול ainsi dans l'homme il y a aussi d'innombrables mondes עולם קטן qui se matérialisent par des degrés de perception de son environnement intérieur et extérieur. Et lorsque l'homme perçoit mieux sa réalité, toute sa perception de la vie s'en trouve changée. Il ne réagit plus de la même manière, là où il se mettait en colère, il se maîtrise car sa conscience est en éveil. le changement de perception se matérialise par une attention plus soutenue qui lui permet de maîtriser les pulsions qui veulent l'envahir au moment de l'appréhension de l'événement car c'est par une attention soutenue qu'il développera une conscience accrue et par cela, il aura un autre champ de perception de sa réalité. Les messages électro-chimiques que ses sens lui transmettent seront ressentis différemment car sa conscience sera présente et il pourra ainsi relativiser toutes les informations que son corps diffusera en lui.




Et par ceci, nous pouvons expliquer ce que le verset dit au sujet de אדם הראשון, du premier homme:" et de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas car le jour où tu en mangeras, tu mourras". Et voici que ce verset est difficile à comprendre car après avoir manger du fruit interdit l'homme n'est pas mort mais a été chassé du jardin d'Eden! En réalité, du monde dans lequel il se trouvait avant la faute, il est réellement mort et a perdu ce monde mais par la grande miséricorde céleste, D-ieu a trouvé le moyen pour qu'il reste en vie par le fait de le chasser de l'endroit où il se trouvait ( en créant d'autres univers) et faisant disparaître ce monde c'est-à-dire la perception divine qu'il avait de sa réalité. Et cette perte de perception de la réalité s'appelle une "mort" car l'homme ne se défini que par sa perception, au stimulus réactionnel à sa perception. (Un philosophe ne proclamait-il pas "je pense donc je suis"?)




Il se trouve donc qu'un homme se trouve dans une spirale dynamique sinusoïdale faite de montées et de descentes qui sont engendrées par un changement de réactions un changement de niveau de perception. cette spirale permettant de s'élever et de changer d'univers psychiques, des mondes dynamiques où l'homme se promène selon son niveau de perception du moment. Et en vérité, chacun de nous peut ressentir ce changement d'univers, ce changement de perception dans son fort intérieur, ce changement de pression, s'il est un tant soit peu attentif à ses différents états d'âme. Et de ce fait, il ne croira plus à ce qui était pour lui auparavant des certitudes, comment a t-il pu réagir ainsi? Dans l'impossibilité de ressentir ces mêmes émotions car sa conscience, son être de l'instant présent n'est pas celui de l'instant d'avant. Il faut se rendre compte de ce que la perte de conscience peut entraîner comme dommage. Destruction d'univers psychiques où l'homme pourrait s'élever pour acquérir des niveaux de conscience supérieurs.






יסוד התשובה להעצר מסערת הים זועף

le fondement du retour est d'arrêter les houles de cette mer agitée




La personne qui faute, par l'intermédiaire de la faute, s'éloigne de D-ieu, de la source du bien réel (de ce bien qui n'est pas le contraire du mal mais qui est la source de toute chose, la lumière cachée, אור הגנוז) comme il est dit:" et D-ieu chassa l'homme" (du jardin d'Eden) et dans cet acte, est basé le fondement de la perte de l'homme car la perte n'est pas une notion de manque mais d'éloignement comme il est dit dans le verset du תהילים:" car voici ceux qui s'éloignent de toi périront". Car la notion de perte et de manque ne sont des notions que dans ce monde de dualité mais dans la réalité de l'unité, la perte est liée à une notion d'éloignement de la source de l'unité. Comment arriver à réparer cette réalité, à revenir de cet état d'éloignement que la faute insinue en l'homme? La תשובה, le retour justement à l'unité et par ceci, la faute sera corrigée. Ainsi, nous pouvons comprendre pourquoi ni la sagesse ni la prophétie ni la Torah ne peuvent comprendre que la faute puisse être réparée par la תשובה car seul D-ieu peut percevoir cela du fait que dans l'unité, cela n'est qu'une question d'éloignement et non de manque. Donc dans l'unité, le rapprochement est la réparation de la faute alors que dans le monde de la dualité où se matérialisent la sagesse la prophétie et la Torah, la faute génère un manque qu'il est impossible à combler.

D-ieu nous dévoile en même temps la grandeur de notre âme car même après tous ces éloignements conséquences des fautes, voici qu'il n'est pas complètement chassé car s'il était complètement chassé, il aurait été certain qu'il n'y aurait aucun espoir de retour. Mais le fondement de la chose est que même après que l'homme faute, que même après la multitude de fautes et d'actes de rébellion, les portes de la תשובה ne lui sont pas fermées car même après la faute, il n'est pas complètement chassé et est toujours rattaché par un lien solide et à chaque moment et à chaque endroit, il peut décider et retourner à son endroit, sa situation originelle comme il est dit:" si tu es repoussé aux extrémités des cieux" (c'est-à-dire cette sensation d'extrême éloignement) malgré cela, il n'est pas repoussé complètement et ces liens sont toujours très fermes pour cela, il est dit:" de là-bas, D-ieu te rassemblera et de là-bas, il te prendra" lorsque tu reviendras vers lui et c'est le fondement de "l'élévation de l'homme" car de chasser l'homme complètement, cela est impossible même après une multitude de fautes et pourquoi? Car cette notion de תשובה, est une notion qui dépasse l'entendement, les lois physiques de la nature.




Le Gaon de Vilna explique que le fondement du mécréant est dans l'impossibilité à se dominer, à faire apparaître un calme intérieur en lui comme il est dit:" et les mécréants sont comme une mer agitée qui ne peut s'apaiser et dont les eaux bouillonnent de limon et de fange". Leur esprit n'arrive plus à trouver le calme, il est comme une mer houleuse, agitée par un vent qui se lève alimenté par l'énergie développée par leurs envies que l'âme animale produit. Ce manque d'attention va créer en l'homme, un agitation mentale où ses pulsions organiques vont dominer en diffusant en lui en permanence une quantité incalculable d'émissions électriques se matérialisant en pensées empêchant son âme cognitive, son intellect de prendre possession de son esprit. Car en fait ce monde de la dualité est une mer agitée, démontée même et cela est le fondement du mécréant, par le fait d'être dans l'impossibilité de contenir, d'endiguer cette tempête faite de vices et de désirs que souffle le vent de ce monde matériel nous faisant courir et poursuivre des chimères que nous ne rattraperons jamais vu qu'elles disparaissent aussi vite qu'elles apparaissent, créant ainsi dans son esprit une agitation perpétuelle qui empêche le calme et la paix intérieure de se diffuser en lui qui permettrait à son intellect de s'épancher dans son esprit et de diriger les pulsions de son âme nutritive dans tout son corps. Et c'est la difficulté pour que la תשובה puissent se révéler. Se dominer, arrêter ce flux incessant de pensées qui se diffuse en nous, retrouver le calme, la sérénité. Ceci passe par une prise de conscience de sa situation du moment, de son état psychique du moment. Comment? Par une analyse mentale de sa situation qualifiée pas nos sages "חשבון הנפש", qui va permettre à la personne de prendre du recul sur son état nerveux, par une prise de conscience de son état, mettre une présence, une conscience issue de son intellect. En analysant ses réactions, ses pensées, il va créer en lui une présence, une conscience qui petit à petit va prendre le contrôle de son esprit et par cela de son corps tout entier. Et par cela, une paix intérieure va apparaître qui va réveiller sa conscience qui est le véritable maître de son esprit et ainsi développer la puissance de son esprit car le monde de la pensée est un monde au-delà de la nature, c'est un monde supra-naturel, irrationnel qui peut renverser l'homme dans tous ses fondamentaux et qui voudrait se réfugier dans ses plus profondes convictions telles que les lois naturelles régissant ce monde. La תשובה n'est que le dévoilement de cette paix intérieure où toutes les lois de la nature sont absentes, où tout n'est qu'unité et volonté divine. J'arrête de vivre selon ces principes mentaux que diffuse mon âme animale pour révéler la présence divine par ce dévoilement de cette conscience sereine qui se diffuse dans mon esprit.


Voici que la différence entre les générations précédentes et présentes sont de cet ordre. Avoir la force intérieure d'arrêter et d'endiguer ce flux de messages électro-chimiques développé par notre système sensoriel. Car notre monde moderne est un monde où la communication est omniprésente, un monde peuplé d'informations en tout genre, où les messages envahissent notre cerveau, où le stress est continuel qui empêche la sérénité de se diffuser et par cela, nous fait nous éloigner de plus en plus de notre réalité nous empêchant réellement de faire תשובה.






ראש השנה: התחדשות הבריאה

le principe du début de l'année est le renouvellement de la création.




Chaque jour de fête a une signification particulière, est un principe particulier au sein du peuple d'Israël. שבת est en souvenir de la création, c'est le principe même de la création, פסח est le principe de la libération, libérer l'esprit du corps. שבועות est le principe de la capacité à recevoir la Torah afin qu'elle transforme le corps et l'esprit. Le principe de ראש השנה est le renouvellement de la création car ce jour, le monde a été créé ( ou plus exactement l'homme qui est un microcosme, qui contient toutes les forces et les énergies de la création a été créé) comme nous le disons:" c'est le jour du commencement de toutes tes oeuvres" et il est évident qu'au moment de la création, cette même création était dans la plus extrême des nouveautés sans aucun relent de "déjà vu", de "pré-existence" et donc chaque ראש השנה est un renouvellement complet sans lien avec le monde passé. Mais l'homme par ses mauvaises actions a perverti cette création et l'a abîmé. Car l'homme en vérité a un travail dans ce monde et pour ce monde car il est le principe même de la création. Il a la faculté d'arriver aux plus profonds secrets de la création et il est évident combien sa perversion peut abîmer ce monde. Le Ramhal affirme que par ses actions, l'homme s'abîme et abîme le monde. Car la création est construite, imbriquée et unifiée d'une unité parfaite sans aspérité aucun.L'homme pouvant par un seul acte, une seule pensée "détruire" "désimbriquer" désunir la création. Si l'homme par sa pensée, ressent qu'il est une pierre spécifique de l'édifice, la pierre angulaire alors un ego va apparaître, son ego et ses actions ne seront plus dans le principe de la création mais dans un principe nourricier pervers tourné sur lui-même, en "circuit fermé", son ego nourrissant son ego, ses actions nourrissant cet ego qui expulse l'homme de son monde. Il n'y a pas plus grande bêtise, plus grande hérésie. Car l'homme n'a pas de place spécifique dans la création qui le ferait ressentir une sensation d'appartenance et de singularité. Il est l'univers. L'acte de l'homme doit être ressenti comme un acte englobant,influençant tout l'univers et non comme une action particulière spécifique et anodine n'influençant que son petit monde.




Puisque l'homme a la faculté par le moyen de sa pensée de développer une conscience accrue du divin, et par cela s'élever et élever la création en renforçant l'unité divine dans ce monde ou bien au contraire en se rabaissant et donc en rabaissant ce monde, en brisant cette unité divine, repoussant la présence divine de ce monde par cet ego qu'il va développer en créant une dualité dans ce monde, car le bien et le mal, le bon et le mauvais, l'excellence et la médiocrité ne sont que des perceptions égocentriques de la réalité, par cela, nous comprenons le principe qui nous a été donné à ראש השנה, ce principe de purification de notre monde psychique afin de recréer notre perception du monde, le ramener au niveau du premier homme avant la faute. En fait, ראש השנה est le renouvellement de ma perception de ce monde sans aucun rapport avec cette perception de dualité que je développais auparavant. Une nouvelle création s'offre devant moi sans aucun lien avec la précédente. Je suis la création dans sa globalité et dans sa particularité, un avec elle. Le principe de la תשובה étant le renouvellement de notre perception. Et par cela, devenir une nouvelle création. C'est le principe extraordinaire qui nous est insufflé ce jour sacré qu'est ראש השנה. Devenir un ustensile capable d'être le chariot céleste et par cela, révéler la royauté divine dans le monde.




Pour imager cet enseignement, le Talmud donne une parabole: " un homme dans un bateau prenant un pic pour faire un trou sous sa place. Ses compagnons de voyage voyant cela, lui demandèrent ce qu'il faisait? Il leur répondit que cela ne les regardait pas car il ne faisait un trou que sous sa place".

Quelle est la profondeur de cet enseignement? Comment cet homme ne peut-il pas avoir conscience qu'il est dans un bateau avec tout un groupe? Le simple enseignement est de nous enseigner que nous sommes tous solidaires et que tout acte mauvais est une dégradation directe pour toute la création.

Mais derrière tout cela, il y a une vérité extraordinaire que le Rav veut nous dévoiler: le fait de ressentir que j'ai une place particulière dans ce monde fait que je ne vois plus ce monde comme cet homme qui ressent que la place qu'il occupe dans le bateau est Sa place, a pour conséquence qu'il ne ressente plus ce bateau. Seule est réelle pour lui la place qu'il occupe dans ce monde. Vouloir acquérir, vouloir posséder ce monde fait disparaître le monde à nos yeux.

De même au niveau du microcosme, notre corps étant le bateau, le fait de vouloir se l'approprier, de vouloir s'approprier les sensations qu'il développe, ( en fait ce sont ces pulsions elles-mêmes qui créées cette sensation d'existence illusoire, le mauvais penchant) fait que la réalité de ce corps disparaît à nos yeux.Ressentir que ce corps n'est qu'une machine qui fonctionne uniquement par la volonté divine, ressentir notre système respiratoire comme une pompe électrique qui fonctionne par cette énergie divine ne peut se percevoir qu'en éliminant cette sensation de propriété, cette volonté de prendre et de se sentir existant. Comme le mot "יהודי" "juif" si l'on rabaisse le "י" qui représente la déclinaison de la première personne et donc l'"ego", le mot fait apparaître le nom divin "י-ה-ו-ה" le "י" devenant la barre inférieure qui va transformer le "ד" en "ה".








יום הדין: le jour du jugement




le Talmud rapporte un enseignement: est-ce que le monde est jugé uniquement le jour de Rosh Hachana (ראש השנה) ou bien tous les jours ou même à tout instant? Il y a lieu à priori de s'interroger. Quelle est l'intérêt de savoir quand est le jugement puisqu'en fin de compte, l'homme est jugé sur ses actes? Que ce soit un seul jugement ou 365 jugements ou un jugement de chaque instant?




Nous apprenons de cette discussion un grand principe au sujet du jour du jugement car ce n'est pas aussi caricaturale comme idée: un temps ou les juges sont assis pour juger et condamner un homme comme dans un tribunal. Car en vérité, si cela était ainsi, il n'y aurait aucune conséquence quand l'homme doit-il être juger car en fin de compte, il sera jugé!




Le secret enfoui dans le jugement divin est que ce jour même, le jugement domine, c'est-à-dire que le jour entraîne le jugement comme une sorte de mouvement astral car nous savons que le signe astrologique de ce mois est la balance de la même manière que le mois de éloul est le mois du rapprochement et que le mois de Nissan est le mois du bélier, de l'agneau pascal. L'homme devant passer dans cette tempête de "force 10" qui dérègle tous les appareils de navigation et de cela, l'homme doit avoir peur: il faut qu'il se prépare à être confronté à ce genre de tempête spirituelle en traversant le cap horn. S'entraîner et s'entraîner. Connaître son bateau dans tous ses recoins, resserrer les boulons, vérifier les voiles etc....




De plus lorsque son bateau traversera cette tempête que déclenche ce jour redoutable, chaque geste qu'il effectuera, aura une importance accrue car chaque erreur rendra son bateau de plus en plus vulnérable.




Nous pouvons comprendre maintenant parfaitement la conséquence de savoir quand ce jour fatidique arrivera car le jour où il est jugé, la tempête se lève sur son esprit et donc il doit être d'une vigilance accrue à ce moment précis.




Nous pouvons aussi comprendre cet enseignement de nos maîtres: " l'homme n'est jugé que selon les actes de ce moment" et Rashi rajoute: "même si plus tard, il va retomber dans la faute" car le verset dit "car Dieu entend la voix de l'enfant (yishmaël) qui est là-bas".




Le Rabbénou h'annanel au nom du Yérouchalmi rapporte un verset de Job qui dit:" si tu es pur et droit alors maintenant il dirigera sa lumière sur toi" et le commente ainsi:"il n'est pas écrit "si tu étais pur et droit alors maintenant il dirigera sa lumière sur toi" mais "si tu es pur et droit..." maintenant". C'est-à-dire que l'homme n'est pas jugé "sur ce qu'il fera" mais non plus aussi "sur ce qu'il a fait".




Alors sur quoi est-il jugé? comment peut-on comprendre le jugement du moment sans tenir compte de nos actes passés et futurs? (Outre le fait que l'homme qui est dans la faute ne peut être considéré comme pur et droit). Il est vrai que cette réflexion n'a lieu d'être que si l'on conçoit le jour du jugement comme une convocation devant un tribunal où nos actes passés et futurs doivent être pris en compte car sur quoi d'autre peut-on être jugé?




Mais en fait puisque le principe du jugement est est un "phénomène astral" qui s'abat sur l'esprit de la personne, tout le travail de l'homme est de se préparer à cette tempête qui va s'abattre sur lui. Vivre le moment présent tel qu'il doit être vécu sans s'appuyer sur ses actes passés ou futurs. Garder le contact avec le moment présent car c'est par cela que se génère la proximité divine. N'avoir de support que le moment présent qui va générer en lui cette confiance en D-ieu, créateur spécifique du moment présent. Car le passé n'est qu'un amoncellement de moments présents que mon esprit cherche à s'approprier et qui par ce fait-même disparaît car la réalité du moment présent n'est pas de perdurer mais de s'interrompre, effet de la brisure que la création a engendré. Dans le monde futur après la réparation final, chaque moment retrouvera son éternité. Pour cela, ce qui est jugé est cet état spirituel qu'il va généré à ce moment précis.




Plus encore, il est enseigné dans le Yérouchalmi que D-ieu juge Israël le jour dans un moment où il est occupé à faire les Mitsvot alors que les peuples du monde, il les juge la nuit dans un moment où ils ne sont pas occupés à faire des Mitsvot.




Nous comprenons que seul le moment présent est important où plutôt primordial, le futur et le passé ne sont pas pris en compte mais uniquement le moment présent. Seule la situation du moment présent est pris en compte, pour cela Israël est jugé le jour, où son esprit a la possibilité d'être en éveil alors que les nations sont jugés la nuit, où l'esprit a la possibilité d'être en veille. Car si les actions passées et futures étaient prises en compte, peut importe le moment où l'homme est jugé.

( nos actions passées et futures vont "simplement" influer sur notre état spirituel du moment).

Nous comprenons aussi l'avis qui dit que nous sommes jugé à chaque instant. Chaque moment étant une réalité indépendante du moment d'avant et d'après. Créant par cela un état d'éveil permanent.




Conséquence de ce regard nouveau sur Rosh Hachana: faire attention à chaque moment qui se matérialise ce jour redoutable. Être en permanence au contact de D-ieu, vivre le moment présent comme une tempête que l'on traverse, être attentif à ne pas fauter ce qui engendrerait des conséquences irréparables sur notre situation spirituelle. Et pour cela, s'entraîner depuis maintenant à être attentif à la moindre saute-d'humeur, au moindre désir impur qu'engendrerait notre situation du moment, ce désir de vouloir toujours s'approprier les lumières divines qui se matérialisent par notre perception générée par nos sens.









חומרתה של סיבה

l'importance vitale de la "raison", de la "cause".




Comment comprendre l'enseignement de nos sages qui dit que le jour de Rosh hachana nous sommes jugés que sur le moment présent (et meme si nous allons fauter plus tard) [ כי שמע אלקים אל קול הנער באשר הוא שם] alors que le fils rebelle [בן סורר ומורה] est justement jugé et condamné maintenant ( à moins de 13 ans) de la peine capitale sur ce qu'il fera lorsqu'il deviendra adulte (à l'âge de 20 ans)? Les sages expliquant ce jugement ainsi: "il vaut mieux qu'il meurt méritant (propre de toute faute) et non rempli de fautes". Il est donc jugé explicitement sur ses actes futurs!




Nous apprenons de cet enseignement le principe primordial du processus de la "cause" et de la "conséquence". Ce fils rebelle est condamné d'une peine aussi conséquente que les trois plus grosses fautes de la Torah alors qu'il n'a encore rien fait pour être lapidé! Il n'a fait que voler et s'enivrer! Mais puisqu'en lui la source du mal s'est réveillée, les causes de la faute, car la Torah est arrivé jusque dans les profondeurs des méandres de l'esprit du fils rebelle et a dévoilé le futur de cet homme qui va devenir un brigand et un assassin, pour cela, il est jugé sur ses actes futurs qui ne se sont pas encore matérialisés. Car dans la cause, la source de la faute, est "compressé" tout le purgatoire, l'enfer, le "גהינום". Une sorte de "puce électronique" où tout le futur est inséré, où plus encore un gène où son futur est gravé en potentiel dans l'A-D-N de sa constitution chromosomique et cela est comme s'il était un assassin bien quecela n'est qu'en puissance en lui. Par cela, il est jugé sur ce qu'il va faire plus tard. Mais s'il n'a pas encore réveillé en lui la source de ce mal, bien que le maître des pensées sait et a programmé le futur de l'homme, sur lui s'applique les mots du verset:" באשר הוא שם". L'homme n'étant jugé que sur les actes de ce moment.




Il est enseigné que la haine gratuite équivaut aux trois plus grosses fautes que sont l'idolâtrie, le meurtre et l'inceste. Bien que dans la gravité de la faute elle-même, il est certain que ces trois fautes sont d'une rare gravité qui n'a aucune équivalence, le fait est que la haine gratuite est considérée plus pernicieuse que ces trois fautes. La raison en est que la haine gratuite est la cause, la source de tous les maux et il n'y a rien de plus grave que ce qui est à l'origine de la faute, c'est son énergie et son combustible.




Il y a écrit:" et tu aimeras ton prochain comme toi-même, c'est une grande règle dans la Torah". Et bien que sauver des vies "הצלת נפשות" est bien plus important dans son acte au fait d'aimer son prochain dans son cœur mais cet amour du prochain est la source et la cause de toutes les bonnes actions de l'homme, et la cause est le plus important et sans aucune mesure valeur par rapport à un acte particulier.




Il est écrit:" l'étude de la Torah équivaut à l'exécution de tous les commandements divins", de même que celui qui s'empêche d'étudier équivaut à la transgressions de tous les interdits! Car l'étude est la source et la cause, le potentiel énergétique de toutes les actions qui vont être effectuées comme il est enseigné:" l'étude amène à agir". Et pour cela, il est considéré plus important que l'acte en soi.




De même ainsi fait remarquer le Ramban à propos de la faute de "maudire ses parents" qui est punie plus sévèrement (lapidation) que celui qui frappe ses parents (étranglement). Car le fait de maudire se réveille plus facilement car il est la raison, l'énergie maléfique qui génère le mal lui-même. Ceci est toute la gravité du mal qui s'insinue dans l'homme sans qu'il ne s'en rende compte.




Nous apprenons de tous ces enseignements l'importance des mauvaises qualités qui s'insinuent en l'homme qui sont en fait des forces énergétiques maléfiques, ondes négatives car ce sont ces énergies qui vont être la source de tous les maux que l'homme peut développer. Combien de fautes sont engendrées par ces énergies négatives? En fait une mauvaise qualité est la source d'innombrables comportements qui portent préjudice à la santé spirituelle de l'homme. Et donc, force est de constater que les qualités de l'homme sont bien plus importantes que les actes eux-mêmes. De même dans la sainteté, les bonnes qualités que peut développer l'homme ont une conséquence sans commune mesure et entraînent nombre d'actions positives.










"אמרו לפני מלכיות שתמליכוני עליכם"

"exprimez devant moi les "royautés" et ainsi je régnerais sur vous"




dans le Talmud, il est enseigné:" exprimez devant moi les royautés les souvenirs et les cornes de bélier, les royauté afin [כדי] que je règne sur vous"" אמרו לפני מלכיות כדי שתמליכנו עליכם".

Le Rabbénou h'ananel n'a pas cette version mais plutôt "exprimez les royautés et ainsi je régnerais". Car parle fait même d'exprimer le mot "מלכות", l'expression de la royauté va se diffuser en nous. Par une concentration sur la prononciation des lettres, sur la "visualisation" de ces lettres qui composent le mot "מלכות", le joug divin va se dévoiler et s'épancher sur l'esprit de l'homme.




Et ainsi nous pouvons comprendre cet enseignement:" tout celui qui répond amen "אמן" de toutes ses forces, les portes du jardin d'éden lui sont ouvertes". Par ce simple acte, répondre amen, par ceci est contenue la possibilité de rentrer dans le גן עדן. Car les lettres en elles-mêmes contiennent une force spirituelle incommensurable qui peut transporter l'homme et lui faire traverser toutes les dimensions spirituelles pour atteindre les porte du paradis.

Comme nous voyons que le mot qui désigne la main en langage saint se dit "יד" qui a la valeur numérique de 14 qui est la constitution même de la main car 4 doigts sont constitués de trois phalanges et le pouce de deux phalanges, en tout la main est constituée de 14 phalanges.

Le mot est l'essence même de ce qu'il défini. Le problème est que notre éducation fait que nous nous attachons à la définition du mot et non à son essence. Comment atteindre l'essence même du mot c'est-à-dire la parole divine, le souffle qui donne vie à la création? En se fondant au mot et cela passe par une annulation de soi, de cet ego qui essaie tout le temps d'exister et de s'accaparer ce monde dans lequel nous vivons. Ainsi commence la royauté de 

D-ieu.











המלך המרומם לבדו

Le roi seul dans les hauteurs

Le Midrash rapporte une discussion entre Adam et D-ieu:" D-ieu demande à Adam: quel est mon nom? Il lui répond "א-דני". Pour quelle raison demande D-ieu? Car tu es le maître, le roi de toutes les créatures. C'est ce qui est écrit:"אני השם הוא שמי" " je suis D-ieu et c'est mon nom". C'est le nom que m'a donné Adam, c'est le nom que j'ai placé entre moi et mon "essence", c'est le nom que j'ai placé entre moi et mes créatures".




"entre moi et mon essence" c'est-à-dire sans création, sans les créatures. Comme est-il possible qu'à ce niveau de vérité, de réalité, D-ieu puisse être appelé au nom de "א-דני"? Sur quoi peut-il être le roi s'il n'y a pas dans cette dimension de créatures? Comment peut-il être appelé roi et maître dans cette dimension où les créatures n'existent pas?




En fait le principe fondamental, l'essence même qui est contenue dans ces lettres que forment le mot"royauté" "מלכות" est différente de la définition que nous connaissons. Pour nous, la royauté représente, définie la domination que quelqu'un sur autrui. Ceci n'est que la définition conventionnelle et superficielle, un langage copié, לשון מושאל pour établir un lien, une relation entre les êtres.




Mais la véritable réalité de ce mot ( car le mot est la nature même de ce qu'il désigne, il donne vie à la chose vu que D-ieu a créé la création par des mots, des lettres) la véritable réalité d'un roi, d'un maître est d'être unique. Non pas seulement d'être seul mais d'être d'une unité parfaite et unique et qu'il n'y a rien d'autre que son unité. Une "unitude" qui dépasse la perception de ce que nous pouvons ressentir de son unicité, de sa royauté, "אין סוף לאחדותו" il n'y a pas de fin à son unité car s'il y avait une fin, cela voudrait dire qu'il est limité et donc créé! C'est cela מלכות, être roi cela est être sans distorsion possible, sans altération possible dans son unité sans limite sans début et sans fin. C'est ce queAdam avait perçu de la divinité, son unité totale, lui-même n'étant qu'une partie de son unité.




La nature de la royauté dans ce monde, règne du multiple, étant de faire réintégrer, d'unifier, de faire revenir le règne de "l'unitude". La royauté ne se dévoilant qu'en réintégrant la réalité de son "unitude". Lorsque l'homme accompli l'ordre divin, il doit devenir "un" avec l'ordre comme l'ange qui n'a pas de nom spécifique car il n'est que la mission elle-même, la mission finie, il réintègre "l'unitude".




Nous disons dans la prière de Rosh Hachana:" המלך המרומם לבדו" "le roi dans les hauteurs seul". C'est le principe de notre croyance, de notre אמונה", revenir au divin. Recevoir la royauté c'est réintégrer le monde de l'unité, l'unitude. Revenir à la dimension de la vérité d'avant la faute de Adam Harichon, ayant choisi volontairement le monde de la duplicité afin de revenir à la perception de l'unité. Comme il est écrit:" כי אני הוא עד שלא נברא העולם ואני הוא משנברא העולם" "car je suis celui qui est avant que le monde ne soit créé et je suis le même après avoir créé le monde". C'est-à-dire que cette "unitude" est sous-jaccente à ce monde où règne le multiple et qui à tout moment, l'homme en recevant sur lui la royauté peut se transporter dans cette dimension de la réalité vraie qu'est la perception où plutôt la non-perception de la création telle qu'elle est réellement. C'est la véritable réalité de ce qu'est un roi et sa royauté.

L'homme a la faculté d'appréhender toute chose. Ce simple fait prouve que la chose appréhendée est une création, puisque accessible à l'entendement humain et à ses facultés sensitives et cognitives. Il est impossible d'accéder à une chose qui n'a pas de lien avec nous-mêmes. Le fait d'être créé est une connexion très forte entre moi et le monde. Prenons l'exemple de la perception visuelle, il est connu que le principe moteur de la vue est dans le fait que l'oeil s'attache et s'unit à l'objet qui entre dans son champ de vision. Mais si ce lien ne se créé pas entre l'oeil et l'objet, il est impossible de le voir. [Ce lien est en fait le désir de posséder. Celui qui réveille ce désir, crée en lui automatiquement le lien qui l'unit à l'objet désiré car en fait c'est par ce désir (de donner) que D-ieu a créé les créatures qui chez l'homme se transforme, se déforme pour devenir une envie de posséder car le premier acte de Adam a été de désirer le fruit de la connaissance du bien et du mal pour se l'approprier].




Qu'est-ce que l'homme ne peut percevoir dans la création? La divinité qu'il y a dans toutes les créatures. Pourquoi? Car cela n'est pas de l'ordre de la création, c'est de l'ordre de l'incréé, de la non-perception.Celui qui veut s'unir au divin doit au préalable annuler sa particularité sa spécificité d'être une créature, en occultant justement cette faculté de percevoir soit de manière sensitive ou bien même de manière cognitive. Comment? En n'étant qu'un canal parfait où l'énergie divine pourra se diffuser sans altération aucune. Donner comme D-ieu donne sans espérer autre chose que de donner, sans espérer quelque chose en retour. S'annuler totalement, ne pas essayer de percevoir quoi que ce soit. Ne pas essayer de s'interposer, de s'imposer entre la lumière divine et la création, ne pas essayer même d'être l'interface entre lui et les créatures. Toute volonté propre aussi pure soit-elle, n'est qu'une déformation de cette lumière divine qui va faire écran et qui va donner la possibilité à la création d'être perçue et automatiquement la dichotomie de ce monde va se révéler.


C'est ce que le verset exprime par ces mots:" et tu diras dans ton cœur "c'est ma force et la puissance de ma main qui a fait cette guerre" et alors tu te rappelleras que seul D-ieu donne la force de faire la guerre"

Qu'est-ce qui fait que tu ressentes que c'est toi qui fait la guerre? Le fait de s'accaparer cette guerre. Qu'est-ce qui fait que tu ressentes cette force qui se diffuse en toi? N'est-ce pas le fait même de penser et de ressentir cette vitalité divine et par cela, se matérialise toutes ces forces en une multiplicité où justement le divin se cache et de ce fait, apparaît ce désir d'exister et de créer. Pour cela, la seule solution est de "se souvenir que seul D-ieu donne la force" c'est-à-dire arriver à l'inconcevable, à l'incréé, et par cela, la puissance de D-ieu se révélera, elle jaillira d'elle-même comme une source qui jaillit de nulle part où plutôt de partout car elle est "unitude".








הבריאה בגין דישתמודעין ליה

La création comme révélateur de divinité




Tout le but de la création est d'avoir la possibilité de percevoir D-ieu sa bonté et sa puissance. La création étant un doigt pointé indiquant une direction. Chaque créature pointant dans sa propre direction et criant qu'il n'est l'oeuvre que de D-ieu. Toutes les créatures ayant la même finalité.

C'est ce qu'enseigne Rabbi Meïr:" quelle est la différence entre la couleur bleu d'azur, téh'élet

( תכלת) et les autres couleurs? ( la Torah ayant exigée de teindre un des fils de laine des tsitsits en cette couleur de תכלת). La différence est que la couleur téh'élet fait rappeler la mer qui elle-même fait rappeler le ciel qui fait rappeler le trône divin". Voici donc que la couleur תכלת amène, renvoi au trône divin . Cette couleur a en elle la puissance d'atteindre le trône divin. Elle a en elle le trône divin. Celui qui accompli le commandement de mettre le תכלת sur son fil de tsitsit, se tient en pensée devant le trône divin et reçoit la présence divine sur lui. Le regard amenant au souvenir qui amène à l'action. Et ceci ne se déclenche que par le divin qui se trouve dans ce simple fil de תכלת. C'est le principe même de toute la création: rien n'est créé pour lui-même car rien n'a de réalité propre. La définition même de l'objet n'est rien d'autre que l'énergie divine.

Lorsque nous méditons sur le principe même de l'écriture, nous remarquons que lorsqu'on lit une lettre, ce ne sont pas les mots que l'on perçoit mais plutôt l'auteur de la lettre avec tous ses ressentis qu'il veut nous faire passer. Nous atteignons jusqu'aux plus profond de ses humeurs rien qu'en lisant les mots qui sont devant nos yeux, sa colère, son inquiétude sa joie sa sérénité...la personne ayant écrit la lettre se trouve devant nos yeux car même si nous n'avons entre nos mains qu'une feuille de papier, une écriture dépourvue de vie, d'énergie mais puisqu'elle montre et transmet cette volonté de l'écrivain à transmettre quelque chose, cette même énergie matérialise la personne devant nos yeux.

Ainsi en est-il de la création, elle transpire la volonté divine et celui qui comprendra que la création n'est qu'un message que son créateur écrit et transmet à ses créatures, alors celui-ci verra apparaître à ses yeux la volonté divine et par cela, ressentira que le créateur est omniprésent. Nous comprenons maintenant fortement le niveau extrême de connaissance de Moshé Rabbénou par le fait qu'il ai dit à D-ieu après la faute du veau d'or:" efface moi je t'en prie du livre que tu as écrit" c'est-à-dire que Moshé avait une telle perception de la vérité qu'il considérait l'oeuvre de la création comme un livre que D-ieu avait écrit et par cela était en parfaite union avec son créateur ressentant sa présence rien que par les créatures qu'il rencontrait.

Pourquoi ne peut-on percevoir la création comme un livre où chaque créature chaque création serait un message qui nous est transmis par D-ieu? Par le simple fait de vouloir s'accaparer ce monde, par cette distorsion de la lumière divine conséquence de la "désharmonie" des principes qui nous unis. Si nous traversons ce monde comme un canal qui n'est là que pour transmettre, donner pour donner alors,cette création deviendra pour nous un livre ouvert au divin. Donner à la création et aux créatures comme D-ieu lui-même qui ne fait que donner, nous ouvrira à la création et aux créatures qui la remplient et par cela, nous découvrirons quel est notre but réel dans ce monde, dévoiler publier la divinité qui est dans ce monde pour retourner au divin qui est en nous.









כח האחדות la force de l'unité




nous trouvons dans la גמרא פסחים cet enseignement: " l'impureté ne touche pas la communauté

et celle-ci peut approcher le קרבן פסח en son temps bien que la majorité de la communauté soit impure". Il y a une discussion dans le Talmud si cette impureté est "repoussée" " דחויה" ou bien elle est "permise" "הותרה". Pour en expliquer la raison, le Midrash rapporte l'enseignement de רבי אלעזר בנו של רבי רליעזר הקפר qui dit:" même si Israël font l'idolâtrie mais qu'il y a la paix entre eux, D-ieu décrète que le Satan ne peut toucher Israël". Ainsi il est dit dans le Zohar: "chaque fois que les hommes sont dans une même volonté et un seul cœur, bien qu'ils se révoltent contre le saint béni, le jugement ne les dominent pas, ils ne sont pas assujettis au jugement du ciel".

De la même manière que la racine de l'impureté (qui est la faute) si la communauté faute même par l'idolâtrie, il n'est pas possible au Satan de lui faire du mal. Si la communauté est en union, c'est-à-dire que la faute n'a pas d'influence sur un ציבור ainsi l'impureté ne peut toucher une communauté. Lorsque le ציבור est impur mais reste en fusion lorsqu'il apporte le קרבן פסח, la מצוה les unie et l'impureté n'a plus d'influence sur eux, pour cela la טומאה est soit repoussée soit permise. Bien que le ציבור doit faire תשובה lorsqu'il faute, de même que lorsque le ציבור se rend impur, il doit se purifier mais l'influence, la "השפעה" et la puissance de la faute et de l'impureté ne se tient pas dans un ציבור puisque la force de ce ציבור est plus forte que leurs forces qui pour cela, ne peuvent se diffuser.




Pourquoi le Satan ne peut toucher Israël lorsqu'il faute tout en état en état de paix unificateur?

Pour que le Satan reçoive la permission de punir dans ce monde, il faut qu'il y est un jugement céleste, une accusation et une sentence. Alors le Satan est envoyé pour punir.




Le Zohar explique ainsi: il existe une "droite" en "haut" dans la dimension de la pureté supérieurs (בקדושה) et une "droite" en "bas" dans l'autre dimension qui est "l'autre côté" (בסטרא אחרא) de même il y a une gauche dans la קדושה et une gauche dans la סטרא אחרא qui est représentée par le serpent primordial, le נחש הקדמון.




Le Ari zal explique que אבראם représente la droite dans la קדושה le "חסד" et יצחק, la gauche dans la קדושה, la "גבורה". Ces deux principes ספירות appelés חסד et גבורה. Ismaël ישמעאלreprésentant la "klippa" de חסד et Essav, עשו la "klippa" de גבורה.




Il est connu que le mal ne peut puiser sa force d'exister et donc d'accuser de son propre côté car la klipa c'est-à-dire l'écorce (donc le mal) qui est la protection de la lumière du principe même, ne tire sa source d'existence que du principe lui-même par contre, il peut agir et influer sur l'autre principe. C'est-à-dire que"klipa" de חסד va influer sur גבורה et "klipa" de גבורה va influer sur חסד.




Les âmes d'Israël dont leur source est חסד, ne pourront être atteintes que par la klipa de גבורה et les âmes d'Israël dont leur source est dans גבורה ne pourront être atteintes que par la "klipa" deחסד . (Le חסד se matérialisant dans l'homme par le fait de donner pour donner sans retour, "désir" pur, sa klipac'est-à-dire la matérialisation du mal se fera par le fait de vouloir prendre ou bien de donner pour recevoir, le désir se transformant en "envie". Ainsi la גבורה, est la matérialisation de la "relation", sa klipa va transformer cette relation en colère ou guerre.




Nous voyons ainsi יצחק dont la racine de son âme vient du côté gauche de la קדושה, la גבורה, représentant le mariage (relation) extrême car n'ayant eu qu'une seule femme, a enduré des souffrances venant deישמעאל, qui représente la klipa de חסד, car la bonté de ישמעאל n'était pas désintéressée, il tirait profit du fait de donner (jusqu'à donner sa fille pour sauver des étrangers).

Ainsi la racine de l'âme deיעקב vient du principe qui s'appelle "תפארת", la beauté qui est l'harmonie entre la droite et la gauche dont ses souffrances sont venues de la klipa de גבורה représentée par עשו.




Lorsque Israël se trouve en union (באחדות), aucune accusation ne peut venir du ciel et automatiquement aucune sentence ne peut être décrétée. Pour cela, le Satan (de lui-même) ne peut atteindre Israël. Cette union ne peut se créer qu'en éliminant l'ego créé par la klipa de chaque principe dans chaque personne qui compose la communauté et ainsi tous les principes peuvent s'exprimer par l'harmonie que matérialise le principe appelé תפארת. L'union de חסד et גבורה.




Il est écrit que Ismaël écrit de la droite vers la gauche comme Israël car sa racine vient aussi de la droite, de la klipa de חסד comme le verset fait allusion "שנים עשר נשיאם יוליד ונתתיו לגוי גדול" la fin des mots faisant le mot "דרום" "sud" qui représente la droite. Ce qui n'est pas le cas des autres nations qui écrivent de la gauche vers la droite car leurs racines se trouvent dans la klipa de la gauche גבורה. Ainsi il est écrit à propos de Caïn " והיה כל מוצאי יהרגני" " et tout celui qui me trouvera, me tuera". Toutes les quatre lettres, cela forme "ימין" la droite car Caïn dont sa racine est dans la gauche, dans la klipa de laגבורה avait peur de la droite du חסד.




Le Midrash écrit:" est grand le Shalom, la paix car même si Israël fait la faute de l'idolâtrie (toutes sortes d'idolâtrie) mais qu'il y a la paix et l'union entre eux, même moi D-ieu, je ne peux les punir car la paix empêche le jugement de se matérialiser sur cette communauté". Car en fait D-ieu a décrété que la punition ne peut venir que s'il y a une accusation et puisque le Shalom est dans le peuple d'Israël, l'accusation ne peut se matérialiser. Le Shalom étant la matérialisation de l'harmonie entre le חסד et la גבורה qui fait que le mal qui est dans les klipot ne peut se former pour accuser. Et donc toute l'influence bénéfique va se diffuser automatiquement et obligatoirement par cette dimension de soi qui est le Shalom, dimension de l'unité sans aucun empêchement sans aucun obstacle comme un avion se déplaçant dans les airs au contraire d'une voiture faisant des détours pour arriver à sa destination. Ainsi il est fait allusion dans le verset du livre d'Esther: "לך כנוס כל היהודים....ובכן אבוא אל המלך אשר לא כדת" Esther demandant à Mordéchaï "va et rassemble tous les juifs.....et par cela, je me présenterai devant le roi.." s'il y a l'unicité, une fusion émotionnelle entre eux, alors il est possible de se tenir devant le jugement divin même s'ils ne sont pas apte "אשר לא כדת".








De l'obligation du jugement d'être un individu-assemblée.




Le premier fondement qu'un homme doit développer dans la construction de son être est de façonner sa propre "personnalité". Développer ses propres capacités pour s'épanouir dans son monde.

Le deuxième fondement est d'intégrer cette personnalité, son identité dans la communauté.

Une assemblée n'est pas un assemblage de nombre d'individus mais l'assemblée est une nouvelle réalitéjusqu'à ce que ses lois diffèrent des lois des individus. De même à propos de la providence divine, elle est différemment gérée selon la communauté ou l'individu.

Il y a une contradiction dans les versets. Il est écrit:" il se met en colère tous les jours" donc malgré sa colère, Israël existe toujours et un autre verset qui dit:" devant sa colère, qui peut se tenir?" Donc il est impossible d'exister devant sa colère!

La réponse est:" il est vrai qu'un individu ne peut se tenir devant la colère divine mais s'il n'annule pour devenir une partie de cette réalité qui s'appelle "ציבור" "communauté" alors la colère n'a pas d'emprise sur lui.




Quelle est le fondement de cette différence?




Nous allons un peu réfléchir. Un "arbre" est un "tout" qui est constitué de racines d'une écorce de branches de feuilles et de fruits. Ce sont des éléments individuels qui sont inclus dans cet assemblage qu'est un arbre. Chaque feuille puise sa vitalité de l'arbre lui-même et lorsqu'elle tombe de la branche, elle se fane.




Ainsi en est-il de la communauté d'Israël, elle est une sorte d'arbre et chaque individu qui la compose est considéré comme une feuille de l'arbre et tout le temps où l'individu est attaché, relié réuni à la communauté, il puise sa vitalité, son énergie spirituelle de la communauté d'Israël. Par contre s'il se désunie, se désolidarise de la communauté, alors il se fane et perd sa vitalité et son énergie spirituelle. C'est cette notion que nos sages ont résumée par ces paroles:" הפורש מן הציבור" "celui qui se sépare de la communauté".




Voici que la feuille attachée à sa branche n'a aucune "intention" de se détacher de son endroit de vie maisl'homme peut avoir et a cette impression de pouvoir exister sans la communauté d'avoir cette sensation illusoire de pouvoir vivre une vie individuelle spirituelle et ne ressent pas ce lien "inéluctable" qui le lie à la communauté. Il ne ressent pas cette dimension de son être qui n'existe que par son rattachement à la communauté.




Et pourquoi?




L'homme possède une intelligence, un intellect et par cela, il a une perception très forte de lui-même qui lui fait ressentir qu'il a une vie indépendante, qu'il n'a pas besoin des autres, qu'il peut se suffire à lui-même et qu'il puise sa vitalité énergétique spirituelle de son intellect comme une sorte de centrale nucléaire qui transforme cette énergie venue du divin en pulsions vitales, sa propre sève qui se génère d'elle-même qui va elle-même provoquer en lui une impression illusoire d'indépendance jusqu'à en oublier d'où vient cette énergie spirituelle et nourricière.




Il faut à l'homme une intelligence supérieure (בינה יתרה) afin de percevoir comment ce monde se compose et fonctionne. Développer une lucidité supérieure issue de son intellect-séparé qui lui, reçoit cette énergie spirituelle qui la transmet à son intellect-intégré, à son corps et ainsi ressentir que cette énergie qu''il reçoit lui vient de cette intellect séparé qui lui est issu d'un intellect beaucoup plus grand qui s'appelle "כלל ישראל" "la communauté d'Israël". Chaque individu tirant sa vitalité énergétique de cet intellect-agent appelé"כלל ישראל".




L'homme a l'obligation d'élargir son esprit et de percevoir que la communauté est la source nourricière de chaque individu qui la compose.




"tout jeûne public qui n'inclut pas des fauteurs d'Israël n'est pas considéré comme un jeûne car voici que la plante appelée h'elbona qui dégage une mauvaise odeur est incluse dans les encenses qui étaient brûlées tous les jours au saint temple. De même les quatre espèces que l'on agite à la fête de Souccot, deux de ces espèces ont la possibilité de fructifier et deux sont stériles. Chacun dépendant des autres. Les quatre devant être obligatoirement réunies et faire un seul bouquet pour être quitte de la Mitsva. De même Israël ne peut être agréé uniquement que s'ils forment une assemblée unie". Chacun étant le maillon manquant de cette chaîne et sans cette union des justes et des mécréants le jeûne ne peut s'élever jusqu'au ciel, les justes ressemblant aux arbres fruitiers et les mécréants aux arbres stériles.




Nous pouvons comprendre que le mécréant dépende et soit suspendu aux actions du juste mais que le juste dépende et soit suspendu aux actions du mécréant, comment cela peut il être appréhendé?

Le כלל ישראל est une réalité spécifique où toute individualité se fond en lui n'étant plus qu'une partie intégrée qui s'annule pour se transformer en une entité globale que l'on soit individuellement juste ou mécréant.




Nous pouvons expliquer cette notion de communauté d'une manière plus profonde.

כלל ישראל dans son essence est collé, a conscience d'être uni à D-ieu car il est le peuple de D-ieu et donc ce qui est uni à D-ieu a en lui-même cette notion d'unité car l'unité ne peut supporter le multiple et donc le rejette comme cet arbre qui puise sa vitalité de ses racines. La racine du כלל ישראל étant l'unité d'avec D-ieu. Ce n'est qu'en s'unifiant au כלל ישראל que l'on pourra puiser cette énergie qui vient du divin. Sans cette annulation au כלל, il est impossible de se connecter, de se fondre et de s'unir de soi-même au divin. L'égoïsme et l'identité personnelle sont les plus horribles perceptions qui peuvent être perçues dans le כלל. C'est un domaine privé. Les nations du monde ne peuvent concevoir cette notion d'annulation au profit d'une assemblée. Ils ont une notion de pays mais cela est une association d'individus ayant un but commun, chacun ayant ses propres aspirations qu'il partage avec d'autres individualités. C'est un domaine public où tous vivent une vie de dualité, de dichotomie où chacun est différent, étranger. כלל ישראל a en lui cette essence divine qui est unité. La racine du peuple d'Israël étant cette faculté à changer de dimension, d'individu spécifique devenir une partie intégrante d'unכלל. Annulation de ses propres aspirations ne veut pas dire "ne plus exister" "ne plus être soi-même" mais plutôt rentrer dans une autre dimension de "soi", devenir un domaine privée, une autre perception de ma réalité qui est cette union d'avec le divin. Devenir "un " avec D-ieu qui est notre véritable réalité.







הבריאה: מקום שכולו אומר כבוד

la création: l'endroit où tout exprime sa gloire





le Rabbénou Yona dit:" toutes les créatures ont été créées pour l'honneur de D-ieu comme le verset dit:" tout ce qui est nommé dans la création, par mon nom et pour mon honneur je les ai créés בראתיו et formés יצרתיוet même faits עשיתיו".




Que veulent dire exactement ces mots "toutes les créatures ont été créées pour sa gloire"?

Cela veut dire que la création est l'endroit où la gloire divine se dévoile et où elle peut être perçue. Incroyable fondement que Rabbénou Yona nous enseigne. Derrière chaque création, se trouve cette énergie divine que l'on peut percevoir.




Comment arriver à percevoir D-ieu derrière cette création?

En tournant toutes nos pensées vers lui, en respirant D-ieu, en pensant D-ieu, en parlant D-ieu, en agissant D-ieu. Puisque la création respire D-ieu donc l'honorer est de tourner toutes nos aspirations vers lui. Comme lors d'une cérémonie en l'honneur d'un roi, tout ce qui entoure l'événement n'est qu'une gloire au roi, les gens ne parlent que de l'événement les préparatifs transpirent l'honneur royal, les décorations les musiques les défilés. Ainsi l'homme doit ressentir que la création n'est qu'un endroit où à chaque moment le roi se dévoile et donc, il faut l'honorer à chaque moment par nos pensées, nos paroles et nos actes.




Le rav plus loin écrit ainsi: "logiquement, tout celui qui profane le nom divin et dénigre sa parole, perd tout espoir car il ne fait pas que ne pas accomplir ce qui est exigé de lui du fait de sa création c'est-à-dire d'honorer son nom et de le sanctifier mais il inverse ce pour quoi il a été créé et profane son saint nom".

Car du fait que toute la création respire l'honneur de D-ieu "מקום שכולו אומר כבוד",

" לכבודי בראתיו", il n'y a pas le moindre souffle dans la création qui n'exprime pas sa gloire et donc il est évident que chaque disgression dans ma perception de la création est comparée à une profanation car je remplace D-ieu par un illusoire ego.




Comment peut-on dire que la Torah ne vient pas du ciel? En ne voyant pas le ciel et le divin dans la Torah. Car si la Torah était perçue comme étant sans fin et sans but, il serait évident que nous ressentirionscette impression divine d'infini qu'il y a en elle. Et penser que la Torah peut être appréhendée, définie et limitée par nos propres raisonnements, il n'y a pas plus grande profanation du nom divin.




Ainsi celui qui rabaisse un érudit de Torah, ne fait que toucher, profaner le divin que cet érudit a réveillé en lui car chacune de ses pensées de ses paroles et de ses actes transpirent la sainteté divine qu'il y a en lui.




Puisque tout a été créé pour son honneur, l'homme a l'obligation de porter son attention, de réveiller sa conscience à tout moment afin d'honorer la présence divine qui se trouve en lui par sa pensée, sa parole et son action, et de les épurer de toute influence profane où son intérêt personnel prendrait place.Purifier son âme animal, ses pulsions qui génèrent en lui un ego qui profane la présence divine qui est en lui. Ainsi chante le verset:

" אברכה את הי בכל עת תמיד תהלתו בפי"

" que je puisse bénir D-ieu à tout moment, que sa louange soit tout le temps dans ma bouche"








יראת שמים רתימת הבריאה




la crainte du ciel, l'attelage et le harnais de la création.




Nos sages demande:" pourquoi avoir fait précéder le chapitre "שמע ישראל"

"écoute Israël" à "והיה אם שמוע" "et ce sera si vous écoutez les commandements"?

Afin de recevoir le joug de la royauté divine " עול מלכות שמים " en premier puis le "עול מצות" le joug des commandements divins"




nous comprenons de cet enseignement que le joug divin et le joug des commandements sont deux notions complètement séparées.




Quelle est la limite de l'acceptation du joug de la royauté divine, sa fonction dans la création?

Puisque le principe même de la création est de servir et de diffuser la gloire divine, son essence même étant cette énergie divine, cela en devient son fondement, le principe cinétique et la destination de la création et de ses créatures. Comment la gloire de la royauté divine peut elle s'exprimer dans la création? Par le fait que toutes les créatures portent en elles le joug de la royauté divine. Et cela se manifeste par une crainte indicible de D-ieu.

"כולם עושים באימה וביראה רצון קונם" " tous font avec terreur et crainte la volonté de leur maître". Carlorsque D-ieu a créé la création pour répandre sa gloire, il l'a créée, de la plus petite des créatures jusqu'au plus grand des esprits angéliques, depuis la première émanation de la création jusqu'au monde le plus bas, tous sans exception, avec en eux la crainte de D-ieu, dans leurs essences dans leurs situations dans leurs endroits cette crainte divine les accompagne, les entoure. Le fil qui relie tous ces mondes et ces créatures est ce fil de la crainte divine. Toute la réalité de la création respire la crainte divine. Car grâce à cette crainte toute la création et ceux qui la composent sont harnachées au joug de la royauté divine. Jusqu'au point que sans cette crainte divine, toute sagesse serait dénuée de sens car n'ayant aucune attache avec la réalité qui amène au divin, à tel point qu'elle ne pourrait avoir d'endroit, ne pourrait se matérialiser sur aucune vérité car la réalité de la création ne repose que sur le joug de la royauté divine et si la sagesse ne s'imbrique pas dans ce joug, l'homme malgré toute son intelligence et ses philosophies extrêmement sophistiquées, aura toujours la possibilité de fauter.




La crainte divine étant un niveau de perception, une dimension du réel extrêmement vaporeux où toute créature à sa racine. Les créatures angéliques bien qu'elles n'aient pas le libre-arbitre et sont donc astreint à agir selon l'ordre divin, eux-mêmes ne se matérialisent et ne s'exécutent que par cette énergie divine qui s'appelle "crainte divine". Ressentir la crainte divine est en fait se hisser à un niveau de perception de la réalité extrême qui automatiquement va diffuser sur l'homme le joug de la royauté divine. Être en harmonie avec les énergies cosmiques divines fait apparaître la crainte divine en nous.








"אהללה הי בחיי" " je ferai les louanges de D-ieu toute ma vie".





À propos du verset:" D-ieu tu craindras et tu le serviras", le Ramban écrit: [ et tu le serviras avec ton esprit, c'est-à-dire que tu sois pour lui à tout moment comme un esclave acheté au marché des esclaves servant son maître continuellement considérant le service de son maître comme essentiel et son propre service comme secondaire jusqu'à percevoir ce que les paroles de nos sages:

"וכל מעשיך יהיו לשם שמים" " et tous tes actes seront dirigées vers le ciel" jusqu'à ce que même les besoins de ton corps soient dirigées et contrôlées en direction du divin. Manger-boire-dormir et tous tes besoins soient contrôlées pour uniquement renforcer le corps le rendre sain afin d'accéder au service divin et ainsi réaliser la vocation de ce verset "et je ferai tes louanges mon

D-ieu tous les instants de ma vie" ]




Explication: tout le but de la vie d'un homme est de remercier et de louer son grand nom béni mais pas comme ce que nous comprenons faussement c'est-à-dire que nous remercions D-ieu du fait même de nous avoir donné la vie, mais au contraire, D-ieu nous a donné la vie afin de le remercier et de le louer. Car ainsi est le fondement de la création: il n'y a pas même un fil de cheveux qui est créé pour lui-même mais son existence et sa nature ne sont que pour servir D-ieu et dévoiler la beauté de l'honneur royal et son harmonie. Il n'y a aucun autre but et finalité à la création si ce n'est de reconnaître sa puissance et l'honneur de sa royauté comme ce que nos maîtres ont enseigné dans les chapitres des pères :" tout ce que D-ieu a créé dans son monde n'a été créé que pour son honneur".




Le Ramban explique que le but des Mitsvot est de croire en notre D-ieu et de reconnaître qu'il est notre créateur qui est en fait la finalité de la création car il n'y a pas d'autre raison à cette création originale. Le seul désir qu'a le D-ieu supérieur dans ce monde inférieur est que l'homme reconnaisse, perçoive et remercie son D-ieu créateur.




C'est l'intention du Ramban lorsqu'il dit que le principe même de la vie est de remercier et de faire les louanges de son grand nom saint.




Ressentir que chaque action chaque parole et chaque pensée ne sont tournées que vers le divin. Annuler notre soi-disant vie personnelle au profit de son service. Annuler l'ego qui anime notre vie végétalepour se sublimer et traverser les dimensions de la création afin de percevoir la véritable source divine où il n'y a qu'unité. Même les pulsions animales les plus insignifiantes et les plus basses n'ont leur origine que dans son unité indicible. Lorsque nous dirigeons nos pensées nos paroles et nos actions vers leur origine unique, nous nous transportons automatiquement dans le monde du divin et nous nous unifions à notre finalité, l'unification avec

D-ieu.







"שהכל ברא לכבודו" " tout a été créé pour son honneur"





le sabba de Kelm fait remarquer quelque chose de redoutable dans la conduite divine. Les hommes ne se réalisent pas comme ce que D-ieu se réalise dans la création. Plus un homme est important dans les relations sociales plus il acquiert une importance intrinsèque, il aura une vie plus douce avec plus de considérations. Sa vie sera allégée et privilégiée. Ce qui n'est pas le cas dans la réalité divine de la création. Car plus l'homme est important, plus il est proche de l'unité divine, plus sa charge sera conséquente. Son obligation changera selon sa situation spirituelle. Car nous voyons dans les versets de la Torah que Éliézer le fils de Aaron le grand prêtre avait la charge de transporter à même ses épaules toute la quantité de parfums et d'huile pour le service de la tente d'assignation pour toute une année, ce qui était une charge extrêmement harassante à porter dans le désert pour un seul homme. Mais puisque Éliézer était extrêmement fort comme Yaacov notre ancêtre, cette charge lui était réservée. Il y a lieu de s'étonner! Comment se fait-il que le fils de Aaron qui était un des princes de la tribu des Lévi a t-il été désigné pour porter une charge aussi lourde aux yeux de toute l'assemblée d'Israël? Car bien qu'il soit fort et soit apte à porter ce poids, il n'était pas de son rang de se montrer peinant devant la communauté?




De même nous trouvons Moshé rabbénou lui-même étant obligé de supporter la charge de toute cette assemblée, la conduire dans le désert, la juger, lui fournir nourriture et boisson. Peut on imaginer l'extrême lourdeur de la charge qui incombait au plus grand du peuple d'Israël? Non seulement il supportait le poids extrêmement lourd de les conduire à travers le désert pendant 40 ans mais au final il a été puni de la plus sévère des manières pour ne pas avoir eu une fois un comportement qui à son niveau n'était pas "parfait".




En vérité d'après le principe fondamental que nous avons extirpé de la matière qui dit qu'il n'y a pas même le fil d'un cheveu qui a une existence et une réalité propre et singulière, et que chaque création et créature n'a été créée que pour l'honneur de la royauté divine " tout ce qui a une appréhension, par mon nom et pour mon honneur, je l'ai créé ( dans le monde des âmes) je l'ai formé (dans le monde angélique) et je l'ai fait (dans le monde matériel)" nous pouvons comprendre cette conduite divine. Et donc si Éliézer était aussi fort que Yaacov notre ancêtre, cela n'était pas pour rien ou plutôt pas pour son propre intérêt mais parce qu'il y avait une finalité à cette force qui lui était octroyée car rien n'est laissé au hasard mais cette force lui a été octroyée pour le service divin du transport des parfums et des huiles saintes et par ce fait, il servait D-ieu et l'honorait et au lieu d'être un rabaissement de sa réalité (pour son ego cela était réellement un rabaissement) au contraire cela était une élévation pour son âme car par le dévoilement de la lumière divine conséquence de son acte, la création toute entière s'élevait. Et s'il avait des épaules encore plus larges, il aurait encore porté une plus lourde charge. Et pour cette raison, Moshé rabbénou avait cette charge de porter tout le peuple sur ses "épaules" car D-ieu lui avait octroyé cette force pour supporter le peuple. Moshé a mis donc toutes ses forces dans cette charge sans s'octroyer la moindre énergie pour ses "propres besoins" car cela n'existe pas une existence propre et individuelle en réalité, toute énergie se recycle et se transfert dans ce monde de la création. Rien ne se perd et n'a d'identité propre. "tout ce que créé D-ieu dans son monde, n'est que pour son honneur".




C'est ce que nos maîtres enseignent:" plus l'homme est grand, plus son mauvais penchant est grand" car il ne peut en être autrement car se pourrait-il qu'il puisse garder de ses forces pour lui-même?







"וידע כל פעול כי אתה פעלתו" " et toute action saura que tu es celui qui fait l'action"





" tu règnes sur tout le monde par ton honneur" c'est-à-dire par l'honneur de sa royauté qui se dévoile, les créatures reconnaîtront sa royauté bénie et nous prions afin que D-ieu dévoile sa royauté dans sa "gloire" "בכבודו" et par cela, toutes ses actions reconnaîtront que tu es celui qui agit et qui diffuse toute cette énergie cosmique.




Il y a lieu de comprendre car en fin de compte: connaître D-ieu dans la création est à priori une notion à la portée de tout le monde! Un raisonnement enfantin arrive à la conclusion que rien ne se crée de lui-même. Il y a besoin que l'honneur et la gloire divine se dévoilent à nos yeux afin de percevoir le D-ieu créateur? Un si grand dévoilement pour savoir que nous sommes des créatures et que D-ieu est notre créateur?




Nos maîtres enseignent:" tout celui qui reconnaît une existence propre aux forces cosmiques que la Torah définie comme "עבודה זרה" " service étranger" est considéré comme reniant toute la Torah". Nos sages viendraient-ils nous enseigner quelque chose d'évident? Où est la nouveauté dans cet enseignement? Il est évident que celui qui reconnaît une réalité séparée et indépendante aux forces cosmiques serait en totale contradiction avec la Torah qui est source d'unité! Que veulent réellement nous enseigner nos maîtres de mémoire bénie?




Le verset enseigne: "de peur que tu lèves les yeux au ciel et que tu vois le soleil la lune et les étoiles que D-ieu a donnés comme part à tous les peuples qui résident sous les cieux" . Rashi explique les mots de ce verset " D-ieu a donné aux peuples comme part" ainsi: "comme divinités", "il ne va pas les empêcher de se tromper et de voir en eux une puissance divine indépendante". Nous apprenons d'ici le fondement du service idolâtre "il ne les empêche pas de se tromper" " leur part est dans l'erreur"




le secret profond qu'il y a caché derrière cet enseignement est ainsi: il est évident qu'à la lumière de l'intelligence cognitive, même les nations peuvent percevoir l'unité divine qui trame son fil derrière toute la création. Seulement, par la perception cognitive, par une construction intellectuelle, par le raisonnement uniquement, il y a matière à se tromper. Comme ce que le Ramban dit: "il est impossible de s'appuyer sur l'intelligence cognitive et même sur la plus grande qu'il puisse exister car celle-ci "construit et détruit" "בונה וסותר". Et puisque D-ieu ne les empêche pas de se tromper, en fin de compte par leur intelligence cognitive, ils se trompent et en arrivent à percevoir que chaque astre a en lui une puissance créatrice indépendante". C'est le mone de la dichotomie.




Mais sur nous, les enfants de Avraham Itshak et Yaacov voici qu'il est écrit:" D-ieu vous a pris....afin que vous soyez pour lui un peuple en héritage comme ce jour" c'est-à-dire qu'il nous empêche de nous tromper et lorsque nous portons notre regard sur les astres et la course des étoiles dans le ciel, de suite nous reconnaissons qui a créé ces créatures célestes. La raison n'est pas parce que nous comprenons plus que les autres nations car d'un point de vue intellectuel, nous sommes du même niveau mais bien parce que notre foi divine ne se repose pas sur une construction intellectuelle comme il est dit:" car la part de D-ieu c'est son peuple, Yaacov c'est le lot de son héritage" pour dire que notre perception spirituelle du monde n'est pas qu'une perception passant par l'intellect mais cela passe aussi par une perception sensorielle aussi qui est issue d'une perception extra-sensorielle et dans une perception sensorielle, il n' y a pas de possibilité de se tromper. Seul le raisonnement est faillible mais le sens lui est infaillible. Percevoir D-ieu par les sens est possible si nous faisons abstraction de notre intellect, si nous le "shuntons". La philosophie est une sagesse basée sur l'intellect et donc sujette à l'erreur tout comme les sciences. Par contre la sagesse divine supérieure est au-delà de l'intellect cognitif qui lui est stimulé par des pulsions électro-chimiques émises par l'âme animale en réaction à la perception du monde extérieur et intérieur de l'homme. Comment arriver à se déconnecter de cet intellect inférieur? En essayant de faire abstraction de ces pulsions électro-chimiques produites par l'âme animale qui aura pour conséquence de faire régner une harmonie intérieure. Cela passe par une conscience de tous les instants qui va éliminer cet ego qui submerge notre esprit et par cela, la perception extra-sensorielle va se déverser sur nos sens et nous faire percevoir ce qui n'est pas percevable lorsque notre âme animale est en éveil.




C'est cela le secret de la consistance de l'âme du peuple d'Israël, sa vision peut atteindre un niveau de perception extra-sensorielle car "חלק השם עמו" " car la part de D-ieu c'est son peuple" et il nous a donné aussi "נר מצוה ותורה אור" " la Mitsva est la lampe et la Torah la lumière" pour pouvoir nous frayer un chemin dans ce labyrinthe qu'est notre corps et extirper l'âme de celui-ci.




Dans les temps d'avant même les gens simples avaient cette possibilité de percevoir le divin d'une manière sensitive car ils gardaient la Torah d'une manière parfaite et par cela, ils étaient plus proches de D-ieu et leur foi était une foi basée sur les sens.




Mais si cette foi n'est basée que sur l'intellect non séparé, construction cérébrale muée par le raisonnement, supportée par une vue de l'esprit, ceci est aussi appelé comme s'il reconnaît une réalité à l'idolâtrie. Et c'est cela qui écrit en filigrane dans ces mots "כל מודים בעבודה זרה" " tout celui qui reconnaît l'idolâtrie" "tout celui" même celui qui a foi en D-ieu mais que celle-ci est basée sur une construction cérébrale. Car tant que cette lumière divine ne traverse pas ses sens du fait de son éloignement spirituel et qu'il avance dans l'obscurité épaisse de la dualité, il donnera toujours une importance extrême à la matière et par cela, il s'appellera "reconnaître et donner une importance à l'idolâtrie".









Réflexions sur la façon d'aborder le divin




nous avons vu que la perception de la divinité peut se faire de deux manières soit d'une manière cérébrale soit d'une manière sensorielle. La manière cérébrale est proche de l'idolâtrie car elle permet à la dualité de se matérialiser par contre la perception sensorielle qui ne peut passer que par l'annulation de la perception dualiste de ce monde, permet l'expression de l'unité et le dévoilement de D-ieu.




Prenons un exemple: "פותח את ידך ומשביע לכל חי רצון" " ouvres ta main D-ieu et rassasies tout ce qui vie de ta volonté bienveillante". Comment exprimer cette prière?

D'une manière cérébrale, j'ouvre mes mains pour recevoir l'influence divine d'en haut. C'est-à-dire je matérialise mon monde de dualité, je suis et je demande. Sur cela, l'enseignement dit:" כל מודים בעבודה זרה" cette vision dualiste est la vision de l'idolâtre qui passe par l'intellect non-séparé.




Par contre la vision sensorielle née d'une perception extra-sensorielle fera ressentir une indicible unité qui va nous transporter dans une intemporalité où tout n'est qu'énergie divine et où effectivement tout ne dépend et ne vit que par sa volonté bienveillante sans fin, car la fin est une limite liée au monde de la dichotomie.




Autre exemple: si nous regardons un singe au zoo, nous remarquons que dans sa nature même, il a des caractéristiques à priori humaines comme le déplacement la préhension des objets jusqu'aux mimiques même du visage, jusqu'à ce qu'un courant scientifique naisse de cette observation: "la théorie de l'évolution" qui dit que l'homme serait un singe évolué. Comment en est-on arrivé à cette conclusion absurde? Par cette vision cérébrale du monde mais si la perception du monde se faisait pas les sens issue d'une perception extra-sensorielle, nous comprendrions que l'homme dans sa constitution spirituelle est d'un niveau autre de création sans aucun lien possible avec les animaux. Le fait même de penser qu'il y a une ressemblance une échelle de valeur entre l'homme et l'animal est une pensée qui ne peut naître que de l'ignorance de notre réalité profonde. L'intellect non-séparé est d'une complexité extrême qui nous dépasse et qui nous domine jusqu'à ne plus ressentir que ses émissions électro-chimiques et de ce fait, nous en arrivons à les élever à l'état de divinité.